Fethi Nourine fait partie des deux judokas algériens qualifiés aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Pour son entrée en lice, prévue le 26 juillet prochain, il devait affronter le Soudanais Abdalrasool Mohamed. Un 1/32 de finale auquel il a décidé de ne pas prendre part. Ainsi, il anticipe un affrontement avec un athlète issue du pays de l’occupant de la Palestine.
Quand on prend part à un évènement, on doit connaître au préalable ses principes fondamentaux. En embarquant vers le Japon, Fethi Nourine savait pertinemment que l’évènement sportif planétaire regroupe nombreux athlètes provenant de différents horizons et avec diverses races, croyances et idéologies.
Boycott anticipé
A partir de là, il se doutait qu’il pouvait croiser un adversaire qui n’entre pas vraiment dans certains critères d’éligibilité pour être combattu. Malheureusement, le tirage au sort a mis un adversaire issue d’un pays bâti sur une grande colonie qu’on ne nommera pas mais que vous aurez deviné. En cas de qualification contre le Soudanais Abdalrasool Mohamed en 1/32, Nourine pouvait combattre le dénommé Butbul Tohar, exempté du premier tour et l’un des favoris de la catégorie.
Afin d’échapper à la sanction du boycott qui planait sur sa tête, le judoka algérien a donc préféré déclarer forfait contre le Soudanais et ne pas attendre de se hisser à la prochaine étape pour le faire. La Charte Olympique est claire au sujet des contestations motivées par n’importe quel motif. « La jouissance des droits et libertés reconnus dans la présente Charte olympique doit être assurée sans discrimination d’aucune sorte, notamment en raison de la race, la couleur, le sexe, l’orientation sexuelle, la langue, la religion, les opinions politiques ou autres, l’origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance ou toute autre situation », peut-on lire quand on passe en revue ses 7 principes fondamentaux.
« C’est le minimum que je puisse faire.»
Depuis toujours, les athlètes Dz ont opté pour cette approche dans les différentes épreuves internationales en solidarité avec la Palestine. Toutefois, dans certains cas, cela peut engendrer des sanctions graves. On ne sait pas si Nourine va passer entre les mailles du filet. Cela dépendra si cela est interprété comme une inconduite.
C’est pour cette raison que le natif d’Oran a voulu s’y prendre au préalable et déclarer forfait avant son potentiel combat contre l’Israélien Butbul Tohar. Le champion d’Afrique 2021 a expliqué, à El-Heddaf TV, sa décision en déclarant : « Je ne m’attendais pas à ce tirage mais c’est le destin. J’ai fourni beaucoup d’efforts pour me qualifier mais la cause palestinienne est par-dessus tout. C’est le minimum que je puisse faire.»
Cet « héroïsme », même s’il a une forte symbolique aux yeux de adeptes du militantisme transfrontalier, va à l’encontre des valeurs olympiques. A un moment donné, il faut savoir faire la part des choses et agir sur le terrain approprié qu’est le tatami et ne pas laisser les choses sortir du contexte exclusivement sportif.