Dans un entretien sans langue de bois accordé au journaliste Smaïl Bouabdellah dans le podcast Kampo, Islam Slimani a livré une réflexion forte et assumée sur la question des binationaux et leur rapport à la sélection algérienne. L’attaquant du CR Belouizdad, recordman de buts avec les Verts, a tenu des propos tranchés qui ne manqueront pas de faire réagir.
Avec la franchise qu’on lui connaît, Slimani a exprimé son rejet de la logique de “choix” entre plusieurs sélections nationales. “J’ai toujours eu un raisonnement clair : t’as choisi d’être Algérien, Français ou Anglais ? On ne choisit pas l’Algérie !”, a-t-il affirmé. Pour lui, la sélection ne devrait pas être perçue comme une option de repli ou un second choix. “Si t’es né, t’as vécu et t’as fait toute ta carrière en France, joue pour la France. Pourquoi venir en Algérie ?”, s’interroge-t-il.
L’ancien joueur du Sporting et de Leicester va plus loin en appelant à un encadrement plus strict des convocations. “Pour moi, il faut mettre une règle : si on t’appelle une fois et que tu refuses, tu ne dois plus être sélectionné”, martèle-t-il. Pour Slimani, l’adhésion au groupe et l’esprit de sacrifice sont essentiels. Il rappelle que la victoire à la CAN 2019 est avant tout “celle d’un groupe”, pas d’individualités hésitantes.
Plus dur encore, il exprime une forme de lassitude vis-à-vis de ceux qui tardent à se décider ou tergiversent sur leur nationalité sportive. “Quand je les entends parler de choix, j’ai envie de pleurer. Tu es qui pour choisir ?”, lâche-t-il. Il reconnaît néanmoins la légitimité de leurs origines : “Tu peux venir en vacances, c’est ton pays, celui de tes parents, mais jouer au foot ? Jamais de la vie !”
Un coup de gueule direct du meilleur buteur des Verts, qui reflète une vision profondément enracinée de ce que doit être l’engagement envers le maillot national. Une prise de position qui s’inscrit dans le débat toujours sensible autour de l’intégration de certains binationaux dans les rangs de l’équipe d’Algérie.