Cet après midi, Badou Zaki s’est envolé au Maroc. Pour de bon cette fois. Le désormais ancien entraîneur du CR Belouizdad a laissé derrière lui les retombées émotionnelles de la consécration en Coupe d’Algérie face à l’ES Sétif mercredi dernier. Un passage de 8 mois et une distinction qui restera pour la postérité. Retour sur un parcours et une conquête inenvisageable d’un « Chabab » qui a, grâce au technicien marocain, pu signer un incroyable retour au premier plan.
Une relégation superbement évitée, une consécration en Coupe d’Algérie amplement méritée. D’autant plus qu’elle était inattendue. Improbable, pour un club handicapé footballistiquement qu’il a réussi à remettre en marche. De pas ferme, les héritiers de Ahcen Lalmas et Hocine Yahi ont convié l’Auguste Dame à convoler en justes noces avec lui.
Souvenez-vous, en novembre dernier, Badou Zaki a été intronisé à la tête de la barre technique du team de Laâquiba. à l’époque, les « Rouge et Blanc » étaient en dessous de la ligne de flottaison avec 9 petites unités au compteur après 11 journées. Les 19 matchs restants que l’ancien portier des « Lions de l’Atlas » a dirigé sur le banc en championnat ont permis à son équipe de boucler l’exercice à la 6ème place avec 43 points. Soit 34 points de pris sur 57 possibles pour 22 buts inscrits et 13 encaissés.
Le souhait exaucé
Dès lors, les signaux étaient assez au vert pour envisager la vie en rose dans l’épreuve populaire. Un souhait ultime que le Marocain voulait voir exaucé : terminer sur un triomphe avec sa « firka » (brigade) comme il aime l’appeler. Oubliez les contraintes financières et les averses traversées. Rappelez-vous du vécu et l’histoire de la franchise de la banlieue, le voisin a su jouer sur l’affectif et les liens qui le liaient avec son effectif impayé lors des 4 derniers mois. La certitude pour lui, c’est que la rémunération de l’abnégation est quasi-sûre. « Le meilleur scénario pour moi est de quitter l’Algérie en remportant le trophée. Mon expérience en Algérie m’a été bénéfique. Le CRB avait déjà eu son heure de gloire avant même l’arrivée de Badou Zaki», avait-il lâché. La gloire, c’était le temps de la retrouver. Au terme de 120 minutes de suspense face à l’ES Sétif, championne d’Algérie sortante et spécialiste par excellence de la compétition, les Belcourtois ont triomphé pour la 7e fois dans l’histoire du club. Techniquement, le niveau était juste moyen. Tactiquement, Zaki a encore frappé avec un changement Cherfaoui – Yahia-Cherif loin d’être un poste pour poste. Un schéma de jeu remanié face à la rigidité du dispositif sétifien. L’entrant a trouvé la faille à 3 minutes de la fin pour s’engouffrer vers l’extase footballistique et récompenser l’audace et le dévouement dans le travail d’un meneur d’hommes qui a excellé sur le terrain. Qui est resté discret et humble malgré tout l’engouement et l’adulation qu’il a suscité.
Zaki part, son accomplissement reste
Le temps de se dire « au revoir » est venu pour l’entraîneur éphémère, non sans laisser un souvenir impérissable pour les inconditionnels Belouizdadis et graver les initiales en lettres d’or dans le palmarès du tournoi prestigieux. « Je vous dirais simplement, même si c’est trop peu pour l’exprimer, que je suis le plus heureux entraîneur au monde. Je suis d’autant plus heureux qu’au-delà de l’aspect sportif, j’ai découvert un peuple algérien qui respecte et aime les Marocains. Un sentiment, je vous assure, bien partagé. Et ceux des Algériens qui en doutent n’ont qu’à aller au Maroc pour le constater. Idem pour mes compatriotes que j’invite en Algérie pour découvrir le respect, l’amitié et l’esprit de fraternité que leur voue le peuple algérien», c’était les mots de Zaki dans une interview accordée à l’hebdomadaire El-Watan week-end. Des propos percutants d’un gentleman qui regagne sa terre mère, laissant la balle ronde Dz à la fête pour oublier un temps ses maux. Au revoir Badou et merci pour la leçon.
https://www.youtube.com/watch?v=w6sU2KVQKII
https://www.youtube.com/watch?v=PufEdvtbd2E
Touileb Mohamed, La Gazette du Fennec