Nous contacter

Décryptage

Coupe de France 2017 : l’heure de gloire pour Saïd Chabane ?

Publié

le

Le SCO d’Angers, qui affronte le PSG en finale de la Coupe de France de football samedi soir (21 h), est dirigé depuis 2011 par l’ambitieux et passionné Saïd Chabane, un Franco-Algérien arrivé dans l’Hexagone au début des années 1990. Portrait signé France24.

Le discours est souvent mesuré, parfois enflammé. Saïd Chabane emprunte largement et sans complexe au jargon footballistique : ferrailler, s’accrocher, et ne rien lâcher ! Dans la vie, comme dans le sport. Ambitieux, passionné de football, le président et propriétaire du SCO d’Angers ne cache pas sa fierté d’”emmener le peuple angevin” samedi au Stade de France pour encourager son équipe face au PSG en finale de la Coupe de France. Tout en retenue, bien installé dans son bureau au siège de sa société florissante d’agroalimentaire, le groupe Cosnelle, à La Ferté-Bernard (72), l’homme d’affaires franco-algérien exulte.

Le SCO ? “Un petit poisson…”

Chemise blanche, cravate noire – les couleurs du club – l’amoureux du foot savoure ce moment de gloire qui revient embaumer l’air angevin soixante ans après la première et dernière finale disputée par le club. C’était le 27 mai 1956, et le SCO s’était incliné à Colombes face à au Toulouse FC (6-3) au cours de la finale la plus prolifique à ce jour.

Le SCO, s’enthousiasme cet homme de 51 ans à la mine joviale, c’est le petit poisson qui rêve de manger le gros PSG.” Il est en tout cas un “président heureux” désireux d’”apprécier un tel événement quel que soit le résultat final”.

Mais Saïd Chabane est par ailleurs une personne pudique et humble. Jamais ce fier Kabyle ne vous dira que cette finale est en quelque sorte la consécration de sa propre ambition, le pendant sportif de sa réussite professionnelle, la poursuite d’un cheminement qui l’a mené d’Alger jusqu’au Stade de France, où il prendra place aux côté du président de la République.

“Dans la vie il faut sans cesse se battre”

Arrivé à Paris à l’aube des années 1990 pour poursuivre ses études, l’ancien de Polytechnique d’Alger intègre l’École des mines de Fontainebleau avant de surmonter les difficultés car, insiste-t-il, “dans la vie il faut sans cesse se battre, ici ou ailleurs”. Et ce fils d’avocat, qui songeait rentrer au pays une fois ses études achevées, va tenter de forcer son destin en France. Et c’est dans la Sarthe qu’il décide, un jour de 1997, de se mettre à son compte avant d’acheter sa première usine deux ans plus tard.

Après une première participation au capital du club angevin (10 %) en juin 2011, il en prend le contrôle quelques mois plus tard, alors que le club évolue en Ligue 2. Aujourd’hui le SCO d’Angers termine sa deuxième saison d’affilée en Ligue 1 à une honorable 12e place et Saïd Chabane en est l’actionnaire majoritaire (93 %). En 6 ans, le budget du club est passé de 9 à 26 millions d’euros, dont 60 à 65 % proviennent des droits audiovisuels. Quant à son entreprise, elle pèserait aujourd’hui près de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Mais les chiffres ne lui font pas perdre la raison, pas plus que cette finale de prestige face au PSG. “Notre objectif lors des trois prochaines saisons reste le maintien [en Ligue 1]”, tranche l’homme d’affaires. Sa stratégie ? “Se battre avec ses moyens, grandir avec intelligence sportive et financière pour tenter de rivaliser.”

“Jamais un Algérien ne vendra son club à un Égyptien !”

Rivaliser, c’est aussi savoir monter au créneau, mettre les points sur les i. Alors face aux rumeurs persistantes, il dément une nouvelle fois vouloir céder son club à l’homme d’affaires égyptien Hesham Elkholy, ancien agent de joueurs.

Je n’ai pas l’intention de vendre ce club, rappelle Saïd Chabane, un tantinet agacé. Je crois avoir eu affaire à un mythomane, tout simplement. Il a appelé des journalistes, essayé de louer un hôtel pour fêter l’acquisition du SCO, et tout le monde a compris la nature du bonhomme lorsque celui-ci a déclaré, notamment à des correspondants locaux, que le SCO allait devenir plus fort que Chelsea, avec un entraîneur de renom et de grands joueurs.

Il n’en reste pas là : “Eu égard à la rivalité sportive historique entre l’Algérie et l’Égypte, ceux qui suivent le football en Afrique du Nord savent qu’un Algérien ne vendra jamais de club à un Égyptien ! Tant que je serais président, il ne mettra jamais les pieds à Angers.

Angevin d’adoption, Saïd Chabane n’oublie pas pour autant son club de cœur, la JS Kabylie. “Un grand club, même s’il n’est plus à sa place aujourd’hui [le club de la Kabylie, le plus titré d‘Algérie, se bat pour rester parmi l’élite, qu’il n’a jamais quittée, NDLR]. Cela reste notre porte-drapeau, notre ambassadeur, notre vecteur culturel. Quel Kabyle n’a jamais chanté et célébré la JSK ?”

Article publié sur le site France24.com

Cliquez pour commenter

159 Comments

You must be logged in to post a comment Login

Leave a Reply

Tendance

Copyright © 2023 - Le site spécialisé de l’Equipe Nationale de Football d'Algérie.