Pour une surprise s’en est une ! La réhabilitation de Sofiane Feghouli en Équipe Nationale n’a duré que le temps d’un match, celui du Cameroun (2-0), où il avait plus fait parler de lui par ses déclarations fracassantes d’avant match en conférence de presse. Il avait dit alors beaucoup de vérités, mais il s’est avéré, après coup, qu’il y a des vérités pas du tout bonnes à entendre en Algérie. Encore moins à être dites. Conclusion amère : Rabah Madjer vient-il de signer l’acte de décès de la “génération Feghouli” construite par Vahid Halilhodzic ?
Avec Raïs M’Bolhi, Sofiane Feghouli est le grand absent de la liste de Rabah Madjer pour les deux matches du 10 et 14 novembre face au Nigeria et la République Centrafricaine. Allons-y tout de go : il n’y aucune explication technique à cette non-convocation. L’actuel milieu de terrain de Galatasaray était revenu face au Cameroun et avait alors endossé le costume de patron pour prendre sur ses épaules la pression du match et soulager les nouveaux jeunes sélectionnés. A ce moment précis la polémique autour du comportement de certains « cadres » lors des deux matches face à la Zambie battait encore son plein quand le n°10 des Verts s’est présenté en conférence de presse avec un discours franc et honnête. Un peu trop même !
Il est clair qu’à ce moment-là, Kheireddine Zetchi lynché par des décisions approximatives, ne pouvait prétendre à un meilleur allié, mais les vérités de Sofiane Feghouli ont été très mal accueillies par certains joueurs au sein du groupe. Il y a eu même un branle-bas de combat en interne. Un cadre, non-convoqué pour le Cameroun, a particulièrement mal pris la chose et entendait bien s’expliquer chaudement avec Feghouli dès le prochain stage. Mais surprise, Rabah Madjer a décidé de faire revenir les « cadres » temporairement bannis et se passer des services de Feghouli revenu en sélection gonflé à bloc et à nouveau performant en club avec Galatasaray.
Les bi-nationaux se déchirent… Madjer se frotte les mains !
A la lumière de tout ce qui s’est passé ces derniers jours, il est plus que certain que Rabah Madjer a préféré sacrifier l’ancien milieu de terrain du FC Valence, visiblement, pas du tout en odeur de sainteté avec les autres cadres au lieu de jouer les rassembleurs tel que l’exige sa fonction de sélectionneur national. Pour preuve, aussi étrangement, Rais M’bolhi qui avait aussi tenu des déclarations jugées «musclées » après la défaite face à la Zambie à Constantine (0-1) n’a pas été rappelé. Qu’on nous ne dise pas qu’il paye son statut d’éternel remplaçant en club, car cela fait près de 7 saisons que le portier algérien galère en club sans que cela ne l’empêche de garder son statut de numéro 1 en sélection avec des prestations loin d’être médiocres.
Il semblerait ainsi que la cohabitation entre Feghouli, M’Bolhi et la plupart des cadres soit devenue impossible. Dans l’intérêt de préserver la sérénité du groupe et lui insuffler un brin de solidarité, Rabah Madjer et ses collaborateurs ont choisi de sacrifier les expérimentés Feghouli (27 ans) et Mbolhi (31 ans). C’est nettement plus facile mais aussi terriblement destructeur…
Nabil Boughanem, La Gazette du Fennec