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“COUP-FRANC” – l’édito du Fennec : CM 2018 : les Verts sont à terre… et maintenant ?

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Sèchement battue par la Zambie à Lusaka (3-1) pour le match de la survie, l’Équipe nationale a hypothéqué ses dernières chances de participer au mondial russe. Samedi dernier, elle a touché le fond en faisant remonter à la surface des carences impardonnables à ce niveau de compétition. Staff technique, joueurs, responsables, c’est toute la chaîne qui est grippée. Déjà écartée de la course à mi-chemin, avec seulement 1 point au compteur sur 9, la bande à Brahimi jouera pour son honneur perdu ce soir à Constantine.

El Khadra s’est crashé samedi à Lusaka mettant fin à l’illusion d’une remontada. Lucas Alcaraz, chargé de cette mission, aura finalement offert une rehontada à un public algérien incrédule. Ce samedi 2 septembre 2017 est à marquer au fer rouge comme un des ces moments où il est urgent de réagir. Il y a un an et demi, nous avions une équipe avec des problèmes défensifs. Cela aurait pu être réglé par plus de stabilité et/ou plus de matchs amicaux. Aujourd’hui, nous n’avons plus d’équipe tout court ! L’Algérie s’est autodétruite créant elle-même les conditions de sa déchéance. Que les choses soient claires, en football la défaite peut et doit être acceptée car elle fait partie des cycles des équipes sportives. Il y a un an, l’Espagne recevait une leçon tactique par des Italiens qui éliminaient la Roja de l’Euro 2016 (2-0). On prédisait la fin de la sélection espagnole mais il y a quelques jours, cette même Espagne a administré un véritable récital à la Squadra Azzura (3-0). On peut rebondir en football, encore faut-il créer les conditions d’un tel redressement pour revenir en force…

L’incroyable fiasco tactique

A Lusaka, l’Algérie a évolué avec sa 3ème charnière centrale en 3 matches qualificatifs. Pire encore, l’Algérie évoluait avec son 3ème coach en 3 matches. Le dernier, Alcaraz, s’est permis le luxe de titulariser un joueur avec zéro sélection et sans expérience africaine pour un match capital dans la course au mondial russe. Sans accabler le pauvre Ilias Hassani auquel on a plutôt offert un cadeau empoisonné, il est inconcevable de tolérer une telle légèreté de la part du sélectionneur national. Un coach dont le logiciel ne semble plus vraiment à jour. Les premiers virus n’ont pas tardé à apparaître puisque dès la 5ème minute, Mbolhi était sauvé par son poteau. A la 6ème, il récupérait le ballon dans ses filets !

Fragiles mentalement et brouillons tactiquement, les Verts se font marcher dessus par de jeunes zambiens déterminés à se battre, même à 10 ! La suite est connue. Ce qui l’est moins, c’est le niveau indigne affiché par les Verts d’Alcaraz. L’équipe d’Algérie a évolué dans un inédit 4-2-4 très étiré en longueur offrant ainsi des boulevards à l’adversaire aussi bien dans l’axe que sur les flancs. Un système illisible privant l’Algérie d’une occupation haute du tandem Bentaleb/Taider contraint de jouer bas et plus que jamais dans l’œil du cyclone. Les deux n’étant pas des travailleurs de sape comme Lacen ou Mostefa pouvaient l’être, il n’en faudra pas plus pour offrir la victoire aux Zambiens. Cette accumulation d’erreurs tactiques et de coaching à ce niveau, ne laisse plus planer aucun doute. Alcaraz est bien de la lignée des « grands » coachs dont seule la FAF a le secret. Benchikha, Leekens, Alcaraz et puis qui encore pour demain ?

La FAF amenée à revoir sa copie

Au moment des promesses, Kheireddine Zetchi faisait savoir qu’il choisirait un coach à l’expérience avérée qui saurait tirer le meilleur des qualités techniques des footballeurs algériens. En réalité, que ce soit avec les A’ ou les A, nous n’avons pas eu le droit à une seule prestation convaincante. Ce staff technique de théoriciens est certes de bonne volonté mais il ne correspond pas à la réalité du football africain. Il ne donne pas non plus l’impression de tirer le meilleur du footballeur algérien qu’il bride par des choix incompréhensibles. Avec Halilhodzic, l’Algérie avait des principes de jeu clairs avec un bloc compact, plutôt attentiste mais travailleur utilisant des contre-attaques fulgurantes. Avec Gourcuff, les principes de jeu étaient tout aussi palpables avec un football offensif, organisé autour d’un 4-4-2 dans lequel Taider et Bentaleb s’exprimait pleinement. Ce n’est pas le cas d’Alcaraz qui n’est certes pas le seul fautif mais qui n’en reste pas moins le principal responsable. Certains joueurs n’ont plus l’état d’esprit d’El Khadra, soit ils refusent le combat, soit ils usent et abusent du jeu individuel quand d’autres privilégient leur carrière…

Cette prestation indigeste ne doit pas non plus occulter les graves défaillances constatées dans la préparation de ce match. Le feuilleton Mahrez qui a quitté le stage pour conclure un transfert avec l’aval du Président de la FAF a déstabilisé le groupe. Il a été autorisé à se rendre à Paris sans que la FAF n’en avise Leicester City ! Une double bourde qui porte atteinte à la crédibilité de l’institution d’une part et qui a privé l’équipe nationale des services de son meilleur joueur. Résultat, Mahrez n’a pas signé, l’Algérie s’est inclinée et la FAF s’est ridiculisée. Pour le reste, la préparation a été bâclée, le regroupement a été tardif ayant réellement débuté mardi dans un Sidi Moussa n’offrant plus les conditions de préparation idéales. Ce joyau est malheureusement ouvert à toutes les allées et venues de tierces personnes qui perturbent la concentration des joueurs !

Et maintenant, que fait-on ?

Dans ce cauchemar, il serait illusoire de penser que la chasse aux sorcières serait la solution pour retrouver une équipe nationale compétitive. L’Algérie a la chance de compter des professionnels de talent et certains joueurs locaux qui peuvent être compétitifs s’ils sont encadrés. Nous aurons besoin de toutes nos forces, Ounas, Bennacer, Saadi, Ghoulam, la hargne de Feghouli. Nous aurons aussi besoin du talent de Benghit, Abdellaoui, Salhi voire Chérif El Ouazzani. Pour cela une redistribution des cartes apparaît salutaire, un coup de balai porterait le dernier coup de grâce à El Khadra qui a déjà un genou à terre.

A titre d’exemple, Halilhodzic n’avait pas tout balayé mais il a osé écarter Ziani, star de l’époque, puis Djebbour, Ghezzal pour réorganiser son team autour de Feghouli, Slimani et Soudani. Le Maroc, lui, ne jouait plus rien depuis une longue décennie. Il s’est cherché. Il a tergiversé en optant pour le tout local avec des coachs comme Rachid Taoussi puis Badou Zaki. Depuis, il a simplement compris qu’il lui fallait d’abord un maître technique à bord en la personne d’Hervé Renard qui a su remettre de l’ordre et redistribuer les cartes. Et qu’importe si les Lions de l’Atlas sont composés de joueurs évoluant en France, en Angleterre, aux Pays-Bas ou dans la Botola marocaine. Ce qui compte, c’est les résultats. Aujourd’hui, l’équipe du Maroc reprend des couleurs grâce au travail d’un staff technique compétent et d’un Président légitime. C’est dans ce registre que nous devons agir, sans fausses polémiques de plateaux TV dont les intérêts obscurs sont connus de tous. Sans haine mais sans concessions non plus. Plus que jamais, la FAF doit changer radicalement. Elle-même d’abord en assainissant son bureau puis en dotant les équipes nationales de staffs compétents, d’un manager général légitime et proche des joueurs, d’une DTN forte. Plus que jamais, la FAF doit appliquer ce qu’elle avait promis de faire ou alors qu’elle assume simplement ses responsabilités car le peuple vert gronde…

Réda Kaboura, La Gazette du Fennec

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