Abdelmalek Cherrad était l’une des attractions des Verts lors de la CAN 2004 en Tunisie. L’attaquant aurait pu être le héros contre le Maroc en quart de finale avec son but à quelques minutes de la fin. Malheureusement, Chamakh avait égalisé dans le temps additionnel pour ruiner les rêves algériens d’aller plus loin dans la compétition. Ce scénario reste un peu en travers de la gorge de l’ex-Fennec qui évoque, dans une interview accordée à nos collègue de “africafootunited”, les chances de l’EN lors de la CAN 2025 qui se jouera justement chez nos voisins avec un contexte semblable à celui d’il y a 21 ans.
Concernant sa seule participation au tournoi continental, Cherrad dit qu’il garde « un très bon souvenir, ce fut malheureusement, la seule coupe d’Afrique que j’ai faite. À l’époque, on avait un groupe relevé avec l’Égypte, le Cameroun et le Zimbabwe pour deux places en quart de finale. Donc pour nous, on n’avait rien à perdre, les moyens n’existaient pas. On était une bande de copains. Mais quand on a vu nos supporters se déplacer en masse, personnellement ça m’a touché, et je pense que ce fut le cas pour tous mes coéquipiers. On a gagné face à l’Égypte (2-1) et on a fait deux matchs nuls contre le Cameroun (1-1) et une défaite contre le Zimbabwe (2-1) », retrace-t-il.
Les Verts devront faire attention à la CAN 2025
Ce qui aurait pu être son moment de gloire personnel, c’était le quart de finale face au Maroc. « Je marque à la 84′ du jeu mais à la dernière minute on prend le but de l’égalisation. Derrière, c’est tout à fait logique qu’ils ont pris un ascendant psychologique et même physique pour les prolongations. Nous, on n’était pas préparés pour aller loin dans cette compétition. Il faut dire aussi que les marocains sur le papier avaient une équipe plus forte que nous. En tous cas, ça reste un très bon souvenir et un mauvais en même temps, car nous n’avons pas réussi à se qualifier pour le carré d’as », admet l’ancien sociétaire du SC Bastia.
Invité à s’exprimer sur les chances de l’EN lors de l’édition 2025, Cherrad pense que le groupe “E”, où évoluera l’Algérie, « est à notre portée. Mais il faudra faire attention. Il ne faut pas oublier qu’on a multiplié les échecs ces dernières années. Les équipes africaines ont énormément évolué. Toutefois, je pense que ça va se jouer entre l’Algérie et le Burkina – Faso pour les deux premières places du groupe. La Guinée équatoriale est une nation qui monte en puissance. On a vu lors de la précédente CAN qu’ils ont donné du fil à retordre à beaucoup de nations. À propos du Soudan, je pense qu’elle va finir dernière du groupe à moins d’une surprise. »
Petkovic surprend Cherrad
Justement, Vladimir Petkovic, nouveau sélectionneur d’El-Khadra, connaîtra son premier test réel en Afrique. A propos du technicien bosnien, Cherrad se dit « surpris que Petkovic ait pu trouver rapidement les bons ingrédients pour que l’équipe puisse sortir la tête de l’eau. Il faut dire que je ne m’attendais pas à de bons résultats en si peu de temps. Après, il a pris le relais du travail accompli auparavant par Djamel (Ndlr ; Belmadi). En fait, le nouveau sélectionneur a sa propre touche, on le sent. Il a essayé beaucoup de joueurs »
En outre, l’homme aux 18 capes internationales (7 buts) trouve que « c’est une bonne chose, cela veut dire que l’Algérie a un gros vivier au niveau football, surtout offensivement, à l’image de Mahrez, Aouar, Gouiri, Bounedjah , Bouanani, Benzia et le jeune Chiakha qui a une marge de progression importante. En milieu de terrain aussi on a des joueurs de qualité. Là où je suis inquiet c’est en défense». La faiblesse des Guerriers du Désert se trouverait dans l’arrière-garde. « Je pense qu’on a une défense vieillissante. En plus, pour les autres défenseurs, ils ne sont pas toujours réguliers. Petkovic devrait solutionner ce problème avant la CAN du Maroc », préconise-t-il.
Le paramètre athlétique sera décisif
Et pour que les Verts aillent loin, Cherrad pense que le paramètre athlétique sera important. « Ce qui m’a le plus choqué lors des deux dernières éditions est l’absence de la qualité physique. Il faut vraiment régler ce problème au Maroc. À notre époque, on n’avait pas un effectif de qualité et riche et on n’avait pas des joueurs qui évoluaient dans des grands clubs, mais on compensait ça par notre agressivité, on gagnait aussi le maximum de duels… ce qui fait qu’on remportait des matchs contre des équipes meilleures que nous », analyse le fer de lance.
Ce volet pourrait être amélioré pour cette séquence marocaine car « les conditions vont ressembler à celles de l’Égypte. C’est un pays voisin, les températures seront les mêmes qu’en Algérie. Par rapport aux infrastructures aussi ça va être le top. Je pense que le Maroc va tout faire pour gagner “sa coupe d’Afrique”, mais nous, on a des atouts à faire valoir.» Comme de nombreux Algériens, Cherrad croit en la capacité de Riyad Mahrez & cie pour aller loin dans ce challenge africain. Esprit de conquérants.