Il avait quitté les bancs de l’équipe nationale d’Algérie sur un goût d’inachevé, fatigué sans doute, éreinté sûrement. Après un an et demi loin des terrains, certains pensaient que Djamel Belmadi allait se renouveler. Mais le technicien algérien vient de rappeler au monde du football que sa passion reste brute, voire même tout aussi explosive.
La scène s’est déroulée samedi, lors du match opposant Al Duhail à Al Wakrah, dans le championnat qatari. Le jeune attaquant Adil Boulbina, ex-prodige du Paradou AC, est rappelé par son entraîneur, visiblement excédé. Ce qui aurait pu être un simple recadrage tactique s’est transformé en séquence surréaliste : Belmadi, hors de lui, saisit littéralement le maillot de son joueur, le tirant avec une vigueur stupéfiante. Une scène captée par les caméras, devenue virale en quelques heures sur les réseaux sociaux.
Cette séquence n’a pas tardé à faire le tour des réseaux sociaux, provoquant une vague de critiques à l’encontre de l’ancien sélectionneur national. Beaucoup y ont vu un dérapage inacceptable, indigne du niveau professionnel. Certains observateurs, au Qatar comme en Algérie, s’interrogent déjà sur la capacité de Belmadi à canaliser son énergie dans un environnement où la pression médiatique est différente mais bien présente.
Difficile de ne pas faire le parallèle avec un précédent bien connu : en plein match avec les Verts, il avait déjà tiré Saïd Benrahma par le col lors d’une scène qui traduisait alors le malaise d’un technicien qu’on pensait usé, suscitant un tollé à l’époque, contenu par les enjeux d’une sélection qui avait vu les attentes du public décupler depuis son titre continental de 2019. Mais cette fois, loin des pressions de l’époque, son geste paraît plus nu, plus frontal, et donc plus condamnable.
Belmadi n’est pas très content 🥶 pic.twitter.com/JRUGOSiOE8
— A.S PROJECT (@NewStadiumsDZ) October 16, 2023
Car ce qui semblait alors le signe d’un coach impliqué apparaît aujourd’hui comme une limite comportementale. Un manque de maîtrise que beaucoup ne sont plus prêts à excuser, surtout quand il s’agit d’un jeune joueur encore en phase d’apprentissage.
Si le caractère de Belmadi reste intact, cette séquence interroge. Non pas sur ses compétences tactiques, mais sur sa capacité à évoluer, à se réinventer, à encadrer une nouvelle génération avec plus de pédagogie que d’explosions d’ego.
À Doha comme ailleurs, l’exigence n’exclut pas la retenue. Et cette fois, Djamel Belmadi a peut-être franchi une ligne que même ses plus fervents défenseurs auront du mal à justifier.
LIRE EGALEMENT : JS Kabylie : Zineddine Belaid officiellement Canari