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Madjer répond aux critiques et dévoile ses plans

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Présent face aux médias ce jeudi matin aux cotés de ses deux adjoints Djamel Menad et Meziane Ighil, le nouveau sélectionneur des Verts Rabah Madjer a tenu une conférence de presse qui restera dans les annales. Entre déclarations chocs pour répondre aux critiques et discours patriotique pour relancer la sélection algérienne, Madjer a dévoilé son programme. L’ère Madjer IV commence par un show !

Alors que l’EN a besoin de sérénité pour se relancer, la FAF a opté pour l’acteur du football algérien qui suscite le plus la polémique. C’est chose faite désormais, et il faudra fait avec. Rabah Madjer (58 ans) s’est ainsi présenté ce jeudi matin à Sidi Moussa pour répondre, non sans mal, aux questions des journalistes algériens qui sont souvent restés médusés face aux réponses de la légende du football algérien.

Madjer justifie sa nomination et défend Zetchi

Face à la pluie de critique qui s’est abattue ces derniers jours Rabah Madjer a tenté d’emblée de justifier sa nomination et la désignation de son staff technique qui l’épaulera dans sa mission. « Le staff technique est mon choix. J’avais choisi Rabah Saadane mais il a été pris comme DTN. Nous avons alors trouvé un arrangement avec le président Zetchi. Il y’a des entraîneurs qui ramènent des adjoints plus petits qu’eux. Moi, j’ai pris des plus grands pour apprendre d’eux. Aucun joueur ne sera imposé par moi, tout sera décidé à trois avec Menad et Ighil. Aussi Saadane aura un rôle très important, de conseiller technique du staff de l’Équipe nationale. Au sein du staff technique, nous allons nous concerter mais le dernier mot revient au sélectionneur. Il y’a une mission qui consiste à réhabiliter l’entraîneur local, j’espère qu’on réussira dans notre mission ». Ensuite, le nouveau sélectionneur des Verts a parlé de sa nomination et le soupçon d’ingérence politique qui pèse sur son arrivée à la tête de la sélection. « Je remercie le président Zetchi qui a donné la chance aux entraîneurs algériens. J’ai toujours été choisi pour diriger l’équipe nationale, je ne me suis jamais imposé. C’est une insulte pour Mr Zetchi que de penser que j’ai été imposé par le gouvernement ». Concernant son passé en EN, Madjer a reconnu avec honnêteté qu’il s’agissait d’un échec. « Je reconnais que j’ai fait beaucoup d’erreurs en 94. Quand j’ai pris la sélection j’avais 32 ans (NDLR: en réalité 35 ans au moment de sa nomination en décembre 1993), j’étais le plus jeune entraîneur au monde ! En 1994, on m’avait proposé le poste d’adjoint à Porto. J’ai choisi mon pays alors qu’aujourd’hui j’aurai fait carrière. Oui j’ai connu l’échec mais on m’a mis des bâtons dans les roues, on voulait m’imposer des joueurs. Je n’ai aucune revanche à prendre, je ne suis revenu pour ça ».

“Je suis devenu entraineur dans les studios TV”

Partie sans doute la plus croustillante ou hallucinante de cette conférence de presse, Rabah Madjer a évoqué son bagage d’entraineur, lui qui n’a plus coaché depuis 2006 (passage raté de 5 mois à Al Rayan au Qatar), et la question fatidique de ses diplômes. « Si je n’avais pas les diplômes jamais je n’aurais pas entraîné les jeunes du FC Porto, Al Wakrah, l’équipe nationale. J’ai publié mes diplômes, un de la FAF, un d’éducateur du MJS et une attestation de Clairefontaine signée par Aimé Jacquet (…) Je ne suis pas resté loin des terrains. Je suis devenu entraîneur dans les studios TV. J’ai travaillé en Espagne et Angleterre pour BeIN Sport. J’ai beaucoup appris du terrain grâce aux studios. Mon vrai diplôme c’est mon vécu de joueur. Allez sur YouTube vous ne verrez pas les diplômes mais les exploits de Rabah Madjer (…) Aussi, j’ai entrainé la sélection africaine en 1997 contre l’Europe entrainée par Berti Vogts et on a gagné 2-1. (…) Le Bayern a rappelé Jupp Heynekens après 5 ans de chômage, lui qui avait remporté 8 titres avec le club bavarois (…). Je ne peux pas faire l’unanimité. J’ai l’habitude des critiques. Je pense être assez fort pour y résister. Je respecte. Je ne tiens pas rancune à ceux qui me critiquent. Je vous demande juste un sourire. Nous avons besoin de la confiance de la presse » a expliqué Madjer sur un ton direct.

Madjer ridiculisé par une question de Maâmar Djebbour :

Bafouillant sur certaines questions Madjer n’a pas été capable de répondre à la question de notre confrère Maamar Djebbour concernant sa critique au sujet de la nomination de Rajevac qui avait pris les commandes de la sélection alors qu’il était au chômage depuis 5 ans. “Je ne me souviens pas avoir critiqué cela”. Même gêne lors de la question concernant son salaire. Alors qu’il a retourné la question au journaliste qui lui a posé cette question indélicate, malgré le fait que le journaliste a répondu qu’il touchait “55 000 DA par mois”, Madjer a botté en touche en expliquant que son salaire était confidentiel assurant juste qu’il “touchera moins que Lucas Alcaraz“. Une somme tout de même assez coquette de 4 millions DA par mois et 1,5 millions DA pour chacun des adjoints selon nos infirmations.

Les missions prioritaires de Madjer et de son staff

Enfin concernant les objectifs et sans résoudre la question du débat pro-locaux, Madjer a parlé de ses ambitions avec les Verts. « L’équipe nationale est en crise actuellement. La situation de l’équipe nationale ne fait plaisir à personne. Ni à vous, ni à nous. C’est une mission complexe mais pas impossible. Nous allons rebâtir cette sélection. Si elle ne s’est pas qualifiée c’est qu’il y’a quelque chose qui va mal. Je vous promets qu’on va mettre en place une grande équipe. Nous allons redonner la confiance aux joueurs. Ce sont de grands joueurs ils ont besoin de ça. On va préparer une grande équipe face au Nigeria. On va défendre l’honneur du football algérien. Notre vrai départ ce sera après le Nigeria (…) L’objectif dans mon contrat est d’aller aux demi-finales de la CAN 2019. On vous promet qu’il n’y aura pas d’échec à l’avenir. Il faut nous faire confiance. Mon vécu en tant que joueur puis entraîneur depuis 20 ans et ma modeste expérience peuvent servir cette équipe. J’espère être à la hauteur de la confiance placée en moi. Il y’a une crise de résultats. Nous devons redresser la barre et surtout plaire au public. La touche du nouveau staff doit être visible rapidement. Chacun de nous doit contribuer à mettre sa pièce à l’édifice ».

Appelé à diriger l’équipe nationale A mais aussi la sélection A’, Rabah Madjer et son staff comptent développer le football algérien en intégrant de plus en plus de joueurs locaux au sein de la sélection sans pour autant marginaliser les joueurs binationaux alors que dans son discours contradictoire l’adjoint Djamel Menad laissait entendre qu’il fallait inverser le quota de 70% de pro contre 30% de locaux. “Vous connaissez mes déclarations sur le fait que je préfère le joueur local. Je suis toujours pour mais je ne marginalise pas les joueurs qui évoluent Europe. Nous allons faire au moins un entraînement par mois avec les locaux. C’est comme ça qu’on bâtit sur des bases solides. L’avantage du sélectionneur local c’est qu’il est toujours disponible pour les joueurs. On est là ! Mais ce n’est pas parce que j’aime les locaux que je vais virer les joueurs qui évoluent en Europe. On n’est pas ingrats avec les joueurs binationaux. Nous avons des joueurs de grande qualité en Europe et certains en Algérie. Tout joueur qui mérite d’être en sélection sera appelé. Nous allons tenter de rassembler la sélection nationale ». Un discours fort voir démagogique qui demande l’adhésion du groupe et l’union sacrée autours de l’EN. Plus facile à dire qu’à faire. Reste à connaitre la réaction des joueurs et si la greffe peut s’opérer face à un conflit de génération qui saute aux yeux.

L’intégralité de la conférence de presse de Madjer :

https://www.youtube.com/watch?v=4do-doCOXR4

Yassine Benarbia, La Gazette du Fennec

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