La crainte est là. La carrière de Nabil Bentaleb, après son malaise survenu il y a une dizaine de jours, s’écrit en pointillés. L’implantation d’un pacemaker défibrillateur (un système qui sert de stimulateur amélioré pour maintenir le rythme du cœur) rend – généralement- la pratique du sport de haut niveau contre-indiquée. Sauf pour certains cas. Dès lors, l’équipe nationale, qui a pu se reposer sur le sociétaire de Lille OSC depuis son retour en septembre 2022, devra peut-être composer sans lui. Ce malheureux scénario, qu’on ne souhaite pas, chamboulera clairement les plans du sélectionneur Vladimir Petkovic.
Tout a basculé à une vitesse impressionnante. Il y a deux semaines, Bentaleb cavalait sur la pelouse du stade Mandela à Kampala face aux Ougandais. Quelques jours plus tard, on a appris -avec regret- que le Fennec était plongé dans un coma artificiel après un malaise cardiaque et qu’il devait subir une intervention urgente.
Eriksen et Bind jouent avec des pacemakers mais…
Aujourd’hui, on en sait plus sur le problème au cœur de l’ancien pensionnaire de Tottenham Hotspurs qui a eu une pose de pacemaker défibrillateur à en croire les informations de RMC Sport. Cela fait que son avenir avec le football se conjugue au conditionnel. Quand bien même des joueurs comme Christian Eriksen (Danemark) ou encore Daley Blind (Pays-Bas) jouent avec des pacemakers après avoir connu des malaises eux aussi.
Toutefois, on peut noter qu’il n’y avait pas de signes précurseurs chez eux contrairement à Bentaleb. En effet, on se rappelle que des réserves médicales avaient retardé sa signature au Lille OSC à l’été 2023. Par la suite, une batterie de contrôles était nécessaire. Finalement, le Dz avait obtenu l’aval de la Commission médicale de la Ligue de Football Professionnel (LFP) française.
Un retour solide en sélection
Après cet épisode, tout semblait bien se dérouler. Celui qui avait disputé le Mondial 2014 avec l’Algérie à seulement 20 ans a pu enchaîner les matchs avec les Dogues sans qu’un problème soit signalé. On parle tout de même d’un joueur qui a pris part à 34 rencontres (30 titularisations) toutes épreuves réunies en club sans compter les 8 capes avec l’Algérie dont la CAN-2023.
Avec les Lillois, il a même épaté son entraîneur Paulo Fonseca qui le considérait comme le meilleur élément de son effectif. C’est pour dire que tout avait l’air d’aller dans le bon sens pour lui. D’ailleurs, après Djamel Belmadi les derniers mois, Vladimir Petkovic, nouveau sélectionneur de l’EN, a fait de lui un incontournable dans l’entre-jeu.
Des craintes et des espoirs
Et il faut dire que dans un milieu où le profil box-to-box de Bentaleb est rare au sein d’El-Khadra, son (très) probable arrêt de carrière pourrait causer bien des tracas au Bosnien. En effet, le coach de l’EN sera dans l’obligation de lui trouver un suppléant dans une zone qui se remettait doucement de sa fébrilité.
Aujourd’hui, celui qui compte 48 capes avec l’équipe nationale joue l’un des matchs les plus importants de sa carrière. Et il est mental. Être hospitalisé et savoir qu’on pourrait devoir arrêter de faire ce qu’on aime le plus n’est pas la chose la plus facile à gérer. C’est pourquoi le LOSC est monté au créneau pour dénoncer la divulgation d’informations d’ordre confidentiel. Après, on se réjouit que Bentaleb soit toujours là car beaucoup n’ont pas eu la chance de survivre aux accidents de ce type. La rédaction de La Gazette du Fennec, comme tous les Algériens, est de tout cœur avec lui.
