« On est bon, on joue, on n’est pas bon, on vient s’assoir gentiment sur le banc de touche sans problème ». « J’ai préféré avoir un joueur qui est capable de prendre les espaces, de prendre son couloir… Youcef (Atal) est plus apte qu’Aïssa (Mandi) à jouer ce rôle-là ! ». Ces phrases « chocs » émanent du sélectionneur en conférence d’après-match et justifient la mise sur le banc du joueur du Bétis. Pour la diplomatie, on repassera ! Mais cet épisode signifie bel et bien que Belmadi est le patron et qu’il agira en tant que tel même avec les « cadres ».
Un discours choc
S’il est vrai qu’il nous parait sain d’appeler un chat, un chat, la justification de Djamel Belmadi pour avoir mis « un cadre » sur le banc pourrait être mal interprété. Ce qui peut poser problème c’est le « On n’est pas bon, on vient s’assoir gentiment sur le banc ». Sortir cette phrase de son contexte la rendrait banale et de bon sens mais là il s’agissait de justifier la mise sur le banc de Mandi. Le défenseur (central ?) est titulaire indiscutable au Bétis, certes dans une défense à 3, et a joué tous les matchs en sélection depuis l’époque Vahid. Cela ne doit pas assurer une place de titulaire obligatoire, mais c’est quelque peu étonnant d’entendre dire qu’il n’est pas bon. Gageons que ce n’était pas le propos du coach. Dans tous les cas, les journalistes qu’il pointe pourtant souvent du doigt apprécient ce genre de déclarations et ne s’en plaindront certainement pas.
Responsabiliser les cadres
Le sélectionneur c’est le patron, il le montre et il le dit, sans détour. La mise au ban de Mandi sonnerait donc comme un avertissement à tous les cadres. Plus aucune place de titulaire ne devrait être acquise… Djamel Belmadi compte visiblement remettre la concurrence à chaque poste afin de remobiliser les troupes. Reste à savoir quel cadre sera mis sur le banc mardi prochain. Bentaleb, Taïder ou encore Brahimi ? A moins qu’il ne s’agissait que d’un simple cas particulier. L’autre levier sur lequel le coach souhaiterait agir, c’est la responsabilisation. Les « stars » doivent incontestablement donner plus ! En leur donnant le brassard à tour de rôle et en rappelant à tous que ce sont des Tops Players, le sélectionneur national leur demande de tirer l’équipe vers le haut. Pour le moment ce n’est pas réussi.
Le match retour, au Bénin, où il devrait désigner un nouveau capitaine (Feghouli ?), devrait donner encore plus d’indications quant à la feuille de route qu’impose le nouveau sélectionneur. Reste à savoir s’il continuera dans cette voie, quitte à risquer des remous, ou s’il s’est finalement contenté d’un simple signal.
La conférence de presse de Belmadi :
Khelifa Samir, La Gazette Du Fennec
