Le premier match qui a opposé l’Algérie au Zimbabwe cet après-midi à Franceville s’est soldé par un score nul 2-2. Dans un match plaisant, l’Algérie aura éprouvé bien des difficultés à contrer de vaillants Warriors. C’est donc avec 1 point et beaucoup d’enseignements que l’Algérie entre timidement dans cette CAN 2017.
Dans un système en 4-2-3-1 attentiste, l’Algérie s’est montré prudente en première période préférant jauger les capacités d’un adversaire méconnu mais potentiellement dangereux. En excellente forme physique et très présents dans les duels, les Warriors de l’excellent Katsande mettent en difficulté une Algérie en proie au doute depuis quelques mois mais qui voulaient bien faire. Après une première alerte (tir sur le poteau à la 8’ suivi d’une parade d’un grand Raïs Mbolhi), c’est un autre grand côté algérien, Ryadh Mahrez qui ouvre le score d’un magnifique tir sur le petit filet gauche. L’Algérie mène 1 à 0 et confirme son envie.
La mauvaise habitude de la mauvaise 1ère mi-temps
Mais alors que tout le monde attendait que les Fennecs corsent l’addition pour se mettre définitivement à l’abri dans ce match piège, ils abuseront de longs ballons, produisant un jeu contre nature. Caractérisé par des lignes trop espacées pour que le bloc soit compact, les joueurs ont globalement peiné à mettre du rythme et de la mobilité pour proposer des solutions au porteur du ballon. C’est ainsi qu’une mauvaise coordination du côté droit de la défense permet à Mahachi d’égaliser à la 17’. Une égalisation qui a eu pour effet de galvaniser des joueurs zimbabwéens dominateurs sur ce 1er half et qui ajouteront un second but sur une nouvelle erreur de l’arrière droit Mokhtar Belkhiter provoquant un penalty grossier à la 28’. Si ce n’était les multiples sauvetages du portier algérien, le score aurait pu être plus lourd.
Une autre habitude : l’Algérie se réveille en 2nde mi-temps
C’est devenu une habitude depuis quelques matchs (Nigéria 2nde journée des qualifications CM 2018, Mauritanie en match amical), l’Algérie de Leekens est plus joueuse en 2nde période. Les coéquipiers de Nabil Bentaleb retrouvent un peu de couleurs en mettant leur emprise sur le jeu. Multipliant les incursions tantôt par Riyad Mahrez tantôt par Yacine Brahimi, les hommes du coach belge resserrent les lignes et retrouvent un jeu de passes plus fluide et un bloc plus compact. Les occasions arriveront alors naturellement d’abord par Ramy Bensebaini sur une belle tête qui frappe la transversale (58’) puis Mahrez à la 60’ qui sera carrément mis à terre par le gardien zimbabwéen dans la surface sans que l’arbitre éthiopien catastrophique ne siffle un penalty logique qui aurait changé le cours du match.
La fin du match se caractérisera par une domination totale algérienne et une nouvelle parade extraordinaire de Mbolhi (81’) qui sauvera la maison verte tout en permettant dans la foulée au meilleur joueur africain 2016 d’égaliser à la 82’ sur un nouveau tir à ras de terre.
Merci Mahrez et surtout merci Mbolhi !
L’Algérie doit une fière chandelle à son gardien et quelques individualités même s’il faut reconnaître qu’une entrée dans une compétition comme la CAN reste toujours une opération périlleuse. Le Gabon a concédé hier le nul sur sa pelouse devant la Guinée Bissau alors que le Cameroun n’a pu gagner devant les Étalons du Burkina Faso. Pour ce qui est du jeu des Fennecs, les incertitudes demeurent sur le côté droit de la défense. Toutefois, Rabie Meftah entré en 2nde période, a mieux tenu son rôle que Mokhtar Belkhiter qu’il a remplacé en 2nde période La charnière centrale, pas exempte de tout reproche aussi, reste plus rassurante avec Ramy Bensebaini qui a rendu une belle copie.
Il est clair que ce nul miraculeux ne peut chasser le doute qui s’est installé dans cette équipe mais il montre que les joueurs ont des ressources mentales pour revenir au score face à un adversaire coriace et un arbitrage scandaleux. Les joueurs doivent également faire preuve d’une plus grande concentration afin d’éviter les flottements qui se reproduisent en 1ère mi-temps depuis 3 matchs en défense mais aussi en attaque avec un Islam Slimani qui doit mieux faire. Ce match aura aussi permis de constater que l’Algérie n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle joue et reprend le jeu à son compte. En haussant son niveau collectif elle redevient redoutable. Il faudra impérativement des Verts conquérants non pas de la 45 à la 90ème mais sur 90 minutes afin de gagner face à une Tunisie qui jouera sa tête, jeudi, dans ce groupe après sa défaite face au Sénégal dans la soirée (2-0).
Stade de Franceville (Gabon)
Algérie 2-2 Zimbabwe
Buts : Mahrez 12’ et 82’ (Algérie) – Mahachi 17’, Mushekwi 29’ sp (Zimbabwe)
Arbitres : Bamlak Tessema Weyesa (Ethiopie), Birumushahu (Burundi) et Doumbouya (Guinée) / Averts : T. M. Rusike (Zimbabwe) – Belkhiter (Algérie)
Algérie : M’bolhi, Mandi, Ghoulam, Mahrez, Bentaleb, Brahimi, Slimani, Soudani (Ghezzal 78’), Guedioura, Belkhiter (Meftah 46’), Bensebaïni / Entr. : Leekens
Zimbabwe : Mkuruva, Costa Nhamoinesu, Phiri, Zvirekwi, Muroiwa, Bhasera, Mushekwi (Malajila 78’), Mahachi, Katsande, Musona (T. M. Rusike 12’), Billiat / Entr. : Callisto Pasuwa
Reda Kaboura, La Gazette du Fennec