Il fait tout bien. Sauf quand il s’agit de marquer. Baghdad Bounedjah est irréprochable dans son abattage sur le terrain. Mais il y a un problème: sa tâche principale reste de marquer. Chose qu’il n’a faite qu’une fois lors de ses 6 dernières sélections. La préoccupation est grandissante. Surtout que la CAN-2021 (09 janvier – 06 février) au Cameroun est imminente.
Lors de son remplacement face au Ghana lors du seul et unique match amicale de l’EN avant le tournoi continental, il était sorti avec le dépit affiché sur son visage. Bounedjah savait qu’il n’avait pas réussi à chasser ses démons et se rassurer avant la CAN-2021 au moment où son mérite d’être dans le onze de Belmadi est remis en considération.
Ce qui le fait subsister dans le onze
Certes, l’avant-centre participe activement dans l’animation offensive des Verts. Un bon jeu de remise, une capacité à décrocher, à jouer en pivot quand il le faut ou à presser très haut pour être le premier “défenseur”, ces qualités sont indéniables. Et c’est ce qui le fait certainement subsister dans les équipes de départ du sélectionneur.
Cependant, tout cela ne représente que 50% de sa mission dont la seconde moitié (probablement la plus décisive) reste de faire trembler les filets adverses. Pour l’instant, le fer de lance d’Al-Sadd SC convainc toujours le driver des Fennecs de son utilité pour le dispositif. Surtout que d’autres coéquipiers parviennent à rattraper son manque de réalisme.
En outre, il y a la relation avec Youcef Belaïli qui est évidente sur et en dehors du terrain. La proximité en question est jugée vitale par Belmadi qui ne dissocie pas les hommes des sportifs. C’est probablement là un autre élément qui pèse dans le maintien de l’ex-pensionnaire de l’ES Sahel et l’USM El-Harrach. Ainsi, il y a une question cruciale qui se pose: jusqu’à quel point l’entraîneur va prolonger le sursis ? Serait-ce au péril du collectif ou jusqu’à ce que les ratés de Baghdad nous coûteront un match ? On ne l’espère pas.
Co-meilleur ratio buts/sélection tout de même !
Dans tous les cas, sur le banc, il y a Islam Slimani. Ce dernier ne peut pas courir dans tous les sens comme le fait Bounedjah. Cependant, le buteur historique de l’Algérie (39 pions) compense cela avec une finition plus clinique qui se greffe à un vécu important pour préserver l’état de lucidité. D’ailleurs, en parlant de l’aspect psychologique, on se souvient tous du penalty raté de l’Oranais en quart de finale face à la Côte d’Ivoire lors de la CAN-2019. La détresse qui l’a suivi était manifeste et témoignait d’une certaine fragilité sur ce plan.
C’est peut-être à ce moment que tout a basculé. On a l’impression que Bounedjah n’est plus le même. Que quelque chose coince. Certains pensent même qu’on a basculé dans une approche footballistique qui ressemble à celle d’Abdelkader Ghezzal et l’argument du jeu sans ballon. Avec tout le danger et l’induction en erreur de dissocier le football de l’élément principal du jeu: le “cuir”.
La confiance dans le foot tient à peu de chose. Pour un avant-centre, il n’y a qu’une essence qui fait marcher la machine: les buts. Et Baghdad, qui a tout de même le co-meilleur ratio réalisations/capes (0.45 contre 0.49 pour Slimani) avec Abdelhafid Tasfaout, a besoin d’en planter au plus vite pour cueillir de la confiance.