Samedi, Hadj Moussa s’est montré décisif avec le Feyenoord Rotterdam pour la première fois en championnat d’Eredivisie (Pays-Bas) en inscrivant la réalisation de la victoire contre Heerenveen, qui permet à son équipe de signer un quatrième succès en autant de journées et rester leader. Le gaucher a déposé, avec une fine délicatesse, le ballon dans le petit filet opposé du portier adverse. Le pied est soyeux, le toucher est maîtrisé. Il rappelle clairement celui de Riyad Mahrez, dont Hadj Moussa est annoncé et perçu par les Algériens comme le digne héritier.
En termes de qualité, force est de constater que Hadj Moussa a du talent à revendre. L’aisance technique, la percussion, la vitesse d’exécution et des centres de qualité, il a tout d’un ailier de première catégorie même si son talent a failli se perdre dans les divisions inférieures en Belgique (Patro Eisden/D2) après la fin de son parcours délicat avec le RC Lens, son club formateur.
Une ascension qui prouve l’étendue du talent
Heureusement, qu’il a pu taper dans l’œil du Vitesse Arnhem puis celui du Feyenoord Rotterdam pour redresser la pente. Comme quoi, une carrière peut basculer à tout moment. Alors qu’il évoluait dans un Vitesse Arnhem qui luttait pour la survie, Vladimir Petkovic avait décidé de le prendre dès son premier rassemblement sur le banc algérien en mars 2024. Il fera deux brèves apparitions face à la Bolivie et l’Afrique du Sud.
L’été qui suivra, il y a eu son transfert vers Feyenoord. Entretemps, Mahrez avait fait son retour en sélection pour lui boucher l’horizon. Le vécu (plus de 100 capes et des statistiques remarquables) de l’ancien pensionnaire de Manchester City en sélection et son ancienneté lui permettent aujourd’hui de rester – malgré des performances loin de ses standards habituels – la première option sur l’aile droite pendant que Hadj Moussa, qui a pris de l’épaisseur sur cette intervalle tout en devant se contenter de bouts de matchs à l’international (5 sélections pour 92 minutes passées sur les terrains seulement), attend son heure.
La copie carbone de Mahrez
Jusqu’à présent, le Rotterdamois n’a commencé aucune sortie avec El-Khadra. Et c’est un peu anormal compte tenu de ce qu’il montre. A vrai dire, il est la copie carbone de Mahrez sur le plan technique (contrôles, feintes, manière de centrer et finesse). Il a peut-être même un truc en plus : la folie. On a pu voir cela samedi avec son contrôle sur la touche suivi de jongles avant de mettre un centre de qualité au second poteau. C’était probablement l’une des plus belles passes décisives de la saison… si le Dz n’était pas signalé hors-jeu.
Les atouts sont là pour pousser Petkovic à lui faire confiance. Et puis, il y a aussi quelques défauts que celui qui est passé par la réserve du RC Lens devra gommer. Notamment quelques déchets dans le jeu, les décisions face au but ou encore les sauts d’humeur comme ce coup qui lui a valu un rouge (certes c’était un peu sévère) le week-end dernier alors qu’il faisait une prestation maîtrisée. Une chose est sure : à 23 ans, Hadj Moussa à l’avenir devant lui. Surtout que Mahrez est proche de la retraite. Dans un an – tout au plus – il devrait prendre le relais. Peut-être même avant. Qui sait ?