Il n’a que 18 ans. Il n’a disputé que quelques matchs avec l’équipe première. Et pourtant, son nom circule déjà avec insistance, des travées du Groupama Stadium jusqu’aux couloirs de la Fédération algérienne de football. Khalis Merah, qui a prolongé son contrat professionnel à l’Olympique Lyonnais en aout dernier, est l’un de ces talents précoces dont le simple choix de carrière peut déclencher des débats passionnés, parfois enflammés.
À Lyon, on connaît la chanson. Chaque saison ou presque, le centre de formation sort une nouvelle pépite. Merah est de cette trempe : milieu élégant, intelligence de jeu rare, sens du tempo et de la projection. L’OL lui a offert une prolongation de son premier contrat professionnel jusqu’à 2029, preuve qu’il est considéré comme une valeur d’avenir dans un club qui n’accorde pas ce privilège à la légère. En ce début de saison, il a déjà disputé 6 matchs avec les pro (toutes compétitions confondues).
Mais alors que son chemin en club semble tracé, un autre horizon s’ouvre à lui : la scène internationale.
La FAF a frappé à la porte… mais Merah n’a pas ouvert
La Gazette du Fennec a appris d’une source interne que la Fédération algérienne de football a tenté un premier rapprochement. Le père du joueur a été contacté pour envisager une intégration dans les sélections jeunes. Réponse polie, mais ferme : « C’est à mon fils de décider. », une phrase qui en dit long. Elle résonne comme un écho de déjà entendu : celui de nombreuses familles de binationaux avant lui. Prudence, attente, stratégie ? Chacun y voit ce qu’il veut. Toujours est-il que la FAF, échaudée par ce type de réponses, a préféré se retirer. Pour l’instant, c’est silence radio côté Merah.
Des questions… et beaucoup de non-dits
La Gazette du Fennec a eu plusieurs fois l’occasion de croiser Khalis Merah après des rencontres de l’OL. À chaque fois, la même posture : esquive, sourire, mais jamais de prise de position claire. Une stratégie du silence qui rappelle étrangement celle de Rayan Cherki… mais surtout celle de Maghnes Akliouche.
Ce dernier avait poussé le jeu encore plus loin, multipliant les clins d’œil aux deux nations : un jour en arborant sur ses crampons le drapeau algérien aux côtés du tricolore français, un autre en likant systématiquement chaque publication de l’équipe nationale algérienne sur Instagram. De quoi alimenter les spéculations, maintenir la tension et jouer avec les émotions d’un public algérien passionné, souvent prompt à s’enflammer au moindre signe.
Et comme souvent à notre époque, Khalis Merah s’inscrit dans la même logique : les indices passent d’abord par les réseaux sociaux. Le jeune Lyonnais a récemment commencé à suivre le compte officiel de la sélection algérienne. Simple curiosité ? Coup de cœur patriotique ? Ou bien opération séduction auprès des supporteurs algériens ? Dans ce jeu, un like ou un follow valent parfois plus qu’un discours.
L’argument de carrière ? Détruit par Mahrez
Longtemps, les jeunes talents franco-algériens ont brandi la « carte carrière » : choisir la France, c’était garantir une trajectoire plus sûre. Cet argument ne tient plus. Riyad Mahrez l’a pulvérisé en menant une carrière exceptionnelle, enchaînant les titres avec Manchester City après avoir embrassé les couleurs des Fennecs.
Aujourd’hui, Aït-Nouri, Bensebaïni ou encore Ibrahim Maza, qui n’a pas hésité à assumer très tôt son choix pour l’Algérie, démontrent qu’on peut briller au plus haut niveau sans avoir cédé au chant des Bleus. Mahrez l’avait résumé avec franchise dans son interview avec Carré : « Cet argument ne tient plus, on l’a déconstruit. »
Des précédents qui font réfléchir
Faouzi Ghoulam, à l’époque de l’ASSE, avait lui aussi donné la priorité à la France dans une interview accordée à Le Progrès, avant de finalement rejoindre l’équipe d’Algérie et d’en devenir un pilier. Le cas de Khalis Merah s’inscrit dans une logique similaire : rien n’est jamais figé dans le parcours international des binationaux.
Pour le moment, tous les signaux indiquent que Merah se tourne vers les sélections françaises de jeunes. Aucun engagement officiel n’a été pris en faveur de l’Algérie.
Les supporteurs algériens sont donc invités à la prudence : chaque like ou follow sur les réseaux sociaux ne constitue pas une preuve d’un choix imminent. L’avenir international du joueur reste ouvert, et seule la suite de sa carrière permettra de savoir quel maillot il portera.
Il n'aura fallu que 8 ans pour que le jeune Khalis Merah réalise son rêve 🥹😍#OLSCO pic.twitter.com/DqZSr4P2VH
— L1+ (@ligue1plus) September 19, 2025
Quand les éducateurs des jeunes de l'@OL parlent de Khalis Merah 🥰#OLSCO pic.twitter.com/vp1qm5dBkC
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