Alors que les appels à l’exclusion d’Israël des compétitions internationales de football se multiplient, au moment même où l’ONU conclut à un génocide en cours à Gaza, la FIFA a décidé que l’entité sioniste ne serait pas suspendue. Une décision qui a provoqué une vague d’indignation et relancé le débat sur les critères d’intervention de l’instance dirigeante du football mondial.
“La FIFA ne peut pas régler tous les conflits du monde”, a déclaré Gianni Infantino, président de la FIFA, lors d’une conférence de presse tenue vendredi à Zurich. Il a rappelé que la mission de la FIFA est avant tout “sportive et non politique”, en appelant à “ne pas instrumentaliser le football”.
Mais cette justification peine à convaincre. Car si la FIFA se veut neutre, elle a pourtant agi avec rapidité et fermeté dans un cas similaire : l’exclusion de la Russie des compétitions internationales dès les premiers jours du conflit avec l’Ukraine en 2022. À l’époque, la FIFA et l’UEFA avaient suspendu toutes les équipes russes “jusqu’à nouvel ordre”, invoquant la gravité du conflit et la pression de la communauté internationale.
Pour de nombreux observateurs, cette différence de traitement révèle un double standard difficile à justifier. “Pourquoi la Russie a-t-elle été sanctionnée immédiatement, et pas Israël, alors que le génocide à Gaza est largement documenté et dénoncé par l’ONU ?”
Sur les réseaux sociaux, les critiques fusent. Des hashtags comme #BoycottFIFA et #DoubleStandard ont été largement relayés, tandis que plusieurs footballeurs de premier plan ont exprimé leur désaccord avec la position de l’instance mondiale.
FIFA says it “cannot solve geopolitical problems” two years into Israel’s genocide in Gaza, yet quickly banned Russia after its Ukraine invasion in 2022. While Russia was shut out of global sports and Eurovision, Israel continues to compete without sanctions pic.twitter.com/XI4P5arz7f
— TRT World (@trtworld) October 4, 2025
Une décision politique déguisée en neutralité
Pour les analystes, cette décision illustre une fois de plus la manière dont la FIFA jongle entre les principes affichés et les réalités géopolitiques. “Quand la FIFA choisit de ne pas intervenir, c’est déjà une forme d’intervention”, note le politologue du sport Jean-Baptiste Guégan. “La neutralité totale n’existe pas, surtout quand des vies humaines sont en jeu.”
Par sa décision de ne pas exclure Israël, la FIFA a choisi de se ranger du mauvais côté de l’Histoire. Elle risque clairement d’être accusée de complicité par inaction et de perdre encore un peu plus de sa crédibilité.
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