Sept matchs, sept victoires pour 19 buts marqués et 1 seul encaissé, le Qatar a rendu un copie qui a frôlé la perfection pour s’adjuger la toute première Coupe d’Asie des nations de son histoire. Lors de la finale, jouée ce vendredi en fin d’après-midi, Al Annabi n’a pas fait dans le détail face au Japon, sacré à quatre reprises dans ce tournoi, en s’imposant sur le score de 3 buts à 1. Une ultime démonstration aux Émirats Arabe Unis où s’est tenu le tournoi asiatique (5 janvier au 1er février).
C’était la même équipe que l’Algérie A’ avait affrontée le 27 décembre dernier à Doha et battue sur la plus petite des marges grâce à une réalisation de Baghdad Bounedjah. Beaucoup a été dit sur le niveau de cet adversaire jugé « faible » par beaucoup. Mais le tournoi émirati vient prouver que les Qataris ne sont plus ce qu’ils étaient il y a quelques années.
En dépit de tout ce qui pourrait être dit sur les origines de certains joueurs de l’effectif de Felix Sanchez, cette consécration reste le fruit d’une vraie politique de formation basée sur le football moderne. L’Academy Aspire, lancée en 2004, a vu passer certains des récents champions d’Asie qui ont été repérés et formés au Qatar.
La victoire du « pluralisme »
Parmi les nouveaux rois du continent asiatiques, il y a deux Algériens, à savoir Boualem Khoukhi (sorti sur blessure à l’heure de jeu) et Karim Boudiaf (incorporé à un quart d’heure de la fin). Deux DZ naturalisés qataris sur demande de… Djamel Belmadi aujourd’hui driver des Fennecs et qui a déjà coaché la sélection de l’émirat gazier. C’est donc une sélection cosmopolite que le Qatar a monté pour se poser sur le sommet de l’Asie et s’adjuger son premier sacre majeur.
Pour revenir au parcours des coéquipiers d’Al Moez Ali, sacré meilleur buteur de l’épreuve (8 réalisations), il faut savoir qu’avant d’atteindre l’étape ultime contre les « Samouraïs », les Qataris ont terminé premiers du groupe « F » avec un carton plein dans une poule où figurait l’Arabie Saoudite notamment. Un premier tour marqué par le choc tendu entre les deux nations arabes à cause de la crise du Golfe. Des tensions diplomatiques qui perdurent depuis avril 2017.
Au-delà des tensions
Sur le rectangle vert, les coéquipiers de l’ancien joueur de la JSM Chéraga Boualem Khoukhi, qui joue au Qatar avec son compatriote Karim Boudiaf (tous deux naturalisés), ont eu le dernier mot en l’emportant 2 buts à 0 pour s’approprier le leadership et se hisser en huitièmes.
Dans le knock-out round, l’Irak a commencé par passer à la trappe (1/0) puis la Corée du Sud battue sur le même score en quarts. En demies, c’était une autre explication chaude contre les Émirats arabe unis, pays hôte. La facture était sans appel : succès 4 buts à 0 pour éliminer les Émiratis et aller défier les Samouraïs japonais pour l’ultime étape avec des filets toujours inviolées et une ligne offensive qui venait de frapper par 16 fois en 6 sorties.
En finale, les derniers réticents sur la qualité du football de la bande à Felix Sanchez ont dû s’incliner devant la maîtrise technique et tactique des camarades de Pedro Miguel, défenseur central d’origine portugaise naturalisé lui aussi. Et ce n’est pas pour autant qu’il est rejeté. La leçon est par là…
Vidéo – les buts du match Qatar 3-1 Japon :
Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec