En tant que présidente de la Fédération algérienne de handball, qu’elle gère depuis octobre 2022, Karima Taleb est désignée comme la principale responsable de la nouvelle débâcle de la petite balle algérienne au Championnat du Monde de la discipline. On dit “nouvelle débâcle” car le Sport à Sept souffrait bien avant la venue de Taleb aux commandes. C’est pour dire que cette dame ne doit pas payer seule les pots cassés ou faire office d’un énième bouc-émissaire pour cacher le marasme handballistique.
La 17e participation au Championnat du Monde de handball a inévitablement débouché sur un énième ratage. Dans une continuité logique et regrettable, notre petite balle continue à payer la gestion anachronique qui dure depuis plus de deux décennies.
8 éliminations précoces sur les 9 derniers Mondiaux de handball !
En effet, depuis la 13e place (dans un tournoi à 24) en France en 2001, les Verts ont lamentablement échoué 8 fois sur les 9 dernières présences dans le raout handballistique à atteindre le Tour Principal. La seule fois où elle avait pu sortir indemne de la phase de groupes, c’était lors de l’édition 2021 en Egypte sous les ordres de l’entraîneur Alain Portes terminant 22es sur 32 participants.
Cette Berezina en terres scandinaves est inévitablement à mettre sur le compte de Karima Taleb… d’une certaine manière car c’est elle qui chapeaute la FAHB. Au milieu d’un torrent de critiques, elle a assuré qu’elle ne se portera pas candidate pour un nouveau quadriennat olympique.
En perdition depuis 1989
Mais il faut savoir que ces “flops” récurrents résultent d’une instabilité chronique. Cette dernière pouvait en rien aider la petite balle à se porter mieux. Et guérir de ce mal profond nécessite forcément une réelle refonte qui devrait cibler les problèmes et défections réelles qui rongent le sport collectif qui a remporté le plus de titre pour l’Algérie avec notamment un règne africain sans partage marqué par ces 5 couronnes consécutives (1981, 1983, 1985, 1987, 1989).
Par la suite, l’Algérie n’a pu décrocher que 2 sacres. Un en 1996, l’année qui a marqué la dernière participation aux Jeux Olympiques (Atlanta/Etats-Unis) d’ailleurs, et le triomphe de 2014 qui n’était finalement qu’un coup d’éclat permis par l’organisation sur nos terres et devant un public algérien qui a pu faire transcender les protégés de Réda Zeguili.
S’en suivra cette humiliation au Qatar de nos champions d’Afrique qui ont terminé bons derniers du tournoi. La sélection nationale cumulera deux absences pour les séquences suivantes (2017 et 2019) du Mondial. A partir de là, les lettres de noblesse étaient complètement perdues avec un indice révélateur : la 6e place à la CAN 2018 au Gabon. Un malheureux précédent. C’est pour dire à quel point notre sélection était mal en point.
Première finale à la CAN depuis 10 ans sous la présidence de Taleb
Et là, il est utile de relever que durant le mandat de Taleb, l’Algérie a rejoué une finale pour la première fois depuis 10 ans. Et la concernée a tenu à rappeler que les compatriotes de Ayoub Abdi ont pu chercher cette médaille d’argent africaine qui vient contraster avec ce Mondial où l’équipe nationale a été confrontée à ses limites techniques.
Taleb a fait constater que « même quand la sélection était au sommet de son art, elle n’a pas atteint le second tour du Mondial ». Ce qui n’est pas tout à fait faux. En outre, elle a établi le constat qu’on connaît déjà et qu’on a déjà entendu. « Revenir sur le plan international nécessite une stratégie bien ficelée. Il doit y avoir une planification et une restructuration du handball chez les jeunes catégories. Pour qu’on atteigne le niveau international, des moyens spéciaux doivent être disponibles », note la première femme à présider la FAHB. En attendant de trouver les solutions et se donner les moyens d’aider le handball Dz à se relever, on ne peut que constater les dégâts.