La violence prend des proportions dangereuses dans le football algérien. Les différentes mesures prises pour tenter de maîtriser le phénomène n’ont mené à rien. Et au moment de faire la dissection de cette situation, on se rend compte que le mal provient aussi des plateaux de télévision où les discours et les interventions ne font qu’empirer la situation.
Dans certaines chaînes, les intervenants, qui se prétendent consultants, sont déchaînés. Ils ne font plus la distinction entre le discours responsable et le franc-parler. Oui, on peut et on doit dire les vérités. Mais il y a des manières de les décliner. La notion des mots peut aider à éduquer et construire. Dans un cas échéant, elle peut envenimer et détruire. Malheureusement, c’est ce qui est en train de se produire.
Pas très cathodique tout ça
La parole est confiée à n’importe qui. Et ça ne peut donner que du n’importe quoi. Le comble est qu’un membre du gouvernement s’est rendu dans ces locaux, qui renferment une bande de “locos”, en y exprimant son admiration. C’est dans cette usine cathodique que les dérapages sont légion. Un présentateur qui tient le briquet, un pseudo-consultant qui allume l’étincelle et voilà la haine qui se propage telle une traînée de poudre. Les téléspectateurs sont formatés et embrigadés. En consommant ces inepties, certains se retrouveront à l’hôpital et d’autres à la brigade. Les plus malheureux finissent dans une tombe. L’incitation à la haine trouve aussi naissance dans la cathode.
On peut prêcher la bonne parole sans tomber dans la fitna, qui est un impair et péché. On palpe cette dangereuse impression que ces gens sont inarrêtables. Le constat que personne ne se bouge pour les empêcher de balancer les bêtises et les débiter. C’est l’odieux qui prend place de l’audio. La sagesse est inaudible car mélangée au normalement indicible. Les sottises ont de fortes décibels. Ces poupées parlantes tous azimuts doivent basculer sur mute. L’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ARAV) a commencé le nettoyage en suspendant une émission de la chaîne Ennahar TV qui souffre des symptômes précités. Mais il utile de préciser que ledit virus s’est déjà fortement propagé.