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Zetchi, la communication bipolaire

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Des choix forts mais une faculté de persuasion faible. Kheireddine Zetchi, président de la Fédération algérienne de football (FAF), a eu un grand oral cette semaine. Une plaidoirie qui a convaincu les partisans du mode « électrochoc » et laissé sceptiques ceux qui ont peur que l’équipe nationale reste sur courant alternatif. La décision d’écarter des cadres du vestiaire reste une arme à double-tranchant. Le patron de la FAF a usé aussi de langue de bois pour parler des prérogatives du sélectionneur Lucas Alcaraz et de reconstruction. Il est aussi tombé dans la contradiction. Son appréhension de la situation de l’EN cache tout de même quelques approximations. Doit-on craindre le pire ?

Zetchi n’aime pas appeler les choses par leur nom. On peut même dire qu’il annonce la couleur sans assumer l’ambiance sombre qu’elle peut engendrer. Pour lui, la non-convocation de certains éléments n’est pas une mise à l’écart. Pourtant, elle a été décidée il y a longtemps. Sans prendre en considération la forme des joueurs concernés. C’était plutôt leurs rendement et comportement avec la sélection qui ont fait qu’ils ne soient pas rappelés en sélection.

« Pour mettre les choses au clair, je n’ai pas parlé d’une mise à l’écart définitive. D’autres joueurs peuvent sauter à l’avenir aussi. C’était juste pour faire bouger les choses et se remettre en cause. Les résultats négatifs de ces derniers mois sont dus à une attitude générale des joueurs qui ont évolué dans cette sélection. A chaque stage, il y aura des joueurs qui ne seront pas convoqués », a prévenu l’ancien chairman du Paradou AC en se vantant du fait qu’« il y a plus de 40 joueurs qui demeurent sélectionnables en Equipe nationale A. nous voulons créer une concurrence saine et positive en sélection. On veut que les places en sélection deviennent très chères à présent». De quelle qualité et pour quel apport ? Telle est l’interrogation.

Hello, it’s me…

Deux parmi les « bannis » ont, manifestement, eu une discussion franche avec lui. Il s’agit de Islam Slimani et Riyad Mahrez. Le coup de fil en provenance d’Angleterre lui aurait plutôt fait plaisir. Même si on peut penser que la conversation ne se résumait pas seulement à de simples demandes d’explication.

« Je confirme avoir eu une discussion avec Mahrez et Slimani hier (NDLR : lundi soir). J’ai apprécié le fait qu’ils m’aient appelé. Cela prouve qu’ils aiment la sélection et qu’ils ont voulu comprendre pourquoi ils n’ont pas été retenus. J’ai compris qu’ils étaient déçus tous les deux, mais je suis content qu’ils aient réagi de la sorte. Ils ne s’en fichaient pas», reconnaît Zetchi en réfutant que Mahrez ait demandé à ne plus être convoqué dans l’avenir. « J’ai pu entendre ci et là que Mahrez m’aurait demandé de ne pas l’appeler pour ce prochain stage. Je peux vous dire que c’est complètement faux. Que ce soit lui ou bien les autres, c’est des joueurs qui ont donné à l’EN et je sais qu’ils ont encore beaucoup à lui donner. C’est l’avenir de la sélection » indique-t-il. On a comme l’impression que le successeur de Mohamed Raouraoua avoue les choses à moitié. Il n’hésite pas à balancer des déclarations qui doivent rester en interne quand il veut gagner de la sympathie. Quand il donne l’impression d’avoir été secoué, il opte pour l’autocensure et la confidentialité. Un mode de communication qui prête à confusion.

Mode noir et blanc

Le plus aberrant, c’est que Zetchi a exclu que c’était lui qui avait décidé de se passer des services des joueurs écartés. « Je n’arrive pas à comprendre pourquoi cette polémique concernant la non- convocation de certains joueurs. Je tiens à préciser que la non-convocation de ces joueurs ne constitue en aucun cas une mise à l’écart. C’est le contexte actuel de la sélection qui nous a conduit à prendre ces décisions. Etant donné qu’on est déjà éliminés de la course au Mondial, nous pensons qu’il est temps de reconstruire une nouvelle équipe. On veut voir d’autres joueurs. Aussi, je tiens à souligner que ces décisions ont été prises par Alcaraz. La liste élargie, c’est lui qui l’a présentée» note-t-il. Pourtant, ce n’était pas le coach espagnol qui avait évoqué la black-liste et annoncé la révolution juste après la défaite (0/1) face à la Zambie à Constantine. A moins que les deux hommes se soient concertés en express juste après la partie dans une entrevue furtive pour aborder un sujet aussi délicat…

Par ailleurs, s’il recluse son immixtion dans les prérogatives de l’ancien entraîneur de Granada FC, Zetchi a mis la pression sur le driver des Fennecs pour qu’il prenne en considération la « liste noire » qu’il a établie en dépit de la  « carte blanche » qu’il lui a donnée. Avec ces procédures et cette révolution de façade basée plus sur la forme que sur le fond, « El-Khedra » pourrait commencer à manger son pain noir et passer des saisons blanches en ne réussissant même plus à se qualifier pour la Coupe d’Afrique des nations. Comme ce fut le cas dans un  passé tout juste récent. La révolution c’est bien de la faire. Encore faudrait-il prendre l’ampleur et la portée de certaines décisions considérée comme stratégiques. Après tout, les égos existent dans toutes les sélections du monde. Il faut savoir les gérer et non pas s’en débarrasser pour ne pas avoir à s’y confronter.

 Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec

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