La FAF a décidé de se plaindre à la FIFA contre la loi promulguée par la Tunisie et prochainement par l’Egypte qui attribue le titre de local à tous les joueurs issus de la zone UNAF. Une loi qu’elle avait elle-même adoptée, du moins sur le papier, en 2018.
En Algérie, l’exode des joueurs algériens vers la Tunisie sous l’impulsion de la loi UNAF (Union Nord-Africaine de Football) qui ne les considère plus depuis 2018 comme étant extra-communautaires, commence à grincer bien des dents. Si bien que la FAF, sous la pression de plusieurs clubs de l’élite, a porté plainte, annonce plusieurs médias nationaux, auprès de la FIFA contre son homologue tunisienne. La fédération algérienne de football espère faire annuler cette règle sous prétexte qu’elle se contredit avec les règles fondamentales de la FIFA notamment à travers l’article 4 des dispositions générales de l’instance du football mondiale portant sur la discrimination.
La fuite des talents, réel problème
Réellement, l’offensive de la FAF est motivée par le flux migratoire des joueurs algériens vers la Tunisie depuis une année. La FAF et la LFP considèrent que les clubs algériens se retrouvent affaiblis devant leurs homologues tunisiens, marocains et égyptiens, notamment lors des compétitions continentales. Car force est de constater que l’Algérie perd ses meilleurs espoirs au profit des clubs de la zone nord africaine et qu’a l’opposé les clubs algériens n’attirent pas forcément les meilleurs joueurs des pays voisins qui s’exilent au Golfe quand ils ne décrochent pas de contrats en Europe.
Sur le principe, l’action de la FAF est compréhensible. Sauf que cette dernière a été partie prenante des travaux de l’UNAF pour la promulgation de cette même-loi qu’elle conteste aujourd’hui, en marge d’une réunion du comité exécutif de la CAF au Caire en 2018. Le président de la FAF, Kheireddine Zetchi avait pris part à cette réunion et avait signé le protocole d’accord. A l’époque, il soutenait que la FAF est d’accord sur le principe, mais que chaque fédération est souveraine d’appliquer ou non cette loi. La FAF a décidé de faire fi de cet accord et a continué à considérer les joueurs issus de la zone UNAF comme des étrangers tout en maintenant le nombre à deux par club. Une manière de promouvoir le football local, dirait-on. Deux ans après, la FAF décide de contester cette loi qu’elle avait elle-même approuvé. Curieuse façon de procéder …