L’équipe nationale d’Algérie de handball avait rendez-vous ce samedi avec l’histoire. Les joueurs de Farouk Dehili avaient la possibilité d’inscrire une 8ème fois leur nom au palmarès de la compétition phare du continent. En défiant, dans son antre, la meilleure équipe africaine, les espoirs étaient minces mais la mission pas impossible. Pour cela il fallait entrer dans le match dès le début, ce que n’ont pas su faire les coéquipiers de Berkous. Malgré une grande différence au score, les Verts n’ont pas démérité. La marche est encore trop grande. Défaite 29-21.
Devant des supporters totalement acquis à leur cause, les Égyptiens ont commencé très fort ce match et prennent le match en main, malgré une bonne défense algérienne et un Ghedhbane présent. Le problème est le système offensif : trois tirs, trois ratés ! Pendant que l’Égypte accentue son avance, les offensives Dz butent sur un grand gardien égyptien, Hendawy Kerim. Le gardien expérimenté du Zamalek, est un mur infranchissable. Ni Abdi et ses shoots aux 10 mètres, ni Khemouche au 6 mètres ne transpercent la muraille des Pharaons. Le premier but algérien n’arrive qu’au bout de six minutes pour le 4-1. C’est le scénario idéal pour l’Égypte. L’Algérie court derrière le score et s’expose à la défense haute égyptienne, positionnée en 4-2. Grâce à ce système, les hommes de Juan Carlos Pastor arrivent à bloquer les puissants tireurs algériens qui sont Abdi et Berkous. En prenant un maximum de risques, la base arrière Dz perd beaucoup de ballons. La projection rapide vers l’avant des ailiers égyptiens tel que Sanad Mohamed font très mal. Malgré Khelifa Ghedhbane faiseur de miracles, les contres menés par Ali Zein mettent à genoux les Fennecs. La mi-temps est sifflée par le binôme d’arbitre hongrois sur le score de 10-17 pour le pays organisateur.
En 2ème période, les Verts reviennent plus motivés. Avec une défense plus haute pour contrer les deux arrières égyptiens, Yahia El Deraa ou Mohad Said. Ces derniers sont gênés dans leurs transitions ce qui permet à Daoud Hichem ou Saker de contre attaquer. Les progrès vus lors de la fin de la première mi-temps (attaques par les ailes, pour contourner la défense centrale) se concrétisent en ce premier quart d’heure. Les Fennecs grignotent la différence au score et on est à 20-17. Berkous et Djaballah ont la balle du 18ème but. Mais le nouveau gardien égyptien, du club espagnol de Sinfin, Mohamed Ali est aussi impressionnant que Hendawy. Il repousse les deux tentatives coup sur coup. Berkous est dépité. C’est le tournant du match. L’occasion pour les Égyptiens d’accélérer et prendre un ascendant psychologique. Les Fennecs ont les deux genoux à terre. Djalil, le pivot du club hongrois de SBS Eger, est sanctionné d’un 2 min. Yahia Omar (futur joueur du PSG) en profite et pétrifie par sa classe la défense algérienne. Imité par Zein et Sanad, les joueurs de Pastor creusent de nouveau le score, tandis que ceux de Dehili retombent dans leurs travers de la 1ère période avec une attaque stérile. A chaque attaque, seul Abdi tente des raids solitaires quand il voit que les offensives algériennes ne sont pas efficaces. Score final 29-21. Les Égyptiens gardent leur couronne continentale pour la 3ème fois d’affilé et la 9ème fois de leur histoire. Ils se rapprochent de la Tunisie qui en est à 10 couronnements. L’Algérie reste à quai avec 7 coupes d’Afrique. Mais les Verts ne repartent pas bredouille, l’Algérien Mustapha Hadj-Sadok est élu meilleur demi-centre de la compétition.
Après avoir assuré leur place à la prochaine grande messe mondiale de la petite balle, les Verts concluent une quinzaine de compétition avec une qualification au tournoi qualificatif olympique (TQO). En terminant 2ème de la CAN 2024, l’Algérie s’adjuge la médaille d’argent du tournoi et un droit d’aller défier d’autres équipes mondiales pour essayer de jouer les JO de Paris 2024. L’équipe de Dehili est renversée dans TQO 2 avec l’Autriche, la Croatie et un dernier prétendant à définir entre l’Allemagne et la Suède. Un tournoi très relevé.