Le Championnat d’Afrique des Nations, compétition réservée aux joueurs locaux, démarre ce samedi au Rwanda pour sa 4ème édition après son lancement en 2009. Épreuve continentale qui se dispute tous les 2 ans en Afrique, cette CAN Bis est censée promouvoir le talent local et permettre aux joueurs du continent de s’illustrer. Si l’Algérie était présente lors de la première édition au Soudan, elle sera encore une fois la grande absente durant cette édition 2016. Motif ? Sur décision du Président Raouraoua, la sélection A’ avait déclaré forfait pour un match de qualification en Libye pour des motifs saugrenues “d’indisponibilité de joueurs”. La CAF a alors sanctionné les Verts d’une disqualification de l’édition 2014 mais aussi 2016. Un sale coup pour le football local en plein évolution.
Amahoro, Nyamirambo, Umuganda, Huye. Ces noms vont résonner pendant trois semaines dans la tête des amateurs de football africain. Du 16 janvier au 7 février, elles seront 16 équipes en quête de gloire car chacun espère bien monter sur la plus haute marche du podium de la 4e édition du Championnat d’Afrique des Nations. Elles ne sont pas venues au Rwanda pour contempler leurs concurrentes. L’Angola, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Gabon, la Guinée, le Mali, le Maroc, le Niger, le Nigeria, l’Ouganda, la RD Congo, la Tunisie, la Zambie, le Zimbabwe et le Rwanda, pays hôte, affichent publiquement la même certitude même si beaucoup les ont déjà rangés en quatre catégories : les favoris, les challengers, les outsiders et les gros outsiders.
Qui pour succéder à la Libye ?
Ils ont déjà oublié l’histoire, la victoire en 2009 d’un challenger, la RD Congo, celle d’un favori en 2011, la Tunisie, et celle d’un outsider en 2014, la Libye. Alors à l’heure du coup d’envoi, il vaut mieux se montrer prudent d’autant que les « locaux », comme on les surnomme par opposition aux expatriés, aux pros, n’ont pas souvent l’occasion de jouer ensemble, hormis pour la CHAN, ses éliminatoires, sa phase finale, plus quelques rencontres amicales. Les équipes présentes au Rwanda ne sont pas les sélections A et il faut prendre garde à mesurer leur valeur à l’aune de la sélection nationale, largement constituée dans la plupart des pays par les « pros ». D’où la difficulté à poser un pronostic crédible. On sait, par exemple, que plusieurs équipes ont changé d’entraîneur quelques jours avant de venir au Rwanda. C’est le cas de l’Angola et du Mali. Celui du Zimbabwe se trouve en porte-à-faux avec sa fédération. Ce n’est naturellement pas le paramètre le plus essential même si c’est l’entraîneur qui a en charge la constitution de sa sélection.
Une compétition ouverte à tous les pronostics
Quand on observe la composition des équipes, il est intéressant de noter que la Guinée a un effectif qui repose sur deux clubs, l’AS Kaloum (10 joueurs) et le Horoya AC 87) le Rwanda de même avec APR FC et Police FC qui ont respectivement 9 et 7 joueurs présents. Le Primeiro de Agosto forme l’ossature des Palancas Negras avec 8 joueurs, comme le Kampala City Authority FC chez les Cranes ou l’AS Vita Club chez les Léopards. On attendait plus de trois sélectionnés du TP Mazembe, champion d’Afrique, dans la sélection de la RD Congo mais, on le sait, le club de Lubumbashi compte dans son effectif beaucoup de joueurs étrangers.
Certaines sélections sont très éclatées avec des joueurs issus de 13 clubs différents comme le Cameroun ou le Nigeria. A l’inverse, le sélectionneur gabonais n’a puisé ses troupes que dans cinq clubs, la Guinée et le Rwanda dans six. En clair certains jouent la carte de l’homogénéité, d’autres ont, sans doute, privilégié la qualité individuelle.
Grâce à la qualité de son championnat la Tunisie en favori
Pour ajouter à la difficulté il faut encore préciser que certains pays sont encore en inter-saison et que leurs joueurs sont donc en manque de compétition, tandis que d’autres se trouvent déjà à mi-championnat.
A l’heure du coup d’envoi, il est nécessaire de rappeler que le CHAN est le championnat des championnats nationaux. De ce point de vue, nul ne peut contester que la Tunisie est la mieux lotie avec trois clubs de haut niveau, Etoile du Sahel, récent vainqueur de la Coupe de la Confédération Orange, Espérance de Tunis et CS Sfaxien, tous habitués des joutes africaines. La hiérarchie, si l’on veut en établir une, crédible, doit reposer sur la performance des clubs sur la scène africaine. C’est l’unique étalon vraiment solide même si les faits viendront assez vite pour confirmer ou démentir. Comme lors des trois éditions précédentes les jeux sont très ouverts et le vainqueur ne sera vraisemblablement pas celui auquel on pense tant l’équation semble indéchiffrable.