Ils sont jeunes, ambitieux et très talentueux. L’un vient de la région parisienne, l’autre vient du sud et sont en âge de jouer les JO 2016 avec l’Algérie. Passé pro l’année dernière, Haris Belkebla (22 ans) s’est imposé comme un titulaire indiscutable dans l’effectif de Tours. Le milieu de terrain a pris du galon et peut déjà penser à viser plus haut. Farid Boulaya (22 ans) explose également en L2 cette saison où il nous éclabousse de son talent sous les couleurs de Clermont Foot. Retour sur l’ascension fulgurante de ces deux joueurs promis à une carrière au plus haut niveau.
Haris Belkebla, Le petit prince d’Auber
Nous vous le présentions la saison dernière comme étant un talent à suivre, aujourd’hui Haris Belkebla confirme les attentes placées en lui. Il y a moins d’un an, nous découvrions un garçon qui débutait tout juste en Ligue 2, dans une équipe qui jouait le maintien et qui malgré tout vivait la situation comme un rêve éveillé. Très lucide sur sa situation, Belkebla était conscient de sa marge de progression, de ses faiblesses et du travail qu’il devait fournir pour progresser. Beaucoup se seraient enflammés à sa place, lui, la tête sur les épaules, voulait prendre le temps de grandir et d’aider l’équipe qui l’avait révélé.
Aujourd’hui, à tout juste 22 ans, Haris a bien grandit. Il entame sa deuxième saison parmi les pros et fait figure de leader dans son équipe de Tours. Malgré l’arrivée de Marco Simone à la tête de l’équipe, Belkebla n’a pas perdu sa place de titulaire, une place qu’il avait durement et logiquement gagnée un soir de Coupe de la Ligue contre Saint-Etienne.
Le technicien italien, réalise un bon travail cette saison à Tours. Le club est loin de la zone rouge et souffre beaucoup moins que la saison dernière. En plus de faire confiance à Belkebla, Simone le fait évoluer un cran plus haut que l’an passé, une décision qui s’est révélée pertinente. En effet le milieu de terrain, qui aime se projeter vers l’avant, s’est parfaitement adapté à son nouveau rôle et participe activement aux phases offensives de son équipe avec à la clef 4 buts à son actif toutes compétitions confondues. « Je me sens de mieux en mieux avec les conseils du coach, tout va bien » nous a-t-il ainsi confié dernièrement.
La progression du natif de la Courneuve n’est pas passée inaperçue, loin de là. En proie à des difficultés financières, Tours se devait de vendre pour passer l’hiver au chaud. Ainsi de nombreuses rumeurs ont circulé autour des tourangeaux et particulièrement autour de Belkebla. La liste des prétendants supposés est élogieuse, Shalke 04, le Werder Brême , Marseille et d’autres clubs évoluant en Ligue 1 comme Nice et Angers. Ces rumeurs n’ont pas abouties puisque Belkebla est finalement resté à Tours. Le besoin de liquidité du TFC s’est traduit par la vente de Kouakou à Caen, un transfert avoisinant les 600 000 euros.
Haris reste très suivi et pourrait donc quitter Tours dès cet été, un an après avoir signé son premier contrat pro. La Ligue 2 commence en effet à se faire trop petite pour l’enfant d’Aubervilliers. Contacté par Schürmann il y a quelques mois et suivi par Gourcuff, Belkebla est un prétendant sérieux pour les J.O, lui dont la convocation avec les A n’est plus qu’une question de temps et sans doute de transfert vers un club plus huppé.
Farid Boulaya, L’élégante révélation
Farid n’a pas connu une progression aussi linéaire que celle d’Haris, mais son explosion est tout aussi retentissante. En six mois à Clermont, le milieu de terrain a déjà démontré beaucoup plus de choses qu’en 4 ans avec le FC Istres. Avec 6 buts depuis le début de l’exercice 2015-2016, il participe grandement à la belle saison clermontoise. Véritable plaque tournante de l’effectif, le milieu offensif explique sa bonne forme, qui contraste grandement avec sa période istréenne, par une histoire de contexte différent comme il l’explique à La Gazette du Fennec : « Tout se passe super bien à Clermont, le fait de partir de ma région m’a permis de me sentir mieux, plus serein. C’est aussi grâce au coach qui me fait plus confiance que celui que j’avais à Istres. » Corinne Diacre, l’entraîneur de Clermont ne doit regretter la confiance qu’elle accorde au joueur algérien au vu des performances de ce dernier.
Farid est un milieu de terrain complet pouvant évoluer à tous les postes. Il a un profil semblable à celui de Walid Mesloub et bénéficie de la même polyvalence, pouvant aussi bien évoluer relayeur ou même numéro 10, selon les besoins de son équipe. Très à l’aise techniquement, il est le genre de joueur qu’on aime voir à l’œuvre, capable de donner une orientation complètement différente au jeu avec ses passes millimétrées, guidées par une vision du jeu des plus appréciables.
Bref, Boulaya pue le football et le talent à plein nez. Ses qualités ont d’ailleurs été flairées par bien des clubs de l’élite, dont le Stade Rennais pensionnaire de Ligue 1. Un intérêt flatteur qui n’empêche pas le joueur de garder les pieds sur terre. « Oui c’est flatteur c’est sûr, mais pour l’instant ça ne va pas plus loin qu’un simple intérêt. La saison n’est pas fini, il faut que je fasse plus et mieux encore » nous explique-t-il.
Toujours soucieux de progresser, le natif de Vitrolles ne manquera certainement pas d’attirer l’attention des Verts à moyen terme. Le jeune milieu de terrain qui fêtera ses 23 ans le 25 février prochain, peut prétendre à la sélection U23 qui disputera les J.O à Rio cet été. Très motivé, le joueur qui a déjà côtoyé les U20 algériens sous l’ère Nobilo, ne cache d’ailleurs pas son envie de participer à cette compétition prestigieuse sous les couleurs de son pays. « Oui bien sûr j’aimerais beaucoup disputer les J.O. L’Equipe nationale c’est une fierté et un rêve !».
Un rêve, qui ne devrait pas en rester un bien longtemps pour cette pépite algérienne de Ligue 2, qui devrait prochainement prendre son envol. Assurément, Belkebla et Boulaya sont deux noms à retenir et qui feront parler d’eux dans un avenir très proche.
Saouthi Yahia, La Gazette du Fennec.