Milovan Rajevac a communiqué ce jeudi une liste de 24 joueurs concernés par le match du Cameroun, le 9 octobre prochain. Une liste somme toute classique, puisqu’elle n’est pas, en gros, différente de la précédente du Lesotho, à un ou deux éléments près. Khoualed et Abeid remplacent poste pour poste respectivement Mandi blessé et Bentaleb suspendu. Rien à signaler à première vue si ce n’est les retours de Ghezzal et Feghouli. Sauf que la non-convocation de Ramy Bensebaini ne peut être passée sous silence, tant est que le défenseur du Stade Rennais est de loin le meilleur défenseur algérien en exercice durant ce mois de septembre. Rien de scandaleux, mais tout de même assez mystérieux…
Qu’on s’entende, il ne s’agit nullement ici de soulever un tollé pour Bensebaini, mais lorsqu’on analyse le pourquoi de sa non-convocation et qu’on écoute l’explication de Milovan Rajevac ce jeudi en conférence de presse, il y a de quoi se gratter la tête. Que l’on juge. “Ramy Bensebaini est un bon joueur. On le suit. Cela dépendra de lui”. En tout et pour tout trois petites phrases pour nous expliquer que si le défenseur du Stade Rennais, titulaire sous la coupe de Christian Gourcuff depuis son arrivée en Bretagne, n’est pas convoqué, c’est qu’il n’a rien fait pour qu’il le soit malgré les louanges de la presse française sur ses récentes prestations.
Rajevac parle de Bensebaïni:
Sans faire de lecture subjective, il semble assez curieux de se passer pour la première journée de longues éliminatoires d’un défenseur talentueux et d’avenir de surcroit dans un secteur aussi fragilisé durant cette période.
Un temps de jeu supérieur à tous ses concurrents
Milovan Rajevac, qui affirme du reste ne pas connaître bien ses joueurs, a décidé de rappeler Hicham Belkaroui à peine remis de sa blessure aux adducteurs et qui n’a pas rejoué depuis le Lesotho, conserver Liassine Cadamuro qui évolue dans un championnat de seconde zone en Suisse, prendre Mehdi Tahart au temps de jeu très limité en Ligue 1 et enfin convoquer Nasser-Eddine Khoualed, le dépanneur trentenaire, dont la dernière apparition en Équipe Nationale remonte au 19 novembre 2013 même s’il a été convoqué entre temps par Christian Gourcuff sans jouer. Sportivement parlant, l’explication ne tient pas franchement debout.
Le mythe de la guéguerre entre Raouraoua et Zetchi
L’explication tirée par les cheveux de Rajevac et le choix des joueurs dans le secteur nous poussent à nous demander non sans raisons s’il n’y a pas des raisons occultes à la non-convocation du joueur formé à l’académie du Paradou AC. En tous les cas, ce dernier prend la chose très mal. D’après un proche à lui, sa nouvelle mise à l’écart, après celle à peine justifiée du Lesotho le mois dernier, l’a cette fois-ci beaucoup affecté parce qu’il s’y voyait et y a cru jusqu’au bout. Même constat amère pour Kheiredine Zetchi, le boss du Paradou à qui il sera très difficile d’expliquer qu’un joueur de 21 ans qui aligne les titularisations en Ligue 1 européenne n’a pas sa place dans le groupe des Verts.
Une mise à l’écart qui révèle l’impuissance de Rajevac
On osera à peine l’avouer, le sélectionneur Rajevac a subit en interne des critiques de la part de quelques cadres de l’équipe qui n’ont pas été emballé par son style et l’ont fait savoir au Président de la FAF. S’il est trop tôt pour juger une méthode de travail qu’il n’a pas encore véritablement mis en place, le sélectionneur serbe a sans doute caché son jeu durant sa prise de fonction face au Lesotho où il s’est posé essentiellement en observateur. La non convocation du polyvalent Bensebaïni, qui présente sportivement les meilleurs garanties, démontre que le sélectionneur serbe n’a pas forcément les coudées franches et son discours ambiguë en conférence de presse l’atteste. Bensebaïni s’en remettra et Rajevac devra composer la meilleure défense possible pour contrer les attaques camerounaises.
Rajevac parle de la défense face au Cameroun:
Nabil Boughanem, La Gazette du Fennec