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Halilhodzic : « En Algérie, tout le monde est impatient »

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Pour rétablir et bâtir une nouvelle notoriété, personne n’a fait mieux que lui. Vahid Halilhodzic, ancien sélectionneur de l’équipe nationale, a évoqué l’élimination sans gloire des Verts dans la course vers la Coupe du Monde 2018 qu’ils devront regarder à la maison. Dans un entretien accordé au quotidien spécialisé « Le Buteur », le Bosnien s’est rappelé de ses débuts à la tête de l’EN, la reconstruction et les instants de bonheur avant de regretter que tout le travail accompli soit « détruit en trois ans ».

L’imparfait pour parler de l’inachevé et le potentiel gâché. Coach Vahid se rappelle de l’état de santé dont jouissait « El-Khedra » quand il avait décidé de céder les rênes techniques après la Coupe du Monde 2014 au Brésil. « J’avais laissé l’équipe nationale algérienne sur le podium du classement de la CAF. On était aussi 17e mondial dans le classement FIFA, cela n’est pas arrivé comme ça. Malheureusement,  aujourd’hui, il se passe des choses complètement différentes. Je veux dire que beaucoup de choses sont négatives dans cette équipe nationale. Dommage, ils ont détruit tout ce que nous avons fait pendant trois ans», constate-t-il.

Néanmoins, l’actuel driver du Japon « refuse d’émettre le moindre commentaire » car il n’est pas de «  ceux qui se mettent en avant et attendent les échecs après un départ pour tirer sur l’ambulance. Non, je ne suis pas comme ça. Je suis au courant de tout ce qui se passe mais je ne veux pas en rajouter au risque d’envenimer la situation de la sélection. Tout ce que je peux dire est que c’est vraiment dommage pour cette génération qui avait de grandes possibilités de réaliser des choses énormes. Il y avait du potentiel pour progresser et avancer, je le dis encore une fois, c’est dommage ! »

Le constat du premier sélectionneur à qualifier trois sélections différentes (Côte ivoire, Algérie et Japon) à la file pour le Mondial est là. Pour lui, en Algérie, c’est l’immédiateté qui prime. Afin de se relever de cette désillusion, «il faut travailler. En Algérie tout le monde est impatient, ce n’est pas comme ça que vous allez construire sur de bonnes bases. Les Algériens veulent tout refaire tout de suite, cela est impossible. On ne peut pas refaire une équipe nationale en un seul match. Il faut se donner le temps de repartir sur de bonnes bases et bien reconstruire», préconise l’ancien attaquant du FC Nantes.

« On était partis de loin »

Du temps, c’est ce que V.H avait eu. En  dépit d’une CAN 2013 ratée, Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football (FAF) à l’époque, avait décidé de le maintenir au poste. « Je dois dire qu’à mon arrivée le constat a été vite fait. Le stage de Marcoussis m’a montré beaucoup de choses. Ça nous a permis de reconstruire complètement notre équipe. Il y avait des nouveaux joueurs mais ils étaient arrivés avec un bon état d’esprit et surtout beaucoup d’attachement et de respect pour le pays et l’équipe nationale » révèle-t-il avant de regretter que « malheureusement, très vite après notre départ, tout avait disparu. C’est tout un sacrifice d’un groupe et un travail de trois ans qui sont partis comme ça.»

Revenant sur sa succession à Abdelhak Benchikha, celui qui a entraîné le Paris Saint-Germain note qu’il«  était partis de très loin. Il ne faut pas oublier que j’avais hérité d’une situation catastrophique avec notamment une équipe anéantie par cette défaite subie contre le Maroc sur le score de 4 buts à zéro. C’était une humiliation pour tout le peuple algérien »

Le groupe faisait la force

Beaucoup de travail a été consenti avant de réussir à se qualifier pour le Mondial 2014. « On était repartis de là, on a beaucoup travaillé et on a été récompensés par une qualification au Mondial du Brésil 2014 avec une participation remarquable. Partout où je voyage on me parle encore de la qualité de jeu montrée par l’équipe d’Algérie. On a été, de l’avis de tous, l’équipe la plus sympathique de cette Coupe du monde au Brésil », s’est souvenu Halilhodzic.

Les décisions fortes, parfois incompréhensibles, il en a prises lorsqu’il était chef de la barre technique des Fennecs. « Vous savez la reconstruction de cette équipe algérienne était basée sur le comportement et la force du groupe. Chacun avait l’obligation d’être derrière l’équipe quel que soit son statut et son importance. On avait mis en place un règlement intérieur que tout le monde devait respecter. On a cherché et ramené des joueurs qui avaient l’envie de travailler, et s’investir à cent pour cent dans notre méthode et nos objectifs», note-t-il en évoquant l’exemple Islam Slimani qu’il était allé « chercher au CRB, un club juste à côté à Alger. Au départ, tout le monde était contre ma décision mais la suite m’a donné raison. Il était devenu l’un des héros du Mondial 2014. Il avait raté sa CAN mais j’avais toujours confiance en lui parce qu’il avait montré beaucoup de qualités. Là il a beaucoup progressé en club et il est toujours le meilleur buteur de l’Équipe nationale, je parle de cette génération bien sûr. Son passage à vide s’explique par plusieurs facteurs que je ne peux pas dire parce que je ne veux pas me mêler des affaires des entraîneurs» a décortiqué le technicien de 65 ans.

Le verra-t-on un jour driver les coéquipiers de Riyad Mahrez de nouveau ? Une question à laquelle il n’a pas donné suite concrète. « Je suis très fier mais là je crois que je dois vous dire au revoir. Passez le grand bonjour à tout le monde. Je n’oublierai jamais cette affection du peuple algérien envers ma personne», c’était sa réponse. Qui sait? Peut-être que cette affection particulière le fera venir dans une Algérie qui a su l’adopter en retour de l’allégresse qu’il lui a apportée l’espace d’un inoubliable été.

 Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec

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