Charaf-Eddine Amara n’a qu’une seule obsession: mettre un pied dans les cercles névralgiques de la CAF et de la FIFA. Cherchant coûte que coûte à rompre avec l’ère Zetchi et sa politique de « l’autruche », le nouveau patron de l’instance de Dely Ibrahim veut compter dans le gotha du football international et ne s’en cache plus.
Ses nombreuses activités à Madar Holding ne font pas oublier à Charaf-Eddine Amara ses ambitions de président de la FAF. D’emblée, le successeur de Kheireddine Zetchi a affiché ses intentions. Si après près d’une année de règne quasiment sans partage, on a encore du mal à percevoir sa touche, en dépit d’un programme diversifié et prometteur, sur le plan international en revanche, il ne cache plus son jeu. Charaf-Eddine Amara veut paraître. Il veut aussi compter.
Pour ce faire, il ne rate aucune occasion pour s’afficher aux côtés des plus grandes personnalités de la balle ronde mondiale. On l’avait vu, au Caire, en marge de la réunion du COMEX de la CAF, échanger ou pas -la photo faisant foi- avec l’ancien manager d’Arsenal et non moins responsable du développement du football de la FIFA, Arsène Wenger.
Lobbiying et politique haut standing !
Mercredi, à Doha, en marge du match des A’ face au Soudan (4-0), c’est avec les présidents de la FIFA, Gianni Infantino, et de la CAF, Patrice Motsepe, que le patron de la FAF s’est taillé une bavette. C’est normal, quand on est nouveau dans le circuit, il est important de se connaître et se faire reconnaître.
D’ailleurs, lors de ce fameux échange avec les patrons des deux instances internationale et continentale, Amara ne s’est pas empêché d’«exprimer le souhait et la nécessité d’une plus grande implication et d’une légitime meilleure représentativité de l’Algérie au sein des instances internationales afin de réattribuer le rôle et la place qu’elle mérite dans le concert footballistique arabe, africain et mondial en tant que grande nation du football unanimement reconnue », écrivait la FAF dans un communiqué.
Ces lignes tirées d’un long communiqué qui annonçait pompeusement l’échange entre les trois hommes rappellent à quel point Charaf-Eddine Amara est obnubilé par un siège dans l’une des deux instances internationales.
Viser loin, mais viser bien
Cette ambition a poussé l’ancien patron du CRB, selon ses proches, jusqu’à postuler à trois commissions de la CAF. Il a été retenu dans la commission des finances. Un cadeau empoisonné pour l’ambitieux Amara qui se retrouve ainsi sans se rendre compte à travailler sous la coupe de Fouzi Lakdjaa, président de ladite commission. Une posture qui ne serait pas vue forcément d’un bon oeil en interne pour des raisons diplomatiques et politiques évidentes. C’est pour cela d’ailleurs qu’on disait en préambule qu’une telle ambition brûlante pouvait le cas échéant le mener à griller les étapes et à faire des choix pas forcément judicieux.
Après neuf mois à la tête de la FAF, Charaf-Eddine Amara collectionne déjà plusieurs casquettes. Président de la commission fédérale d’arbitrage (CFA), membre du comité olympique algérien (COA), vice-président de l’UNAF, et récemment élu dans la commission des finances de la CAF, Charaf-Eddine Amara veut être partout. Mais attention ! Car à trop vouloir être partout, on risque de se retrouver…nulle part !