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CDM2030 : La FIFA désavoue le coup de force marocain sur la question sahraouie

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CDM 2030
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Le Mondial 2030 s’annonce comme un terrain d’affrontement diplomatique. La récente correction de la FIFA sur la carte du Maroc, excluant le Sahara Occidental, illustre la dimension politique de cette candidature tripartite avec l’Espagne et le Portugal, où le sport se heurte aux réalités géopolitiques.

L’annonce de l’inclusion du Maroc dans la candidature tripartite au Mondial 2030, en remplacement de l’Ukraine, n’a pas tardé à soulever les premières tensions diplomatiques et sportives. Parmi elles, la question explosive du Sahara Occidental, un territoire non autonome selon l’ONU, toujours en attente de décolonisation. L’épisode a pris un tour retentissant avec la récente correction de la FIFA, qui a refusé de valider la carte marocaine intégrant ce territoire disputé. Ce coup d’arrêt, pourtant prévisible et que le Maroc a tenté de glisser en douce, vient contrarier les ambitions de Rabat, déjà familière des confrontations internationales sur ce sujet brûlant.

Un rapport sans équivoque

Au cœur de la polémique, un détail qui n’en est pas un : la cartographie du territoire marocain dans le dossier de candidature. Présenté cet été, le document avait entériné la vision marocaine, incluant le Sahara Occidental comme partie intégrante du royaume. Une concession majeure obtenue auprès des fédérations espagnole et portugaise, malgré les résolutions de l’ONU et les décisions récentes de la Cour de Justice de l’Union Européenne. Pour justifier cette décision, la Fédération espagnole de football (RFEF) avait tenté de minimiser l’impact en évoquant une “carte sportive, et non politique”.

Mais la FIFA a tranché sans ambiguïté : son rapport technique, publié la semaine dernière, restitue les frontières internationales reconnues, séparant clairement le Maroc du Sahara Occidental. Cette décision n’est pas une première. Déjà en 2018, lorsque le Maroc avait présenté une candidature en solitaire, l’organisation avait adopté la même position.

Un arrière-plan politique tendu

Cet épisode intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Rabat et Madrid. La position de la RFEF s’inscrit dans la continuité du revirement diplomatique opéré par le gouvernement espagnol sous Pedro Sánchez, qui avait soutenu le plan marocain d’autonomie du Sahara Occidental, rompant avec des décennies de neutralité. Mais cette approche conciliante ne suffit pas à satisfaire les ambitions du royaume chérifien, dont la stratégie d’influence s’étend bien au-delà des terrains de football.

Les sources proches du dossier rapportent une “inconfortable complaisance” de la part des Espagnols indique El Dependiente, notamment face à l’appétit croissant de Rabat pour le leadership de la candidature. “Une inquiétude partagée par l’Algérie, qui reste l’un des principaux soutiens du Front Polisario et dénonce fermement toute tentative marocaine d’imposer un fait accompli au niveau international.”, poursuit le média espagnol.

USMA-Berkane : un précédent révélateur

La confrontation entre l’USM Alger et la RS Berkane en demi finale de la Coupe de la Confédération CAF a illustré, à elle seule, les tensions géopolitiques qui imprègnent les compétitions sportives. Lors de cet affrontement non encore résolu par le TAS de Lausanne, la controverse autour du maillot du club marocain incluant le Sahara Occidental avait envenimé les relations. L’USMA avait dénoncé une provocation politique. Cet épisode rappelle que pour Rabat, le sport est devenu un levier stratégique pour imposer sa vision, non reconnue par l’ONU, du Sahara Occidental.

Un cheval de Troie nommé Mondial

Pour Rabat, le Mondial 2030 représente une occasion en or de renforcer sa position géopolitique. En interne, chaque avancée est présentée comme une victoire personnelle du roi Mohamed VI. À Casablanca, le futur stade Hassan II est déjà pressenti comme candidat pour accueillir la finale, rivalisant avec le Bernabéu et le Camp Nou. Une ambition qui fait grincer des dents en Espagne, où l’on s’inquiète de plus en plus ouvertement des velléités marocaines.

La FIFA, en rectifiant fermement la carte marocaine, vient rappeler que les enjeux sportifs ne peuvent être déconnectés des réalités politiques. Cette décision marque un coup d’arrêt nécessaire face aux tentatives répétées de Rabat d’instrumentaliser le football à des fins diplomatiques. Le chemin vers 2030 s’annonce long, semé d’embûches et hautement politique. Une chose est sûre : la partie ne fait que commencer.

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