La course à la présidence de la CAF bat déjà son plein dans les coulisses où des coalitions se font et se défont au gré des intérêts des uns et des autres. A six mois environs de l’assemblée générale élective, au moins trois pôles se livrent une guerre sans merci pour qui aura le plus de promesses de voix en perspective.
Si d’aucuns ont toujours soutenu que Dr Patrice Motsepe s’est trompé de vocation en acceptant de prendre la suite d’Ahmad Ahmad à la tête de la CAF, il n’en demeure pas moins que le Sud-africain n’est pas près de passer la main après un premier mandat au cours duquel il aurait réussi de fructifier les revenus de l’instance panafricaine. Le président sortant brigue un second mandat et a déjà entamé sa campagne de lobbying auprès des associations membres en marge du congrès de la FIFA à Singapour.
Mais Motsepe n’a pas de garanties d’être réélu en présence d’une “force” qui office de contre-poid, voire mieux, au sein sein de la CAF. Ce nouveau pôle mené par le Marocain, Fouzi Lekjaa et renforcé par l’Egyptien Hany Abou Rida et le Mauritanien, Ahmed Yahia, constitue une force alternative à même de venir menacer la suite du parcours de Motsepe à la tête de la CAF. D’autant que l’un de ses collaborateurs, le secrétaire général Véron Mosengo Amba est fragilisé par une enquête interne pour harcèlement moral des employés de la CAF.
L’interview accordée par le controversé marocain à une chaîne égyptienne au plus fort de la crise algéro-marocaine exacerbée par l’affaire USMA-RSB, et dans laquelle il ne tarissait pas d’éloges sur Hany Abou Rida, était un préambule pour une coalition qui couvait depuis des lustres. Avec l’omnipotent Ahmed Yahia, le duo a décidé de former un clan pour soutenir la candidature de l’Egyptien. Pour rendre se projet réalisable, ils proposent un nouveau projet de loi qui abroge la limitation d’âge pour la présidence de la CAF à 70 ans. Actuellement inéligible pour prétendre à présider la CAF (Il aura 71 ans en mars), Hany Abou Rida aura la voie toute tracée dans le cas où l’écueil de l’âge est supprimé.
Pour rallier Ahmed Yahia à leur cause -l’homme étant aussi connu pour ses grandes ambitions- le duo Lekjaa-Abou Rida ont miroité au Mauritanien la perspective d’intégrer le comité exécutif de la FIFA par la suppression de la l’article 13 alinéa 2 qui consacre la répartition des sièges du COMEX de la FIFA sur la base d’un découpage par zone linguistique. Une telle manoeuvre ouvrira la voix à Ahmed Yahia qui pourra siéger à Lausanne aux côté de Fouzi Lekjaa, une situation inenvisageable actuellement. C’est ainsi que le pôle Lekjaa-Abou Rida-Ahmed Yahia, soutenu par plusieurs associations a vu le jour.
Enfin, il y a l’ambitieux Samuel Eto’o. Isolé chez lui par le ministère des Sports, l’ancien footballeur ambitionne de se présenter aux élections de la CAF. Pour ce faire, il a entrepris récemment une tournée africaine en quête de soutien. A ses interlocuteurs, il essaie de vendre l’idée d’une alternative nouvelle et jeune. Mais force est de constater qu’il aura du mal à faire pencher la balance de son côté face au clan Lekjaa-Abou Rida-Ahmed Yahia dont l’influence dans les coulisses ne fait plus aucun doute.