L’Algérie a laborieusement bouclé les éliminatoires de la coupe du Monde-2018 face au Nigéria comme elle les avait commencé face au Cameroun : un nul inquiétant à la maison. L’EN version Rabah Madjer n’aura donc pas fait mieux que les précédentes bien qu’il y avait largement de la place pour une victoire face à un adversaire remanié. Manque de bol ou de précision, les Verts, amoindries en défense, ont raté le coche.
Si l’on s’en tient à l’impression générale, les coéquipiers du néo-capitaine Yacine Brahimi ont rendu une copie bien plus présentables que les précédentes. Manque d’enjeu sans doute, bien que la pression du premier match pour certains et la peur de mal faire pour d’autres ont fait que les Verts ont lamentablement manqué de précision sur les moments-clés du match. Ainsi, Aissa Mandi avait tiré du même endroit qu’Ogu en première mi-temps, mais son tir a manqué le cadre alors que le Nigérian a planté son missile en pleine lucarne. Question de précision sans doute !
Mais les exemples les plus édifiants de ce manque de précision des Verts restent incontestablement la tête passée au-dessus de la barre transversale de Mandi alors qu’il avait les buts grands ouverts. Ou encore Islam Slimani qui trouve le moyen de repousser un caviar de Mandi à la manière d’un libéro de charme alors qu’il n’avait qu’à pousser le cuir au fond. Son sourire sarcastique est à la mesure de son désarroi sur le moment.
Il aura fallu un débordement de Brahimi, une petite poussette du défenseur adverse et un penalty sifflé pour permettre aux Verts de niveler la marque. Ces deux occasions manquées témoignent de la crise de confiance dont souffrent les coéquipiers de Carl Medjani. Il est vrai qu’ils ont montré du chien. Il est clair qu’ils en voulaient, mais il fallait bien plus que de l’envie à ce niveau pour venir à bout d’une séduisante et solide équipe du Nigéria qui avait toute la légitimité d’exhiber sa pancarte de mondialiste.
Madjer en « vert » et contre tous !
L’équipe nationale a essayé, notamment en deuxième mi-temps de compenser son manque de cohésion par une grosse débauche d’énergie et beaucoup d’envie, mais il parait clairement que question jeu, ce n’est pas encore l’Amérique. Rabah Madjer avait promis en conférence de presse, jeudi, une victoire avec l’art et la manière, mais il a dû vite se rendre compte que c’est plus facile à dire qu’à faire.
Le nouveau sélectionneur – en mode année 90 avec son trois-quarts – a beaucoup changé son onze en raison surtout des nombreuses défections, mais il a essayé de rééditer le schéma qui réussissait le plus à l’EN en l’occurrence le 4-3-3 que même Christian Gourcuff avait fini par adopter à un moment, dans l’optique de donner de l’allant à l’équipe, mais l’animation a souvent fait défaut.
Impopulaire depuis sa nomination à la tête des Verts, Rabah Madjer fait mine de regarder ailleurs. Sur la forme, ce nul est décevant, mais le sélectionneur national en tire quand même du bon. Il s’est dit, en conférence de presse d’après match, très satisfait de ce nul. « Les joueurs se sont donnés à fond. Ils ont joué avec le cœur. Il y avait de la place pour une victoire, mais c’est déjà mieux pour un début », a-t-il dit en substance. Gernot Rohr, le sélectionneur du Nigéria a reconnu, lui aussi, un léger mieux à l’EN. « J’ai trouvé l’Algérie nettement meilleure que sur les matches que j’ai visionné ». Tant mieux !
Les compositions :
Algérie : Chaouchi – Mandi, Chafaï, Cadamuro, Nessakh (Abdellaoui, 30′) – Medjani, Ferhat, Bennacer (Bounedjah, 76′) – Mahrez (Hanni, 64′), Brahimi, Slimani.
Nigeria : Ezenwa – Abduallahi, Aina, Balogun, Ekong – Etebo, John Ogu, Ndidi – Nwakeme (Onuyekuru, 71′), Iwobi (Musa, 81′), Iheanacho.
Long résumé de la rencontre :
https://www.youtube.com/watch?v=Td5q66WI3hc
Nabil Boughanem, La Gazette du Fennec
