Cette fois, ça ne sera pas la détresse pour Aïssa Mandi. Après la désillusion de la CAN 2023 et celle face au Cameroun dans la course vers la Coupe du Monde 2022, le Vert le plus capé de l’histoire (109 apparitions internationales) savoure le retour de l’Algérie au Mondial. Il s’en réjouit avec le sentiment du devoir accompli. Auparavant, Mandi ne s’était jamais dérobé assumant son rôle de vice-capitaine de l’EN. Il avait même eu droit à des insultes et des bouteilles d’eau qui le visaient lorsqu’il prenait la peine de partir s’excuser auprès du public quand les choses tournaient mal.
On se souvient tout de cet image de Mandi quittant la pelouse de Mustapha Tchaker (Blida) en cette sombre soirée du 29 mars 2022. Le chemin vers le tunnel de l’enceinte blidéenne ressemblait à un chemin de croix. C’était après l’élimination hitchcockienne contre le Cameroun dans la course au Mondial qatari. Tête baissée, le regard vide , l’air désemparé et l’avenir flou, c’était la dernière image laissée par Mandi. A ce moment, il semblait vidé de ses forces. On le disait tout proche d’annoncer la fin de sa carrière internationale à 30 ans.
Il en avait pris plein la face pour les autres
Malgré le gros coup sur le moral, le central a décidé de poursuivre avec la sélection. Surtout que Djamel Belmadi était resté. Malheureusement, la suite n’était pas plus radieuse avec un nouveau coup sur la tête et la sortie – une nouvelle fois – du premier tour à la CAN 2023. Quand tout le monde s’était dérobé, Mandi a pris la peine d’aller vers les supporters présents en tribunes au terme du match Mauritanie – Algérie (0-1) pour demander des excuses. Malheureusement pour lui, la colère était telle qu’il n’avait pas pu faire son mea-culpa depuis le terrain.
De quoi le décourage et le pousser à se débiner ? Absolument pas puisqu’il a été au bout de sa démarche devant les caméras et les micros en zone mixte. Mandi a toujours montré beaucoup d’estime pour le maillot et aux supporters. Même quand ces derniers lui reprochent de ne plus avoir le niveau pour représenter El-Khadra. Et, expérimenté comme il est, il sait que cela fait partie du métier et ne garde aucune rancune.
Exemplaire, inspirant et irréprochable dans l’engagement
« Il y a eu beaucoup de bruits après le dernier match, mais ça reste du bruit. Le soutien que nous apportent les supporters, il est constant. Ils sont toujours derrière nous. Il ne faut jamais en douter », lâchait le pensionnaire du Lille OSC jeudi après avoir validé la présence en Coupe du Monde 2026. Comme pour dire qu’il n’est pas le genre à douter de l’amour du public et qu’il préfère s’en tenir à ce qu’il ressent.
Avant cette mise au point, il avait reconnu que « depuis ce 29 mars 2022, une seule chose dans nos têtes : ramener l’Algérie là où elle doit être : à la Coupe du Monde. Fierté et détermination pour la suite. Al Hamdouli’Allah, ce n’est que de la joie. On attendait ça depuis le Mondial 2014. On est passés par beaucoup d’épreuves et de moments difficiles. Se qualifier comme ça, à la maison, sur un bon score et après un bon match, c’est que du bonheur » Celui qui n’a manqué que 4 rassemblements depuis 2014, année de ses débuts chez les Fennecs, affiche une exemplarité et une constance qui force le respect. Dès lors, la longévité n’a plus un mystère. Mandi (5 phases finale de CAN et 1 Coupe du Monde en 2014) restera une inspiration et une référence.