Si l’absence de Youcef Belaïli a retenu l’attention, c’est surtout la présence du jeune défenseur Elias Benkara, sociétaire du Borussia Dortmund, qui a créé la surprise. Âgé de 18 ans seulement, le natif de Constantine, dont le père a autrefois porté les couleurs du MC Constantine, fait office de nouveauté avec Yacine Titraoui, à l’occasion de la fenêtre FIFA de ce mois de novembre.
Pour un secteur qui a montré depuis longtemps ses limites, l’arrivée d’un nouveau défenseur devrait être une bonne nouvelle. Pourtant, les chiffres du jeune espoir cette saison n’expliquent pas sa convocation chez les A. Avec trois apparitions seulement avec l’équipe U19 de Dortmund, engagée en UEFA Youth League, et une présence purement symbolique avec l’équipe première lors de la Coupe du monde des clubs aux États-Unis, le bilan du néo-Fennec est très maigre pour justifier la confiance de Petkovic.
Interrogé lors de la conférence de presse qui a suivi l’annonce de la liste, celui-ci a tenu tant bien que mal à justifier son choix : « Benkara est un joueur prometteur que je suis depuis un moment. Je veux lui permettre de découvrir l’ambiance du groupe et d’entamer un processus d’intégration progressive », a-t-il expliqué. Comprendre : une convocation symbolique dans l’objectif d’entériner le changement de statut d’international du jeune de 19 ans. Une sorte de dossier que le coach des Verts pourra alors garder sous le coude au cas où.
Car aujourd’hui, la décision de lui faire appel maintenant va clairement à l’encontre des critères de sélection que le Bosniaque s’est obstiné sans bornes à mettre en place. Plusieurs observateurs s’interrogent d’ailleurs sur l’opportunité d’un tel choix à quelques semaines seulement de la CAN 2025 (21 décembre – 18 janvier). Normalement, le stage de novembre devrait constituer en effet la dernière ligne droite avant la messe continentale, et beaucoup estiment qu’il aurait été plus logique de miser sur les éléments les plus en forme et les plus expérimentés en perspective.
Chiakha, bis repetita
Certains analystes jugent qu’une intégration précoce comme celle de Benkara aurait davantage eu sa place au sein des sélections de jeunes (U20 ou U23), afin de lui permettre d’évoluer progressivement vers l’équipe A, idéalement à compter des fenêtres FIFA du mois de mars si d’ici là il aura soigné ses statistiques.
Or, Petkovic est en train de rééditer le scénario d’Amin Chiakha, sélectionné très tôt pour se retrouver, à l’issue de la campagne éliminatoire au Mondial 2026, le mois d’octobre dernier à Tizi-Ouzou, avec un garçon complètement brisé de ne pas avoir pu bénéficier de quelques minutes de jeu, et un père qui cherche tant bien que mal à recoller les morceaux. Moins d’un mois après, Chiakha n’est pas rappelé et il est facile de deviner que le choix de Petkovic est motivé par ce que l’on vient de relater plus haut.
C’est pourquoi la décision d’offrir à Benkara sa première sélection paraît risquée. Entre volonté de préparer l’avenir et l’exigence de résultats immédiats, Petkovic marche sur une corde raide. Seul l’avenir nous dira si le pari Benkara s’avérera visionnaire… ou au contraire précipité.
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