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Djamel Zidane joue sous un faux nom pour passer l’obstacle de la FAF

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En cette période de mercato d’été où une véritable frénésie s’empare généralement des clubs, des joueurs, des médias et des agents, La Gazette du Fennec vous transporte dans le passé pour vous raconter certains transferts des internationaux algériens les plus marquants. Pour cette saga d’été spéciale transfert, alors que de nos jours les talents du championnat local s’exilent davantage vers la Tunisie ou le Golfe, on vous raconte comment nos stars du passé ont atterri en Europe. Il n’y avait pas la même fièvre ou concurrence qu’aujourd’hui, mais il y avait de l’originalité.

Épisode n°3 :

Zidane joue sous un faux nom pour passer l’obstacle de la FAF

On est en juin 76. Le Mouloudia d’Alger jouait un match capital lors de la dernière journée de championnat. L’adversaire s’appelait USM Alger et les Mouloudéens devaient au moins faire match nul pour coiffer le RC Kouba au poteau et remporter le championnat. Après avoir ouvert le score sur penalty, le Mouloudia s’acheminait vers une victoire tranquille, mais un jeune ailier gauche de 21 ans faisait des misères aux défenseurs mouloudéens qui ont dû lui déchirer le maillot pour arrêter ses chevauchées sur le flanc gauche. Ce même jeune égalisera sur corner direct et fera couler des sueurs froides aux supporters du MCA jusqu’au coup de sifflet final libérateur. C’était Djamel Zidane, déjà international et sollicité pendant toute la saison par des clubs belges dont Genk et Courtrai. Malheureusement, à l’époque les joueurs algériens n’avaient pas le droit de jouer en dehors du pays. Surtout les internationaux et comme Zidane a été et est toujours le seul footballeur à avoir joué dans toutes les sélections, sa situation était presque désespérée. Pourtant, un certain Rabah Gamouh, titulaire en équipe nationale avait pu embrasser une carrière professionnelle. Comment ? Zidane s’est bien informé avant de prendre le même chemin. L’astuce consistait à s’inscrire dans une université française pour être en règle puis signer dans un club amateur de division inférieure sous un nom d’emprunt. Pourquoi un nom d’emprunt ? Parce que pour être qualifié dans un club amateur, le joueur en question avait besoin d’une lettre de sortie de la fédération algérienne de football. Si Corbeil-Essonnes, club amateur de 3e division envoyait le nom de Zidane à la FAF, c’est sûr qu’il n’aurait jamais eu la lettre de sortie. Les responsables de la fédération fermaient les yeux quand il s’agissait d’un nom inconnu au bataillon. C’est donc avec un nom d’emprunt que le grand Djamel Zidane avait joué sa première saison à l’étranger. Et il n’était pas le seul car avant lui il y a eu Gamouh et après lui un certain Ouali, talentueux milieu de terrain parti à Libourne Saint-Serin à la même période. La suite de la carrière de Zidane n’a pas été un chemin de roses puisqu’il végétera encore trois saisons en D2 belge avant le grand saut vers Courtrai, l’un des meilleurs clubs de Belgique à cet époque. Il sera d’ailleurs désigné meilleur joueur étranger de Belgique et participera à deux coupes du monde avec l’Algérie (1982 et 1986). Son petit mensonge de jeunesse lui aura finalement servi à quelque chose.

Le témoignage,

Boukhalfa Branci : «Il n’y avait pas que lui»

Branci Boukhlfa, ancien gardien de but et entraîneur de l’USMA pendant presque trois décennies (actuellement il est l’entraîneur des gardiens de but de la sélection des U20 dirigée par Mohamed Mekhazni), a été très proche de Djamel Zidane. C’est d’ailleurs lui qui l’avait accompagné à l’aéroport pour son long voyage européen. «Effectivement, je l’ai accompagné avec un autre coéquipier de l’USMA Nacer Ouari, il était un peu anxieux, mais décidé à embrasser une carrière professionnel», raconte Branci. Sur la stratégie adoptée par Zidane pour arriver à ses fins, Branci explique : «Plusieurs joueurs ont dû utiliser des noms d’emprunt pour réaliser leur rêve de jouer en Europe comme Gamouh par exemple. Ils l’ont fait en désespoir de cause, mais à la fin ils n’ont pas eu tort, regardez le parcours de Zidane en Belgique et ce qu’il avait apporté à la sélection, on ne peut pas lui en vouloir », conclut Branci, l’un des rares joueurs à rester fidèle à Zidane malgré la maladie.

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