Lors de l’émission “Le Face à Face” de La Gazette du Fennec, Alain Portes, ancien sélectionneur de l’équipe nationale algérienne de handball, a exprimé une amertume compréhensible : son contrat, signé avec le ministère des Sports algérien, n’a jamais été respecté. Malgré ses efforts pour redresser le handball algérien et qualifier l’équipe pour le Mondial 2021, le technicien français attend toujours le paiement de huit mois de salaire, une dette qui court depuis 2021.
Malgré les promesses récurrentes de la Fédération algérienne de handball (FAHB) et les aveux de son directoire, le technicien français, Alain Portes, n’a perçu aucun des arriérés qui lui sont dus. Abdelkrim Bendjemil, membre du directoire, avait tenté de minimiser la gravité de la situation en 2021, affirmant que “la machine administrative est lente, surtout quand il faut envoyer de l’argent à l’étranger”, tout en assurant qu’Alain Portes serait payé rapidement. Pourtant, trois ans plus tard, ces paroles restent sans effet, et la fédération n’a pas tenu ses engagements.
Passé par la case prison, Habib Labane, alors président de la FAHB, avait reconnu des “retards administratifs” et salué le professionnalisme de Portes malgré l’absence de rémunération. Mais ces explications ne peuvent excuser un tel manquement au respect des droits fondamentaux d’un professionnel.
Joli parcours au Mondial 2021
Sous la direction d’Alain Portes, l’équipe nationale algérienne de handball a réalisé une performance notable lors du Mondial 2021 en Égypte. Après une phase de groupes solide, l’Algérie s’était qualifiée pour le Tour Principal, où elle a affronté des équipes de haut niveau, dont la France (match mémorable), la Suisse et la Norvège.
Cependant, malgré cette performance, Alain Portes se retrouve confronté à une situation bien moins flatteuse, il attend toujours huit mois de salaires impayés depuis 2021. Cette situation met en lumière des dysfonctionnements persistants au sein des instances sportives algériennes, notamment en matière de respect des engagements contractuels et de gestion administrative.
Portes pouvait aller jusqu’au TAS
Alain Portes aurait pu saisir le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) pour exiger le paiement de ses salaires impayés. Toutefois, l’ancien sélectionneur a choisi de ne pas franchir ce pas, probablement par respect pour l’Algérie et les beaux souvenirs qu’il garde de son passage dans le pays. “Je garde une certaine rancœur, mais je ne veux pas que ça me gâche mes souvenirs et mes très bons moments passés avec vos joueurs”, a-t-il confié. Cette décision met en lumière le lien particulier qu’il a entretenu avec les Verts et son attachement à la nation algérienne, malgré les déceptions.
Une atteinte à l’image du handball algérien
Le traitement réservé à Alain Portes est bien plus qu’un simple dysfonctionnement administratif, il constitue un véritable scandale qui discrédite les instances sportives algériennes. Ne pas honorer un contrat avec un sélectionneur international ternit non seulement l’image du handball algérien, mais envoie également un signal désastreux aux futurs professionnels étrangers susceptibles de travailler en Algérie. Ce genre de pratiques ne fait qu’isoler davantage le sport algérien sur la scène internationale.
Trois ans après la fin de son mandat, Alain Portes n’a toujours pas été payé, malgré les engagements pris par les instances sportives algériennes. Cette situation met en lumière des dysfonctionnements persistants qui appellent des réformes en profondeur. La gestion des ressources humaines et le respect des engagements contractuels doivent devenir des priorités pour éviter de compromettre l’avenir du handball algérien et la confiance des professionnels étrangers dans les institutions sportives locales.