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Entretien Exclusif

Rafik Djebbour : “Aouar, opte pour l’Algérie tu vas kiffer fréro !”

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Présent lors de la rencontre de championnat opposant le Paradou AC à la JS Kabylie au  stade Bologhine (2-0), l’ancien attaquant des Verts, Rafik Djebbour, nous a accordé quelques mots après la rencontre. L’ex buteur de l’Olympiakos s’est exprimé, entre autre, sur le match auquel il a assisté ainsi que sur d’autre sujets intéressants dont la polémique que suscite la venue chez les Verts, ou pas, de la jeune pépite de l’OL, en l’occurrence Houssem Aouar.

LGDF : Bonjour Rafik Djebbour, tu as assisté au match PAC-JSK, quel est ton impression sur cette rencontre de Ligue 1 algérienne ? 

Rafik Djebbour : C’était un super match avec un super enjeu. C’était un match qui était à 50/50 avant que la JSK n’encaisse le premier but. C’était un beau petit match avec du rythme.

Au delà de la rencontre sur le terrain, il y avait une ambiance particulière dans les tribunes avec un club qui reçoit mais c’est les visiteurs qui étaient plus nombreux, que-penses-tu de cela ? 

Je pense que c’est connu, la JSK est un club populaire, c’est un club qui a beaucoup de supporteurs, c’est tout à fait normal que face au Paradou ils soient plus nombreux. D’autant plus que la JSK vise le titre cette saison, c’est logique.

Il y a eu beaucoup de jets de projectiles, d’insultes, que-penses tu, d’ailleurs, de cette ambiance particulière ? 

On est habitué à cela en Algérie. Les matchs c’est un vrai volcan ici. En tous cas, c’était agréable dans l’ensemble. Après, il y avait un peu de tentions étant donné l’enjeu de la rencontre d’aujourd’hui.

“J’ai aimé ce match PAC-JSK car il y avait du rythme et une assez bonne qualité de jeu”

Comment peux-tu comparer cette ferveur avec celle de la Grèce, toi qui a joué là bas pendant plus de 10 ans ? 

Oui, pratiquement c’est similaire au championnat grecque. Franchement, pourquoi ce climat ne me dérange pas ! Tout simplement parce que je suis habitué à cela. Peut être qu’un joueur, qui a joué sa carrière en France ou ailleurs, va être un peu surpris mais pour moi cela reste assez correcte.

En toute objectivité, t’as pensé quoi de la prestation des deux équipes sur le terrain ? 

J’ai aimé car il y avait du rythme, après on a vu quelques petites déchets dans le jeu mais c’était vraiment léger. Je pense que dans l’ensemble c’était un match avec une assez bonne qualité de jeu mais également avec des jeunes qui avaient envie de démontrer avec agressivité, dans le bon sens du terme. On a pu voir aussi, en tout fin de match, deux buts et quelques belles occasions.

Quels sont les joueurs qui ont attiré ton attention pendant cette rencontre ? 

J’ai bien aimé l’arrière gauche de la JSK qui a fait un bon match. Il a été très bon. De l’autre côté, la plupart  des jeunes du Paradou avaient un bon rythme et une bonne maîtrise technique. Un bon match dans l’ensemble pour chaque joueur de cette équipe.

On parle souvent des deux phénomènes, à savoir Boudaoui et Zorgane. Ils étaient titulaires aujourd’hui, comment tu les as trouvé ? 

Je pense qu’ils ont un très bon niveau. C’est des joueurs de l’avenir avec un gros potentiel. Il faut travailler avec eux mais, en même temps, ne pas trop les presser. Ceci dit, on est toujours au niveau local, donc il faudrait les voir à l’étranger pour voir jusqu’où ils peuvent aller.

“Aouar est un très gros potentiel du football mondial. On ne peut pas comparer avec Boudaoui”

En parlant de Boudaoui qui est relayeur, il sera peut être en concurrence avec un certain Houssem Aouar, sur qui tu t’es exprimé récemment. Est-ce que pour toi, il faut vraiment faire confiance aux jeunes talents locaux ou au contraire, il faut insister auprès de la filière franco-algérienne ? 

Attention, il ne faut pas confondre. Aujourd’hui, Houssem Aouar, c’est un très gros potentiel et l’avenir du football mondial. Aouar joue la Ligue des champions, il surclasse tout le monde à son poste. Donc, on peut pas comparer les deux joueurs car il ne jouent pas au même niveau, même si Boudaoui a très gros potentiel, lui aussi.

On aimerait bien revenir sur tes déclarations concernant le dossier Aouar. Certains estiment que t’as été un peu sévère avec lui. Quand tu dis que c’est un grand espoir du football mondial, donc c’est légitime aussi, quelques parts, s’il ambitionne de jouer pour la France, n’est-ce pas ? 

J’ai dit que s’il était prêt psychologiquement et qu’il avait un peu d’amour pour l’Algérie, qu’il vienne en Algérie. Maintenant, s’il veut choisir la France, je respecte totalement son choix. Aouar, c’est un super joueur et j’aimerai bien le voir jouer pour notre équipe nationale. Je pense que c’est un joueur qui peut être la clef  du futur de l’EN, c’est un phénomène. Après, on entend parler de négociation entre les deux parties. En fait, le terme ” Négociation ” ce n’est pas moi qui l’ai sorti, c’est eux qui l’ont sorti. Par la suite, j’ai réagi à cela en affirmant que l’Algérie ne se négocie pas. C’est un super joueur, il peut apporter un plus à l’Algérie, maintenant s’il a envie de défendre les couleurs de la France et qu’il en a le talent, il n’y aura aucun souci, on respectera.

Tu lui conseillerai quoi donc, aujourd’hui ? De dire clairement pour qui veut-il jouer ? 

Viens pour l’Algérie, tout le monde va être avec toi. Ils vont te kiffer, ils vont t’aimer. Tu vas faire des choses extraordinaires ici, viens je te dis. Il y des phénomènes aujourd’hui chez les Verts comme Brahimi et Mahrez, vous allez vous régaler ensemble. Viens t’amuser, viens t’éclater frérot, c’est ça que j’ai envie de lui dire. Après on respecte tous les choix. C’est vrai qu’aujourd’hui l’équipe de France fait rêver car ils sont champions du monde. J’ai envie de lui dire, prends ton temps pour bien choisir.

“Je veux rester dans le milieu du football. A 34 ans ma carrière de joueur, c’est terminé !”

Une dernière question Rafik. T’as arrêté ta carrière à 34 ans, que devient Rafik Djebbour, aujourd’hui ? 

Franchement, j’ai envie de rester dans le milieu du football, essayer d’aider et d’apporter mon savoir pour pouvoir faire carrière professionnel en tant qu’entraîneur ou en tant que manager, je ne sais pas encore quoi faire exactement.

Donc, t’en es encore au stade de la réflexion sur ta future carrière. Le football c’est finis, tu ne pourrais même reprendre pour jouer une saison en Algérie ? 

C’est sympas mais non, c’est finis, ça serait l’année de trop pour moi.

Un dernier mot pour nos lecteurs de La Gazette qui t’apprécient depuis tes belles années en Grèce et chez les Verts !

Restez passionnés et aimez le football dans le bon sens du terme. Voilà, on est des Algériens, Tahia El Djazair, comme on dit “One, two, three, viva l’Algérie“.

>> L’entretien de Rafik Djebbour en vidéo :

Entretien La Gazette du Fennec réalisé à Alger

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