Son nom circulait du côté de l’Algérie depuis le temps de Djamel Belmadi. Mais ce n’est que depuis vendredi dernier que Luca Zidane est – administrativement – en mesure de représenter les Verts. Pour autant, il ne sera pas automatiquement le choix principal de Vladimir Petkovic qui veut d’abord voir ses capacités de près. Le keeper débarque un peu dans les mêmes conditions qu’un certain Raïs M’Bolhi en 2010. Ce dernier avait été intégré à l’approche du Mondial disputé ladite année en Afrique du Sud.
Il faut le dire clairement : Luca Zidane n’arrive pas en terrain conquis tant pour ce qui est de l’enthousiasme autour de sa venue mais aussi pour son mérite de prendre les gants de titulaire pour les échéances à venir. Particulièrement pour ce qui est de la Coupe du Monde 2026. Il n’y a pas à se le cacher, l’opportunité de disputer le tournoi planétaire a dû être une motivation non-négligeable pour décider de représenter El-Khadra.
M’Bolhi débarquait avec les mêmes réserves
Pour la Fédération algérienne de football (FAF), le ticket, quasi-acquis, du Mondial est un atout important pour accélérer les processus de changement de nationalité… bien que certains footballeurs de première catégorie (on pense à Cherki et Akliouche) ne se laissent pas forcément tenter par cet appât. Mais bon, ce n’est pas tout à fait notre sujet. De toutes façons, l’approche des compétition comme le Mondial oblige certaines sélections – notamment africaines – à se renforcer. C’était le cas pour l’Algérie en 2010 lorsqu’un contingent de néo-Fennecs avait débarqué.
Parmi eux, il y avait Raïs M’Bolhi, inconnu du bataillon, qui jouait au Slavia Sofia. Il avait débarqué, à 24 ans, lors du rassemblement de mai pour préparer l’épreuve intercontinentale. Et, avant cette bourde de Faouzi Chaouchi face à la Slovénie lors de la première journée de CDM, on était loin d’imaginer que Raïs deviendra – des années plus tard – l’emblématique dernier rempart qu’il a été . Après sa prise de pouvoir, M’Bolhi s’emparera du poste pendant 12 ans presque sans interruption excepté quand Rabah Madjer était devenu coach de l’Algérie.
Poste de gardien : La spécificité prime sur la compétitivité
M’Bolhi disputera 5 CAN et – surtout – 2 Coupes du Monde en brillant particulièrement lors de celle de 2014 en sortant une prestation XXL contre l’Allemagne avec 10 parades dont 5 dans la surface. Pourtant, il sortait d’une saison très moyenne avec le CSKA Sofia. Cela pour dire que le poste de gardien de but reste spécifique. Parfois, M’Bolhi, vainqueur de la CAN 2019 et la Coupe Arabe FIFA 2021, s’est montré performant sans être vraiment compétitif et même sans club.
A ce sujet, on peut noter que sa carrière en club n’a jamais été stable mais il jouissait toujours de la confiance du titulaire. Cette dépendance naissait aussi du manque d’alternatives “solides” pour ce qui est du dernier rempart. Des années après, cette pénurie perdure. Pire encore, par rapport à 2010, il n’y a pas un keeper qui se dégage comme l’était Chaouchi. Et cela offrira certainement l’opportunité à Luca Zidane pour montrer ce qu’il peut apporter à la sélection loin de l’impression fragile qu’il dégage avec le Granada FC (Liga 2). C’est donc à voir avant de juger.