Alors que la FAF est activement à la recherche de son successeur, Rabah Madjer n’entend pas quitter son poste aussi facilement. Rejetant catégoriquement l’idée de démissionner, le sélectionneur national refuse également le compromis de deux mois de salaire soumis par la FAF. Dès son retour de Moscou, Kheireddine Zetchi devra ainsi gérer un dossier brûlant et espérer trouver un accord d’ici la prochaine réunion du bureau fédéral, le 24 juin, qui doit entériner le départ officiel de Madjer. Pour l’heure, c’est loin d’être acquis.
Rabah Madjer s’estime en position de force. Cinq jours après la défaite humiliante concédée face au Portugal à Lisbonne (3-0), la quatrième de suite sous la conduite de Madjer, la Fédération n’a toujours pas réussi à trouver un accord pour faciliter le départ du très contesté sélectionneur des Verts. Selon nos informations, Rabah Madjer s’accroche littéralement à son poste et refuse toute idée de céder restant persuadé qu’il dirigera la sélection face à la Gambie en septembre prochain.
L’ancienne gloire du FC Porto, lâché par ses joueurs, le public et ses dirigeants, aurait ainsi refusé la proposition de deux mois de salaires contre une séparation à l’amiable. S’il n’entend absolument pas démissionner de son poste, on l’aura compris, il refuse également pour l’heure tout compromis financier avec la FAF. Fort d’un contrat de 3 ans signé en octobre dernier, Rabah Madjer espère convaincre la FAF de lui faire encore confiance ou pousser carrément cette dernière à prendre une mesure radicale et unilatérale pour espérer toucher l’intégralité de ses salaires comme l’a fait son prédécesseur Lucas Alcaraz.
Difficile à gérer Rabah Madjer avait déjà tenté de forcer la décision à ses dirigeants dans le passé. Lors de son passage avortée à la tête de la sélection de juillet à octobre 1999, c’est justement une clause qui lui garantissait l’intégralité de ses salaires en cas de résiliation anticipée de son contrat qui avait provoqué le clash avec le Ministre de l’époque. En froissant son contrat en direct à la télévision publique algérienne Madjer avait finalement abdiqué. Quelques années plus tard, lors de son limogeage brutal sous le règne de Mohamed Raouraoua en mai 2002, Madjer avait également engagé un long bras de fer pour réclamer, sans succès, des indemnités pour licenciement abusif.
Zetchi – Madjer, un accord avant le 24 juin ?
Le cas de figure est aujourd’hui différent pour Kheireddine Zetchi qui a indiqué la semaine dernière que l’avenir de Madjer sera tranché le 24 juin lors de la réunion du Bureau fédéral. Il faudra ainsi se référer au contrat signé entre les deux parties pour voir s’il existe une porte de sortie qui protégerait les intérêts de la FAF. En cas d’absence d’une telle clause pouvant faciliter le départ du sélectionneur, Zetchi aurait commis la même bévue que dans le précédant contrat avec l’Espagnol Lucas Alcaraz. Il devra alors négocier fermement avec Rabah Madjer d’ici le 24 juin quitte à prendre en témoin l’opinion public d’un éventuel chantage financier de l’ancienne gloire des Verts. Après 8 mois de service chaotique en tout point de vue, Madjer doit sans doute accepter son triste sort et faire preuve de responsabilité en quittant son poste avec les honneurs pour ne pas écorner davantage et définitivement son image de légende du football algérien.
Yassine Benarbia, La Gazette du Fennec