Dans une excellente interview réalisée par Foot Mercato, Sofiane Feghouli s’est exprimé en long et en large sur sa saison à Galatasaray, son avenir en Turquie mais aussi son actualité avec les Verts et ses rapports inexistants avec Rabah Madjer. Voici le passage concernant la sélection algérienne.
Dans un entretien exclusif accordé à Foot Mercato, Sofiane Feghouli s’est exprimé sur divers sujets le concernant. Concernant le bilan de sa saison à Galatasaray, son avenir en Turquie et ses contacts durant le mercato, vous pouvez lire l’entretien en intégralité sur ce lien.
>> Feghouli parle de l’Algérie :
FM : À la même période il y a quatre ans, vous étiez en stage de préparation à la Coupe du Monde avec l’équipe d’Algérie à Genève. Ne pas être au rendez-vous en Russie cette année doit être une immense déception pour vous…
SF : Je suis très frustré forcément. Après les moments extraordinaires passés en sélection algérienne, c’est toujours difficile de voir que quatre ans après il n’y a pas eu de continuité. On n’a pas su trouver l’alchimie pour continuer à être une bonne équipe. C’est frustrant. Quand je pense à tous les supporters de l’équipe d’Algérie, c’est difficile. Mais bon, quand on regarde l’histoire de la sélection, elle s’est construite sur pas mal d’échecs. Il faudra rebondir et voir ce qui n’a pas été bien fait pour ne plus reproduire les mêmes erreurs. Il faut préparer dès maintenant la Coupe du Monde 2022. Si l’Algérie est une nation importante en Afrique, elle doit figurer dans le gotha mondial. J’estime qu’avec le talent qu’il y a en Algérie, ne pas figurer au Mondial ; même si le contexte africain, les qualifications par rapport à d’autres continents, etc.. ; est une anomalie pour moi.
“Toujours prêt à défendre les couleurs de l’Algérie”
FM : Il y a un rassemblement de l’équipe d’Algérie actuellement (entretien réalisé jeudi). On a entendu beaucoup de choses sur vous. On a évoqué votre possible retour en sélection ; puis on a parlé d’une absence pour cause de blessure. Enfin, le sélectionneur Rabah Madjer a dit que la porte serait toujours ouverte pour vous. Qu’en est-il vraiment ?
SF : Je crois que ça doit faire quasiment un an, ou peut-être un peu moins, que je n’ai plus été appelé en sélection (dernière cape le 7 octobre 2017 pour Cameroun-Algérie, ndlr). Là, j’ai reçu une convocation pour le dernier rassemblement de la saison. Malheureusement, comme je vous l’ai expliqué, j’ai des problèmes au tendon depuis quatre-cinq mois. Je m’étais déjà mis d’accord avec le staff médical de Galatasaray pour faire les soins et avoir le repos nécessaire en fin de saison pour pouvoir me rétablir totalement. On s’était mis d’accord pour forcer en fin de saison afin de conquérir le titre. À la fin de la saison, j’ai subi une injection de produits naturels pour pouvoir m’aider à un lavage de la zone qui est douloureuse. Je m’étais mis d’accord avec mon club. J’ai reçu ensuite une convocation de l’Algérie. Je ne pouvais pas me rendre disponible pour la sélection.
FM : Si vous aviez été à 100% de vos moyens, vous y seriez donc allé…
SF : Oui, j’aurais répondu présent. C’est toujours délicat comment les choses se passent. Ça aurait été mieux de discuter avec certaines personnes. Mais il n’y a pas de problème. Moi, j’ai toujours défendu les couleurs de l’Algérie. Si on fait appel à moi, comme d’habitude, je donnerais le meilleur de moi-même.
FM : Vous l’avez dit, cela fait pratiquement une année que vous n’avez plus joué avec les Fennecs. Est-ce que cela vous manque ?
SF : J’ai passé de grands moments avec l’équipe nationale. Donc oui, ça me manque. Après, je suis aussi pleinement satisfait dans mon club. Mais c’est vrai que l’Algérie a un côté à part. Quand on met le maillot de l’équipe nationale, c’est spécial. C’est clair !
“Je n’ai jamais échangé avec le sélectionneur”
FM : Vous m’aviez expliqué lors de notre précédente interview que vous n’aviez pas de contact avec le sélectionneur national. Est-ce que cela a évolué ?
SF : Pour être honnête, je n’ai jamais échangé avec lui. Je suis l’actualité des Verts de mon côté. Mais non, je n’ai pas d’échanges avec lui. C’est le sélectionneur de l’Algérie. Pour moi, l’équipe nationale est au-dessus de tout le monde. Les sélectionneurs passent, les joueurs passent. Moi, je suis fan des Verts quoiqu’il arrive. Je n’ai pas échangé avec lui, je ne sais pas comment il entraîne. Je ne connais pas du tout le type de sélectionneur que c’est.
FM : J’imagine que vous avez dû suivre tout ce qui a été dit à son sujet cette semaine. En Algérie, on indique qu’il est menacé et qu’un départ n’est pas à exclure. De son côté, Rabah Madjer a dit en conférence de presse qu’il était victime d’une “machination”. Que pensez-vous de tout ça ?
SF : Je pense qu’il faut faire profil bas et travailler. Il faut être discret. On sait que l’Algérie traverse une période difficile. Il faut travailler davantage pour renouer avec le succès. On sait que ça ne se fera pas du jour au lendemain parce que le malaise est profond. C’est un travail d’ensemble. La Fédération (FAF), le sélectionneur, les joueurs doivent se responsabiliser. C’est difficile. Avec l’Algérie, les gens sont parfois impatients, mais ce sont de grands passionnés il faut les comprendre. On connaît le contexte algérien. Il faut travailler, faire profil bas et faire moins de déclarations peut-être. Petit à petit, les résultats reviendront.
FM : En 2014, on a vu des supporters d’autres nations africaines ou du Maghreb encourager l’Algérie, qui faisait d’ailleurs une belle Coupe du Monde. Est-ce qu’à votre tour vous comptez supporter des nations africaines en Russie ?
SF : Oui, absolument. Je vais encourager tous mes amis que ce soit les Marocains, je pense à Younès Belhanda, ou les Sénégalais. Je vais soutenir toutes les nations africaines. Je serai de tout cœur avec elles. J’espère que le Maroc va faire quelque chose car ils ont une équipe très solide, rigoureuse et bien organisée. J’espère qu’ils vont créer la surprise et sortir des poules. Ils en ont les moyens. Je les supporterai, bien sûr.
Entretien réalisé par Foot Mercato