Désireux d’aller jouer en Europe, Redouane Berkane (22 ans) a finalement signé à Al Wakrah SC au Qatar. Certes, l’avant-centre, brillant lors de la deuxième partie de la saison écoulée, avait des envies d’ailleurs et ses dirigeants lui avaient promis, l’hiver dernier, de faciliter son transfert. Au final, l’enfant de Tazmalt est parti, quasiment sous la contrainte, vers une destination qu’il n’était pas vraiment dans ses plans. Explications.
En signant un nouvel avenant en novembre 2024, Berkane a apposé sa signature sur un bail qui avait deux clauses de vente. La première stipulait que son club acquéreur devra payer 10 000 000 DA (1 milliards de centimes/650 000 euros) pour obtenir son bon de sortie. La seconde indiquait que les Lions de Djurdjura auront droit à 30% à la revente de Berkane pour un autre club.
Medane a répondu tardivement à Sibierski
On pouvait imaginer que les dirigeants allaient se montrer plus flexibles avec le fer de lance qui avait, pour plan principal, d’aller jouer en Ligue 2 française dans le but de poursuivre sa progression. Sa destination souhaitée était l’ES Troyes AC. Le club appartient au City Football Club (CTC) et présentait une opportunité sportive très intéressante avec la capacité de valoriser les jeunes talents et exposer rapidement les profils à fort potentiel. Pour l’anecdote, le club aubois a pu réaliser 8 ventes majeures pour un montant de 56 millions d’euros depuis 2023.
Ainsi, économiquement, les Canaris pouvaient espérer une vente de leur joueur à l’avenir puisque l’ESTAC à la réputation de revendre à des prix très intéressants. Dès lors, même si la JSK avait baissé le pourcentage, elle aurait quand-même réalisé un gain conséquent sur le prix de vente qui serait, de toutes les façons, plus élevé que celui d’une vente en partance d’Al Wakrah SC vers un autre club.
Par ailleurs, un autre point qui a plombé le transfert : Hakim Medane, Directeur général chargé des Sports, n’a pas daigné répondre à deux offres officielles des Troyens. Par la suite, il a conversé directement avec Antoine Sibierski, directeur sportif du club français, qui a décidé de l’appeler. Malheureusement, les Qataris avaient déjà avancé leurs pions dans le dossier en remplissant les exigences contractuelles de la vente et s’alignant sur l’indemnité du transfert et la part de revente.
Jouer en Europe : L’envie était sincère et l’opportunité réelle
Certes, on peut reprocher à l’ESTAC d’avoir, dans une logique économique de négociations, temporisé pour se résoudre enfin (et c’était un peu tard) à payer la clause libératoire en une fois (leur première offre consistait à payer en tranches). Cependant, on peut aussi relever que le board des Canaris n’a pas trop voulu prêter oreille aux offres initiales pour lancer les tractations et tenter de trouver le meilleur compromis pour le joueur qui aspirait sincèrement à suivre un plan de carrière avec l’aspect sportif mis en avant.
Ce manque de communication et cette indisponibilité de l’Etat Major de la JSK ont sérieusement sapé le moral de Berkane qui s’est senti négligé. De plus, la signature d’Aymen Mahious a relégué son dossier au second plan. Pendant ce temps-là, une personne avait pris attache avec Al Wakrah SC. Les Qataris ont fait le nécessaire pour boucler le transfert. L’agent de l’ancien sociétaire de l’Olympique Akbou l’a convaincu qu’il devait saisir l’opportunité.
Voyant que le temps ne jouait pas en sa faveur, l’attaquant de 22 ans a accepté l’offre qui arrangeait la JS Kabylie (qui a tout de même raté une belle opportunité de maximiser ses gains futurs) mais pas l’international algérien A’. Du moins, sur l’aspect sportif. C’était la chronologie de ce transfert qui a été mal-géré de la part de la JSK et les représentants de Berkane.
