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Maroc, coup de poker ou coup bas ?

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Il y a 3 ans, le Maroc tournait le dos à l’Afrique du football. Une volte-face à 3 mois de la Coupe d’Afrique des nations 2015 qu’il était censé abriter. Il y a 2 jours, le Royaume Chérifien a été le théâtre d’une révolution. Un rebondissement qui concerne directement le tournoi footballistique. Sur ses terres, il a été convenu que le timing de la messe continentale passe de l’hiver à l’été. Par ailleurs, le mode de compétition a changé en passant de 16 à 24 équipes. Un lifting « made in Morocco » qui a  tout d’un coup de poker.

On pourra même dire que c’est un coup bas. La pression a été énorme et c’est le Cameroun qui risque de craquer sous son effet. Désigné comme pays hôte de la CAN 2019, il risque de ne pas être prêt pour abriter le tournoi dans sa nouvelle version. Le Maroc ne s’attendait pas à moins pour se montrer disposé à prendre le relai et accueillir le rendez-vous biennal. Le même qu’elle avait boudé il y a presque 3 années de cela pour des « raisons sanitaires ». A l’époque, le ministre des Sports, Mohamed Ouzzine, avait défié la Confédération africaine de football (CAF), gérée alors par le sulfureux Issa Hayatou, en affirmant que « le Royaume n’a pas l’intention de céder face aux injonctions de la CAF car le risque sanitaire est trop grand ».

Depuis, la donne a changé. Le virus a été maîtrisé et le Malgache Ahmad Ahmad, ami du Roi Mohamed VI, a été élu à la tête de l’instance confédérale, cela a poussé le voisin a changé de ton et d’ambition. Aujourd’hui, Fouzi Lekjaâ, patron de la Fédération Royale marocaine de football (FRMF), assure que « le Maroc n’hésitera pas une seconde à répondre favorablement à une doléance de la CAF pour abriter cette CAN. D’ailleurs en 2015, à cause de l’épidémie Ebola, le management camerounais nous a privés de l’organisation de cette compétition. En 2019, nous remplacerons le Cameroun pour accueillir la CAN. C’est la revanche de l’histoire. » Le 3e vice-président de la CAF n’a pas la mémoire courte mais elle semble un peu sélective car ce que son pays avait fait, en se désistant d’abriter la séquence 2015, était un faux bond à tout un continent. Une décision qui a failli gâcher la fête si ce n’était la Guinée-Equatoriale qui avait sauvé les meubles.

Crainte d’Ebola – désir de “bola”

Le Maroc veut donc s’imposer comme une force redoutable de la balle ronde en Afrique. Et il se donne les moyens pour. Quitte à « magouiller » pour avoir quelques faveurs. Un bon moyen pour laver l’honneur en accueillant le symposium du football africain, les instances ont mis la pression sur les « invités » pour acter la révolution de l’épreuve continentale. Avant même la tenue de ce conclave, Lekjaâ avait précisé que « le symposium va trancher par rapport au cahier de charges et à l’organisation de la CAN d’une manière générale. Les conclusions de ce panel vont concerner l’édition 2019. Le Cameroun devait l’organiser dans un ancien format. Le Cameroun sera-t-il capable de remplir les nouveaux cahiers des charges, nous le saurons dans les prochains jours. En cas de non capacité, l’ouverture à la candidature d’autres pays sera annoncée. Le Maroc sera dans la course ». L’idée préconisée actée, cela pourrait emmener sérieusement la CAF à revoir certains aspects de l’opus 2019 dont l’attribution de l’organisation au Cameroun, qui n’est pas dans les temps niveaux préparatifs. Coulisses obligent, le Maroc semble le mieux indiqué pour suppléer le pays des « Lions Indomptables ». Une quasi-certitude. Entre le Maroc qui est déjà sur son 31 et l’Algérie, il n’y aurait même pas de match. D’autant plus que dame coupe semble déjà promise.

Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec

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