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Entretien Exclusif

Myriam Benlazar : “Physiquement, nous n’étions pas prêtes pour la CAN !”

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myriam benlazar ghana

Après l’élimination sans gloire, dès le premier tour, de la Coupe d’Afrique des Nations Ghana 2018 (3 matchs, 3 défaites), nous recevions l’international algérienne Myriam Benlazar (23 ans) dans l’émission hebdomadaire C’est vous l’Expert. Au sommaire, explications sur la contre-performance de nos Vertes et état des lieux pour l’avenir.

Titulaire indiscutable de la sélection féminine, la meneur de jeu Myriam Benlazar a bien voulu faire le bilan de la CAN 2018 et expliquer sans détours les raisons d’une élimination sans gloire. De la mauvaise préparation aux multiples blessures, la n°14 de la sélection algérienne a fait le point en répondant avec franchise aux questions de nos chroniqueurs.

“Énormément de regrets ! La blessure de Naïma Bouhenni nous a clairement fait du mal”

Des regrets il y en beaucoup, à commencer par la blessure de l’atout n°1 en attaque : Naïma Bouhenni, blessée lors d’un match de préparation au Maroc peu avant le départ pour la CAN. “Au vu du groupe qu’on avait, on pensait que ça allait être difficile mais finalement, le scénario des matchs nous laisse d’énormes regrets. Après, l’absence de notre attaquante Naïma Bouhenni nous a clairement fait du mal. Face au Ghana, on perd bêtement. Le score face au Cameroun n’est pas mérité (NDLR: défaite 3-0). Face au Mali, on se fait voler, c’est clair. L’arbitrage a été absolument scandaleux et ce n’est pas nouveau dans le football africain”.

“Les joueuses d’Algérie sont restées 3 mois à l’arrêt ! C’est inadmissible et impossible de rester physiquement au top”

Interrogé sur l’argument de “la fatigue des joueuses” invoquée par la sélectionneuse Radia Fertoul, notre invité s’est exprimé sur ce sujet expliquant, sans lui donner trop d’importance, que le changement de ville au Ghana pour disputer le troisième match du groupe a pénalisé la sélection algérienne. “C’est vrai que pour le 3ème match, on est parti à trois heures d’Accra le jeudi matin. Arrivées à Cap Coaste, on n’a pas eu nos chambres immédiatement, on n’a donc pas pu se reposer et récupérer à 100% pour jouer le lendemain après-midi. De plus il faut savoir que les joueuses d’Algérie étaient à l’arrêt depuis 3 mois depuis la fin du championnat la saison dernière et la reprise cette saison. Donc physiquement toutes n’étaient pas au mieux même si ce n’est pas une excuse“. Une révélation assez grave qui explique pourquoi de nombreuses joueuses ont montré des limites sur le plan physique durant la compétition mais aussi durant la phase de préparation où les résultats négatifs ont bien montré que la sélection algérienne n’était pas du tout prête pour le tournoi final. “La blessure de Naïma au Maroc est due à ça aussi” rajoute Benlazar qui a bien situé le fond du problème : une préparation physique ratée malgré les moyens mis à disposition par la FAF (stage au Maroc puis en Côte d’Ivoire avant de rallier le Ghana).

“On a montré une belle image de l’EN… pas par nos résultats mais par  le beau jeu produit sur le terrain”

Se voulant optimiste malgré l’élimination dès le premier tour, Benlazar a expliqué que cette sélection avait malgré tout un bel avenir devant elle. “On a montré une belle image de l’équipe nationale d’Algérie, pas par nos résultats mais par le beau jeu qu’on a produit. Il y a vraiment quelque chose à faire avec ce groupe même si je pense que quelques éléments en plus ne seraient pas inutiles” a expliqué la sociétaire de Toulouse qui milite pour le renforcement de la sélection par de nouvelles joueuses d’Europe.

 “A l’avenir il faudra faire une meilleure préparation physique pour réussir une compétition aussi importante”

Très affectée par l’élimination de son équipe, Benlazar a expliqué à notre antenne qu’il fallait à l’avenir éviter de répéter ces erreurs dans la préparation. “Les autres équipes se sont mieux préparées par rapport à nous, je pense au Cameroun et au Nigeria. De notre côté, le stage en Côte d’Ivoire nous a permis de prendre la température et d’arriver au Ghana avec moins de complication par rapport à la chaleur et c’était une bonne chose, mais notre coach a dû jouer avec pas mal de filles au repos et cela ne nous a pas aidé à être toutes au même niveau de préparation“. Pointant du doigt la programmation du championnat algérien par rapport au calendrier de la CAN, Benlazar a apporté un argument de taille qui explique en grande partie l’élimination précoce. “Il commence tard. Les filles n’ont repris qu’en septembre. Ce n’est pas professionnel. C’est même inadmissible à ce niveau. Depuis les matchs de qualifications (NDLR : face à l’Éthiopie) le 15 juin, elles n’ont pu rien faire et c’est vraiment compliqué de tenir physiquement dans de telles conditions“.

“Radia Fertoul était le meilleur choix possible à 2 mois de la CAN”

Comme lors de ses 4 dernières apparitions en phase finale de la CAN, l’Algérie n’a donc toujours pas réussi à franchir le premier tour. Et ce n’est pas la faute à la jeune sélectionneuse Radia Fertoul selon Myriam Benlazar qui n’a pas voulu accablé la première responsable technique de la sélection qui a succédé à Azzedine Chih mais qui pourtant montré certaines limites. “À deux mois de la compétition, Radia Fertoul était le meilleur choix possible parce qu’elle connaissait parfaitement le groupe” a assuré Benlazar tout en ajoutant qu’un renfort du staff technique serait sans doute bénéfique à la sélection féminine. “À l’avenir après, pourquoi pas avoir un nouveau coach?” s’est contenté d’affirmer la jeune joueuse de 23 ans.

“Saison difficile avec Toulouse mais je reste confiante pour l’avenir”

Interrogé enfin sur sa carrière en club, la sociétaire de Toulouse FC nous a expliqué que la CAN en novembre était l’une des raisons de son choix d’opter pour un retour au sein de son club formateur cet été. “Je suis dans une situation compliquée, c’est vrai. Nous sommes en D2, avant-dernières au classement avec 4 points. J’ai signé au dernier moment, à cause de la CAN qui arrivait rapidement mais je suis confiante pour la suite“. A seulement 23 ans, Myriam Benlazar a encore de beaux jours devant elle et même si elle ne participera pas à la Coupe du Monde 2019 en France avec l’Algérie son ambition reste intacte pour défendre les couleurs nationales et relever de nouveaux défis. Avec l’expérience en plus.

L’émission “C’est vous l’Expert” avec le passage de Myriam Benlazar :

Retranscription Walid Passas, La Gazette du Fennec

 

“Le Carnet de bord de Benlazar” : Plongez dans la CAN 2018 avec l’EN féminine !

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