Chose promise, chose due. Nadir Bouzenad, secrétaire général de la Fédération algérienne de football (FAF), a remporté une bataille majeure ce mercredi. Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a statué en faveur de l’USM Alger, balayant la décision aberrante de la Confédération africaine de football (CAF) qui avait offert une victoire sur tapis vert à la Renaissance Sportive de Berkane en 2024. Au cœur du litige : une carte imaginaire sur un maillot, non reconnue par l’ONU, et une CAF qui a piétiné ses propres règles. Bouzenad, lui, n’a pas lâché. Et il a gagné.
Tout bascule le 21 avril 2024, lors de la demi-finale aller de la Coupe de la CAF à Alger. La RS Berkane refuse de fouler la pelouse du 5 juillet 1962 face à l’USMA. Motif ? Leurs maillots, ornés d’une carte imaginaire intégrant le Sahara occidental – un territoire contesté, non reconnu par l’ONU –, ont été confisqués par les autorités algériennes. L’Algérie propose des maillots alternatifs, mais les Marocains campent sur leurs positions et boycottent le match. Pour la FIFA, dont les règlements, calqués sur ceux de l’ONU, bannissent tout symbole politique, cette carte n’a rien à faire sur un terrain.
Pourtant, la CAF, dans un verdict qui défie la logique, ferme les yeux, valide le maillot et offre un 3-0 à Berkane. Une entorse criante à ses propres textes interdisant tout signe politique ou de propagande dans le foot.
Bouzenad entre en scène, la promesse en coulisses
Nadir Bouzenad, fraîchement revenu à la FAF sous Walid Sadi, voit rouge. “On ira jusqu’au bout”, glisse-t-il en off à son entourage, le regard fixé sur Lausanne, siège du TAS. Pas question de laisser cette mascarade prospérer. Cet homme de dossiers, passé par la LFP, le ministère des Sports et la FAF sous Raouraoua, sait que le combat sera rude. Mais il y croit.
Novembre 2024, l’audience décisive arrive. Face à la CAF et à la Fédération marocaine (FRMF), Bouzenad, épaulé par un trio d’avocats – un Français, un Suisse, un Algérien –, dénonce l’absurde. “Une carte irrecevable, une solution proposée, et la CAF qui récompense un boycott : c’est insensé”, plaide-t-il en substance. Après trois heures de joute, le verdict est en délibéré. La détermination, elle, ne faiblit pas.
Le TAS tranche, la CAF désavouée
Ce 26 février 2025, le TAS rend justice, la décision de la CAF est pulvérisée en miettes. La carte de Berkane, illégitime face aux normes de l’ONU et de la FIFA : “L’image d’une carte territoriale du Maroc, intégrant le Sahara occidental, sur les maillots litigieux véhicule un message, une manifestation ou une propagande à caractère politique, étant donné que cette carte représente l’affirmation d’une souveraineté territoriale qui demeure à ce jour contestée et encore non résolue sur le plan international.”, écrit le Tribunal arbitral du sport dans son communiqué. L’arbitrage bancal de la CAF, corrigé.
Pour Bouzenad, c’est plus qu’un succès juridique. C’est un uppercut à une CAF qui s’est fourvoyée, un rappel cinglant que les règles – celles de la FIFA, ancrées dans l’ONU – ne s’effacent pas sur un caprice. “On ira jusqu’au bout”, avait-il murmuré en off. Aujourd’hui, il peut le crier puisque la promesse a été tenue.