Invité de la chaine France 24 à Rabat, le Président de la Confédération africaine de football, Patrice Motsepe, a su séduire par ses paroles. Mais derrière sa diplomatie, persiste une ombre : le football africain s’enlise dans les méandres de la corruption, de l’arbitrage douteux, du chantage et d’un leadership qui piétine les principes de la Confédération africaine de football depuis l’arrivée du Sud-Africain à sa tête. Un contraste saisissant entre l’image projetée et la réalité sombre du terrain.
“Personne n’est au dessus des lois même pas moi !”, a clamé Patrice Motsepe sur la question des matchs truqués dont est accusé Samuel Eto’o, le Président de la Fédération camerounaise. Pourtant, entre ce qu’affirme Motsepe et la réalité sur le terrain et à l’intérieur des bureaux du Caire, siège officiel de l’instance du football africain, existe un gouffre béant. En témoigne la présence encore du Marocain, Fouzi Lekjaa, qui devait partir après la démission du bureau d’Ahmad Ahmad en raison de multiples accusations de mauvaise gestion et de corruption. A l’époque, soit en 2019, Lekjaa est le responsable de la Commission des finances de la CAF. Il présente un bilan extrêmement négatif à l’Assemblée Générale de la CAF. 17 millions de dollars de pertes, une catastrophe commente le défunt Amr Fahmy, secrétaire général de la CAF entre 2017 et 2019.
Fahmy : “Lekjaa doit démissionner”
Face à un bilan extrêmement négatif, le défunt Amr Fahmy a indiqué en 2019 dans une interview pour Kooora que Lekjaa avait failli dans sa mission et devait mettre les voiles, comme indique les lois de la CAF : “C’était une situation qui exigeait clairement la démission des responsables de la CAF, en particulier le Marocain Fouzi Lekjaa, président de la commission des finances de la CAF, qui a révélé que l’instance (CAF) a subi des pertes financières de 17 millions de dollars. C’est une catastrophe. Après cette déclaration devant l’Assemblée Générale de la CAF, il était impératif pour Lekjaa de démissionner.”
Selon les normes de transparence et de responsabilité de la CAF, ainsi que le principe de gestion responsable des ressources financières, une telle révélation de pertes financières importantes soulève des questions sérieuses quant à la gestion des fonds de l’organisation. Il serait donc logique que Fouzi Lekjaa, en tant que président de la commission des finances de la CAF et étant donné qu’il a déclaré lui même ces pertes, assume la responsabilité de cette situation en mettant les voiles.
Pourtant, c’est le contraire qui va se produire puisque Lekjaa va être promu. Il devient en 2019 2ème vice Président de la Confédération africaine de football, poste qu’il va léguer au Mauritanien Ahmad Yahya. En dépit de la déclaration de Patrice Motsepe à France 24 selon laquelle personne n’est au-dessus de la loi, la promotion de Lekjaa au poste de deuxième vice-président de la CAF a l’époque après la révélation des pertes financières met en lumière un écart entre les paroles et les actions au sein de l’organisation. Il sera meme reconduit à la tête de la Commission des finances de la CAF pour un deuxième mandat et maintien un poste en tant que membre du comité exécutif de l’instance. Une énième surenchère mais cela met surtout en évidence la question : est-ce que la CAF respecte réellement son propre règlement ?
Le match USM Alger-Berkane confirme que NON !
Trois communiqués, aucun ne comporte de loi qui appuie les accusations portées à l’USM Alger, une première dans l’histoire des instances. Il faut savoir, pour une transparence totale, que les Fédérations ainsi que les Confédérations sont invitées par la FIFA à étayer leurs sanctions par des lois tirées du leurs propres règlements. Niet pour la CAF. Après cela montre aussi, pourquoi l’instance africaine a perdu presque toutes les plaintes déposées contre elle au sein du Tribunal arbitral de Lausanne, celle de l’Algérie pourrait porter le coup de grâce au football africain. Dommage d’en arriver jusqu’à là alors que le linge pouvait se laver en famille en appliquant simplement la loi sans parti pris.