Après avoir fait le buzz avec ses propos tranchants sur les binationaux, Islam Slimani a livré dans l’émission Kampo de Smaïl Bouabdellah une interview riche en émotions, introspection et vérités sur son parcours, son rapport à l’équipe nationale et son attachement viscéral à l’Algérie. Retour sur ses déclarations les plus marquantes.
« Je suis un joueur qui se donne à fond, qui aime jouer pour son pays »
Dès le début de l’entretien, Slimani a rappelé son attachement profond au maillot national. Il explique que son image auprès des supporters est due à son style de jeu : « C’est pour ça, je pense que l’Algérien, c’est reconnaître un vrai soldat. Et pour moi, c’est une fierté de représenter ce pays. »
Revenant sur son parcours atypique, il évoque ses débuts à Aïn Benian, son quartier à Alger, puis sa progression tardive : « À 22 ans, je jouais encore en 3e division. Je me souviens que je jouais à Chéraga… c’est loin, trop loin. »
Un passage touchant où Slimani avoue ne jamais avoir rêvé de plus, à son jeune âge, qu’un match avec le club de son quartier : « Mon rêve, c’était de jouer à Aïn Benien. »
« Je marquais et on m’insultait »
Il revient longuement sur les critiques et moqueries dont il a été victime au début de sa carrière : « Je te jure que je courais avec les larmes aux yeux. Je marquais, ça m’insultait. »
Face à cela, il affirme s’être forgé seul : « J’ai été suivi par moi-même. Quand je courais, c’était ça qui a fait ma force. »
C’est avec Vahid Halilhodžić que le tournant a lieu. Le sélectionneur lui inculque les bases tactiques et physiques du football de haut niveau. « Je ne savais même pas me placer », avoue-t-il. Il découvre un nouveau monde en équipe nationale, progresse rapidement, mais continue d’être critiqué malgré ses performances. « J’ai mis 5 buts, peut-être deux passes D, ils critiquaient encore. »
« L’Algérien vit pour son équipe nationale »
Dans un passage vibrant, Slimani décrit le lien unique entre le peuple et la sélection : « L’Algérien, tu ne vas pas lui dire : demain, tu travailles. Il va se dire : non, il n’y a que ça dans la vie. Même au Brésil, je n’ai pas vu ça. »
Il évoque aussi la ferveur populaire autour des matchs à Blida : « Ils sont là 24h à l’avance, sur du béton. Et quand on arrive, ils sont fatigués, mais ils regardent. »
Slimani revient d’aillurs sur l’une de ses célébrations marquantes, son célèbre geste après son but contre la Russie à la Coupe du Monde 2014 avait une signification lourde de sens : « C’était pour tous ces gens qui ont douté, qui ont critiqué, pour ceux qui ont demandé pourquoi Slimani est à la Coupe du Monde alors que j’étais meilleur buteur des qualifications. »
« J’aimerais être président de la FAF »
Enfin, Slimani a surpris en exprimant son ambition pour l’avenir : « Être président de la FAF ? Un jour, pourquoi pas ! Je sais que je peux changer quelque chose en Algérie. Je suis revenu au CRB dans cette optique. »
Bien plus qu’un simple buteur, Islam Slimani a offert une leçon d’humanité, de résilience et d’amour du pays. Son passage dans Kampo restera comme un témoignage rare, brut, d’un homme qui a toujours porté le drapeau algérien au plus profond de lui.