Alors que la Coupe d’Afrique des Nations féminine 2024 s’est clôturée, samedi 26 juillet, sur le sacre du Nigeria face au Maroc (3-2), l’heure n’est pas à la fête pour toutes les protagonistes. Dans un communiqué publié mercredi 30 juillet, l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) a exprimé sa vive inquiétude face aux attaques haineuses subies par plusieurs joueuses africaines, et plus particulièrement par Morgane Belkhiter, internationale algérienne et joueuse de l’AS Saint-Étienne.
Depuis plusieurs semaines, Morgane Belkhiter (29 ans) est la cible d’un harcèlement massif sur les réseaux sociaux. Des propos racistes, sexistes, des menaces de mort, et même des atteintes à sa vie privée, avec la diffusion de photos personnelles. Le tout dans un climat survolté alimenté par des fake news abondantes à l’encontre de l’équipe féminine algérienne durant ce tournoi. Meme l’arbitre algérienne, Ghada Mehat n’y a pas échappé.
🎬 On connaît enfin les poseurs de scotch !
Fin du thriller. L’Algérie 🇩🇿 était innocente. Encore une fois, le coupable était ailleurs mais le préjugé, lui, bien ciblé.Pas mal non @leparisiensport ? Allez faites preuve de déontologie et corrigez votre article. pic.twitter.com/zqlDtjrXQI
— La Gazette du Fennec (@LGDFennec) July 10, 2025
L’UNFP : “Un déchaînement de haine inadmissible”
Face à ce qu’elle qualifie de “déchaînement de haine inadmissible”, l’UNFP a tenu à réagir publiquement. Dans son communiqué, le syndicat exprime son soutien à toutes les joueuses visées, dénonçant des attaques qui vont “au-delà des frontières du sport”, et qui touchent directement la dignité et l’intégrité des footballeuses.
“Racisme, sexisme, violence, propos méprisables et bêtise ordinaire ne sont pas l’apanage des seuls Français”, rappelle l’UNFP, qui pointe du doigt le silence la CAF.
La CAF, une institution absente
Dans cette affaire, l’attitude de la Confédération africaine de football (CAF) interroge. Alors qu’elle communique régulièrement pour sanctionner des décisions techniques ou disciplinaires, elle est restée muette face aux menaces directes reçues par Belkhiter et d’autres joueuses. Aucune mesure de protection, aucun communiqué, aucune enquête officielle : un silence lourd de conséquences, qui envoie un message d’abandon aux sportives.
Ce qui est arrivé à Morgane Belkhiter n’est pas un simple dérapage en ligne. C’est un signal d’alarme, une ligne rouge franchie. Une joueuse internationale, représentant son pays dans une compétition continentale, ne devrait jamais avoir à craindre pour sa sécurité ou celle de sa famille à cause de son expression ou de son engagement sportif.
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