Des nouvelles de la natation algérienne. Des mauvaises. Avec les scènes regrettables survenues lors du Championnat d’Algérie hivernal Open. Cet événement s’est tenu du 20 au 23 décembre dernier à la piscine El Bez de Sétif. La voyoucratie s’est invité dans une discipline qui est en train de connaître une périclitation dangereuse et sans précédent.
Le 30 septembre dernier, Yahia Chérif Mohamed a été désigné nouveau président de la Fédération algérienne des sports aquatiques (ex FAN). Il succédait, dans la confusion, à Mohamed Hakim Boughadou, pour terminer le mandat olympique 2021-2024.
La sonnette d’alarme de la fédération internationale
Cela marquait déjà une ingérence que le World Aquatics (Fédération internationale) n’avait pas manqué de relever. L’instance informait ne pas reconnaître l’élection de Yahia Chérif Mohamed. Elle notait aussi que le processus électoral n’obéissait pas à la réglementation en vigueur. Aussi, elle précisait qu’elle n’acceptait pas les résultats de l’AGE non sans noter “ne reconnaître que Boughadou comme président légitime de la FAN”.
Depuis, les décideurs de la haute sphère sportive, à leur tête le Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) que dirige Abderrahmane Hammad, n’ont pas trop pris au sérieux cette correspondance. Sur le terrain, la natation va mal. Et ce qui s’est passé lors de la première compétition officielle de la saison 2023/2024 n’est pas du tout rassurant.
Yahia Chérif, un coopté à la dérive
Le premier test sur terrain de Yahia Chérif a tout simplement viré au fiasco. Une programmation aléatoire des courses, des finales qui se sont déroulées à 22h00 du soir dans de mauvaises conditions (mauvais éclairage, eau trouble qui devaient même causer l’arrêt des épreuves selon le réglement), des courses chronométrée manuellement (on passe du système photo-finish aux Jeux Panarabes 2023 au tableau électronique défaillant), des clubs qui ont décidé de se retirer du concours en raison des mauvaises conditions et, pour couronner le tout, une bagarre (oui messieurs une bagarre) dans la main courante entre les proches d’athlètes de… l’équipe nationale.
Au-delà du niveau de la compétition qui était très médiocre (aucun record d’Algérie de battu), c’est la débandade qui touche la famille natatoire qui peut inquiéter. Jusqu’à récemment, les Championnats d’Algérie étaient homologués FINA et retransmis même à la télévision nationale. C’était avant que les intérêts personnels, le régionalisme, le “béni-amisme” et les enjeux électoraux ne viennent tout gâcher. Silence, la natation coule.
