Moslem Anatouf (17 ans) vient de s’engager au MC Alger pour les 4 prochaines saisons. Avant de signer chez le Doyen, l’international cadet avait deux invitations officielles pour aller faire des tests en France. Lille OSC et un prestigieux club de l’élite l’avaient contacté pour des essais. Cependant, l’enfant de Tindouf n’a – malheureusement – pas pu faire cette démarche en raison d’un visa non-accordé. Détails.
Beaucoup trouvent que le choix de l’avant-centre n’est pas judicieux. Surtout quand on considère le potentiel qui lui aurait permis de s’exporter en Europe, eldorado sportif du football. D’ailleurs, on peut mentionner qu’après avoir brillé lors de la CAN-2023 des U17 en Algérie, il a pu taper dans l’œil de certains scouts. Ceux d’un grand club français réputé pour sa formation, dont nous ne pouvons dévoiler le nom, en plus de Lille OSC et le RSC Anderlecht (Belgique)qui ont coché son nom.
Aucun coup de main de la FAF !
Et on peut même affirmer que ces trois clubs d’envergure lui ont envoyé des invitations officielles pour partir en Europe passer des tests. Malgré ces documents, sa demande de visa n’a pas abouti avec un refus de visa le 24 avril 2023. En effet, le Consulat de France en Algérie a refusé de lui accorder le droit d’accès à l’espace Schengen. Alors que le Consulat de Belgique n’a pour l’heure donner aucune réponse (le passeport du joueur se trouve encore là-bas).
Pourtant, ce genre de procédure devrait être plus fluide. Notamment pour un joueur qui a le statut international et qui a une licence dans l’une des Académies (Bel-Abbes) de la Fédération algérienne de football (FAF). La structure fédérale aurait pu (dû) intervenir plus efficacement pour lui permettre d’obtenir le visa et aller tenter sa chance de l’autre côté de la rive.
D’ailleurs, selon nos informations, le DTN Mustapha Biskri a été d’une lenteur exaspérante pour la famille du joueur. C’est le cas aussi pour le SG du Comité Olympique Algérien (COA), à savoir Kheireddine Barbari coupable de négligence et de “je-m’en-foutisme”. Entre sabotage et incompétence, ces hauts responsables du sport algérien ont fini par dégouter le jeune prodige algérien livré à lui-même depuis Tindouf.
Paradou AC – MC Alger : Deux motivations distinctes
Ces entraves ne sont pas sans nous rappeler celles auxquelles Youcef Belaïli avait fait face à ses débuts au MC Oran lorsque le SM Caen lui avait proposé de rallier son effectif professionnel en 2011 afin d’envisager un éventuel transfert si jamais il convainc sur le terrain. Au final, celui qui finira par signer à l’ES Tunis durant l’été 2012 n’a pas eu l’aval consulaire français pour faire le déplacement en Normandie (2 refus de visa du Consulat de France à Oran à l’époque).
Comme les Espérentistes, les Mouloudéens, sous l’impulsion de Mohamed Mekhazni, DTS des jeunes catégories du MCA, ont “détourné” Anatouf. Pour le convaincre, il y a eu une offre financière intéressante à défaut d’un véritable plan de carrière. Même si, on le notera, il y a une clause libératoire qui lui permette de bouger en cas d’offre de l’étranger.
Un peu comme Belaïli
La capacité de s’exporter, c’est ce que le Paradou AC lui a proposé. Et, politique salarirale du club oblige, il n’y avait pas de contrepartie salariale significative du club de Kheireddine Zetchi qui voulait récupérer la pépite gratuitement sans lui verser un salaire décent. Compte tenu de la réputation du produit paciste, ça aurait été plus judicieux sportivement de s’engager avec eux pour augmenter les chances de poser les voiles sur le Vieux-Continent. L’agent du joueur a tout tenté pour convaincre son jeune poulain de signer en faveur de la formation de Hydra. En vain puisque le footballeur et son père ont été davantage séduits par le projet mouloudéen. D’autant que la majorité des jeunes de l’Académie Bel-Abbès de la FAF ont été récupéré par le Mouloudia qui va ouvrir prochainement son propre centre de formation.
De quoi aurait été faite la carrière de Belaïli sans un contretemps administratif lorsqu’il avait à peine 19 ans ? On ne le saura jamais. Est-ce qu’Anatouf pourra rebondir plus vite et rectifier le tir pour passer un palier et aller monnayer son talent ailleurs ? Une chose est sure: rester en Algérie n’est pas ce qui l’aiderait à acquérir des bases footballistico-tactiques plus solides et modernes. On espère se tromper. Il faut également précisé qu’Anatouf n’ayant que 17 ans, aurait été contraint de signer en Europe à seulement 18 ans comme l’exige le règlement très stricte de la FIFA en la matière. Pour toutes ces raisons, le capitaine de la sélection U17 a rejoint le MC Alger et les amoureux du football algérien peuvent remercier le Consulat de France pour son manque de souplesse envers les sportifs d’élite.