Après 100 jours à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheireddine Zetchi, a tenu, ce matin au Centre Technique national (CTN) de Sidi Moussa, une conférence de presse pour faire un bilan qui a laissé paraître les habituelles anomalies de notre football. Néanmoins, le successeur de Mohamed Raouraoua indique que la rémission est possible non sans noter qu’elle prendra du temps. Il demande, par ailleurs, à être jugé sur la durée en « recadrant » ceux qui veulent l’immédiateté et les résultats instantanés.
La baguette magique et la bague de Soulayman, Zetchi ne les a pas. Et il l’a fait savoir clairement. S’il a su tempérer ses mots malgré les critiques qui ont fusé de partout depuis sa désignation, le patron de la FAF a été trahi par sa chemise qui a vu se propager la sueur au fur et à mesure que les débats s’animaient avec les journalistes présent dans la salle “Omar Kezzal” de Sidi Moussa.
«Un projet d’envergure et un programme très ambitieux»
« Je ne comprends pas l’attitude de certaines parties qui font de leur mieux pour nous déstabiliser alors que ce nouveau bureau n’a que trois mois d’existence. Toutes ces attaques et ces accusations ne riment à rien et ne font que renforcer les liens entre les membres de l’actuel bureau fédéral », un ras-le-bol exprimé en une déclaration qui reflète la conjoncture dans laquelle Zetchi a repris les destinées du foot algérien en mars dernier. Une saison 2016-2017 allée au bout avec le forceps à cause de la programmation et la polémique qu’elle n’a cessé de susciter. Mais la promesse est là. « Nous sommes convaincus que nous avons la solution à un certain nombre de problèmes mais ça se construit dans le temps», a-t-il assuré. Le temps, un mot revenu sans cesse. L’immédiateté est l’adversaire de tous les sports. On a tendance à vouloir voir les choses s’améliorer et percevoir les résultats dans un laps restreint. Tout, tout de suite. Celui qui « ne comprends pas l’attitude de certaines parties qui font de leur mieux pour nous déstabiliser » affirme que « toutes ces attaques et ces accusations ne riment à rien ». Adepte du long-termisme, le premier responsable du « sport à onze » algérien demande à ce qu’on le laisse mettre en place « un projet d’envergure et un programme très ambitieux et j’espère les concrétiser avec l’actuel bureau fédéral. Je demande seulement qu’on soit patients avec ce nouveau bureau et j’en suis sûr que cette FAF fera beaucoup de choses prochainement.»
Zambie, le match des joueurs et du staff
Bien que les chances de participer pour la 3e fois de suite au tournoi universel aient pris un sérieux coup après la défaite face au Nigéria (3/1) en novembre dernier à Uyo, le « numéro 1 » de la structure fédérale se veut optimiste pour redresser la pente. « L’Algérie jouera à fond ses chances et la qualification est loin d’être impossible. La double confrontation avec la Zambie sera décisive où il faut absolument décrocher les six points pour garder nos chances intactes. Il ne faut pas oublier qu’il nous reste quatre matchs à disputer soit, 12 points en jeu. Cette équipe est en mesure de relever le défi et il faut lui faire confiance », a-t-il assuré et souhaité. Pour lui, « ce sera un tournant pour la Coupe de Monde 2018, nous allons tout faire, nous pensons pouvoir gagner les matchs qui restent. »
Hamlaoui, le nouveau jardin des Verts
Le restant de la campagne dépendra donc de la performance d’« El-Khadra » face aux « Chipolopolos » en terre zambienne avant le match retour en Algérie prévu, contrairement à l’accoutumé, au stade Chahid Hamlaoui dans la ville des « Ponts Suspendus » au lieu du bastion de Mustapha Tchaker (Blida): « le choix du stade Hamlaoui de Constantine a été bien étudié avec les membres du BF et on a même informé la FIFA et la CAF pour le changement de la domiciliation », indique Zetchi. Un choix fort (risqué ?) dans un moment où l’EN semble dans un moment de faiblesse. En dépit de ses deux succès au moins de juin face à la Guinée (2/1) en amical et le Togo (1/0) en éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2019. « Deux premières victoires importantes, surtout la Guinée qu’on avait du mal à battre depuis des années», comme affirmé par le conférencier. Sachant qu’il a trouvé « une sélection abattue après la mésaventure vécue à la CAN du Gabon ».
Déplacements : nouvelle formule de facturation
Par ailleurs, le boss de la bâtisse de Dély Brahim a tenu à annoncer une petite nouveauté pour ce qui est dépenses des déplacements des « Fennecs » expliquant qu’ « auparavant tous les déplacements de la sélection A se faisaient en dépensant l’argent sur le compte en devises de la FAF. J’ai changé cette habitude. J’ai commencé à la faire avec le Togo où une convention a été signée entre la Faf et la fédération togolaise pour la prise en charge respective de nos délégations. Nous ferons de même avec d’autres fédérations lorsque notre sélection jouerait contre leur sélection. Des conventions de réciprocité seront donc signer dorénavant pour éviter des dépenses en devises puisque nos deux fédérations prendront en charge en monnaie locale la délégation hôte. Même si la fédération possède de l’argent en devise, mais ce n’est pas une raison pour dilapider les finances existantes », révèle-t-il.
Un staff technique à 70.000 euros mensuels
Le premier responsable du sport roi en Algérie n’est pas « royal » même si la FAF est « à l’aise financièrement mais il n’est pas question de folies » comme il l’a certifié. D’où le choix assez peu “bling bling” porté sur Lucas Alcaraz pour remplacer Georges Leekens contre 60.000 euros/mois. Ses assistants percevront 5000 euros chacun. Pas de dilapidation. Reste à savoir comment l’aspect sportif sera géré par les « Guerriers du Sahara » avec les attentes croissantes des supporters en dépit de l’handicap conséquent dans des qualifications dominées par les Nigerians qui les distance de 5 longueurs à 4 journées de l’épilogue.
Touileb Mohamed, La Gazette du Fennec