La Gazette du Fennec a été cette fois-ci à la rencontre de la jeune et talentueuse Nihel Benchadli, rameuse algérienne de 22 ans, et participante aux JO de Paris 2024. L’ancienne nageuse reconverti a apporté certaines révélations susprenantes concernant sa jeune carrière, notamment sa préparation pour les Olympiades, qui n’aura finalement été que de 4 mois !
Nihel Benchadli, bienvenue sur la Gazette du Fennec. Alors, tu es une athlète algérienne, tu as participé à ces JO, ta compétition est terminée, est-ce que tu peux te présenter à nos lecteurs et nous dire un peu ton bilan sur ces Jeux ?
C’est ma première fois que je fais les Jeux, du coup je pense que c’est honorable. Je suis contente parce que j’ai été avec les meilleurs athlètes du monde, et j’ai fait on peut dire un bon résultat, dans l’aviron skif poids lourd, skif poids lourd.
Quel a été ton résultat final, ton classement, est-ce que tu es satisfaite de ton parcours ?
J’ai fait la finale E, j’étais la première de ma finale, j’ai fait le meilleur temps, mon meilleur temps.
“Je me prépare depuis février 2024, ce n’est pas assez”
Au classement final, tu es 25ème, c’est une bonne performance pour toi, vu ta préparation ?
Pas vraiment, mais il faut voir, avant la préparation elle a été un peu perturbée, donc j’ai fait une préparation de 4 mois. Depuis le mois de février 2024, c’est pas assez, parce que les Jeux Olympiques ça ne se prépare pas dans 4 mois, ça se prépare minimum 3-4 ans.
Et qu’est-ce qui t’a empêchée d’avoir une préparation de 3 ans, pour participer correctement à ces Jeux alors ? Parce que les moyens, il y en a, ils ont donné des moyens.
Non, pas du tout. Personnellement, je parle de moi-même, la préparation a été à partir du mois de janvier, du mois de février, j’ai eu les moyens, on peut dire, à partir du mois de février.
Donc c’est la faute à qui, au ministère, au comité olympique ou à la fédération, c’est qui ?
Bon, on ne peut pas savoir la faute à qui, mais je ne suis pas satisfaite de ma préparation. Le résultat en dépend.
Comment tu es tombée dans l’aviron, puisque c’est un sport pas pratiqué par les Algériens ?
C’était par hasard, parce que moi de base, j’étais nageuse, donc je faisais de la natation, j’étais une championne en natation, et là après, j’avais des problèmes au niveau de mes oreilles, et j’ai dû changer de sport, et j’ai choisi l’aviron, l’aviron.
Et ça te plaît ?
Oui, j’aime trop.
Tu encourages les Algériens à pratiquer ce sport ? Mais c’est un sport de riche un peu, ça demande des moyens, ça coûte cher, c’est ça ?
Oui, parce que les bateaux, ça coûte cher, c’est à 13 000 euros le skiff. C’est pas tout le monde qui peut acheter ce bateau.
Et toi en l’occurrence, tu t’en sors, tu es une athlète d’élite, tu fais les JO, donc tu y arrives ?
Oui, je m’en sors bien sûr, il y a mes parents qui m’aident, et là je suis licenciée avec un club français, ici à Paris, qui m’a vraiment aidé.
Tu es issue d’une famille de sportifs, je crois. Oui. Ton papa était entraîneur, c’est ça, au MCO ?
Oui, entraîneur de football. MCO, ASMO, Widad Tlemcen, beaucoup d’équipes. Ma mère aussi, elle est anciennement handballeuse. J’ai ma petite sœur qui est championne arabe en natation. Et j’ai ma grande sœur aussi, qui fait du volleyball. Donc voilà, une famille sportive.
Un mot sur ces JO olympiques ici à Paris, toi qui es à l’intérieur du village, qui es au sein de la délégation, c’est quoi la magie des JO ?
La magie des JO, c’est que c’est une compétition historique. Ce n’est pas comme les autres compétitions internationales, où tu trouves tous les meilleurs athlètes du monde à côté de toi. Donc ça, c’est une chose vraiment incroyable.
Tu as une anecdote à nous raconter au village ? Par exemple, tu as pu croiser une méga-star ?
Oui, j’ai croisé Simone Biles, c’est la gymnaste. J’ai croisé aussi Léon Marchand, Florent Manaudou et beaucoup de champions.
Là, on a assisté au combat d’Imane Khelif, l’engouement qu’il y a autour d’elle, qu’est-ce que tu en as pensé ?
C’était incroyable parce qu’il y avait tous les Algériens qui supportent Imane Khelif.
Toi, en tant que femme, ça t’a touché tout ce qui lui est arrivé ?
Vraiment, oui.
Tu aurais un message pour elle ? Peut-être que tu la connais ? Dans la vie, elle est comment ?
Elle est sympa, elle est cool, elle est bien. Je souhaite tout le meilleur et elle nous fait rêver.
Tu penses que les Algériens vont décrocher des médailles durant ces Jeux ou c’est difficile ? Déjà, Imane, on en a eu une aujourd’hui.
J’espère pour eux. C’est difficile parce que les Jeux olympiques, ce n’est pas vraiment une compétition facile. C’est de la préparation, mais les athlètes sont bien préparés.
Un mot de la fin pour conclure cet entretien avec la Gazette du Fennec.
Merci beaucoup.
Super, merci, bonne continuation.