Lounis Hamitouche nous a quittés, mais son empreinte, elle, reste bien vivante. Fondateur de la laiterie Soummam, ce géant de l’agroalimentaire n’était pas seulement un capitaine d’industrie hors pair. Il était aussi un allié fidèle du sport algérien, un mécène discret mais déterminé, pour qui le succès économique n’avait de sens que s’il s’accompagnait d’un soutien aux passions populaires – à commencer par le football.
Derrière chaque pot de yaourt Soummam consommé par des millions de familles algériennes, il y avait une part de cet homme, parti de rien, et qui n’oublia jamais d’où il venait. Et c’est aussi dans les stades, au milieu des chants de supporters, que cet amour pour le peuple prenait l’une de ses formes les plus sincères. Sous la houlette de ce grand philanthrope, Soummam a sponsorisé plusieurs clubs algériens, souvent dans le silence et la pudeur, mais toujours avec constance et loyauté. Il savait que dans chaque ballon qui roule, il y a de l’espoir, du rêve et cette énergie brute qui fait vibrer tout un pays.
Lounis Hamitouche : ce grand Homme amateur de sport
En 2010, à l’occasion du lancement de sa nouvelle gamme de yaourts aromatisés « Fort », la laiterie Soummam, a organisé une cérémonie spéciale pour son nouveau produit, un autre best-seller. Ce produit voyait le jour à quelques mois du coup d’envoi de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, s’inscrivant dans le cadre d’une campagne de grande envergure sous le slogan : « Tous avec l’Algérie, sois Fort, ouvre et gagne ».
Pour accompagner ce lancement, Soummam a fait appel à deux figures emblématiques du football algérien : Rafik Saïfi et Mourad Meghni. Ces stars de la génération des années 2010 de l’équipe nationale étaient au cœur du nouveau spot publicitaire de la marque, conçu spécialement pour le Mondial africain. La laiterie de feu Hamitouche avait offert à ses consommateurs la chance d’assister aux matchs des Verts en Afrique du Sud, en plus de nombreux cadeaux.
Plus qu’un simple logo affiché sur un maillot
À travers ces partenariats, il n’a pas simplement affiché un logo sur un maillot : il a accompagné des générations de jeunes, encouragé des clubs à continuer à exister, et donné au sport algérien un peu d’oxygène – lui qui en offrait déjà aux hôpitaux en pleine pandémie.
Car Lounis Hamitouche n’était pas un industriel comme les autres. Il était de ceux qui pensent que l’entreprise n’est pas qu’un outil de croissance, mais aussi un levier de solidarité. Et quand les clubs peinaient à boucler leur saison, il était là, fidèle au poste, convaincu que l’on gagne aussi en dehors du terrain.
En rendant hommage à enfant d’Akbou, devenu titan de l’industrie national, il faut se souvenir de l’homme au regard bienveillant qui, derrière les chiffres et les usines, vibrait pour le sport comme il vibrait pour son pays. Aujourd’hui, les projecteurs s’éteignent, mais la lumière qu’il a allumée dans le cœur de tant de joueurs, de dirigeants et de supporters continue de briller.